Fin de placement ASE et aliénation parentale : à quand la fin de cette supercherie ?

La fin de placement ASE est le souhait de 10 000 mamans en France. Bien souvent, on sous-entend sans l’invoquer, une aliénation parentale (c’est tout de même, à cette heure, le troisième témoignage que nous recevons). La machine judiciaire se met en route sur simple principe de précaution. 

L’ONPE fait état de 295 357 enfants suivis ou placés par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) en 2022. Soit selon le document, environ 2% des mineurs de notre pays.

2% des parents sont-ils réellement défaillants ou y a-t-il une politique de précaution tellement excessive qu’une famille sur cinquante est considérée comme défaillante alors qu’elle ne l’est pas ?

Nous précisons que le chiffre exact d’enfants de moins de 18 ans en France est porté à 9 672 000 selon l’INSEE. 295 000 enfants placés sont enregistrés… Si nos calculs sont bons, ça fait plus un enfant sur 30 qu’un enfant sur 5. Ce n’est quand même pas la même chose.

Le document ONPE est considéré comme une source fiable : il est donc essentiel de prendre les chiffres avec des pincettes.

10 000 familles se demandent à quand la fin de placement ase ?

L’article sur Marc Melki, ce photographe parisien qui porte les couleurs du mouvement #apreslesviolences a remporté un franc succès. Il en va malheureusement de même pour le dossier de presse amorcé sur les violences conjugales.

Les témoignages affluent encore et encore en direction de notre rédaction…

Des histoires plus tragiques les unes que les autres que nous tenons à mettre en lumière.

L’objectif de cette saga ? Montrer à ces familles qu’elles ne sont pas seules, attirer l’attention de l’opinion publique et ouvrir le débat sur cette « toute-puissance » de services initialement mandatés pour protéger les enfants.

Tout savoir sur l’aliénation parentale en 2023

L’enfant est placé sous prétexte d’aliénation parentale. Un syndrome utilisé à tort et à travers par des éducateurs qui, bien souvent, n’ont pas d’ITEM en psychiatrie ni de diplômes de médecine. Problème : on ne retrouve pas ce fameux Syndrome d’aliénation parentale (SAP) dans le DSM-IV-TR, ce livre qui recense les 400 maladies mentales identifiées à l’heure actuelle.

« Un social qui caractérise un SAP non seulement outrepasse le DSM IV, mais la simple caractérisation psy relève du délit d’exercice illégal de la médecine par formulation d’un diagnostic. Juges et experts ne doivent pas outrepasser leur rôle respectif dans d’éventuelles qualifications de SAP. »

Xavier Collet, du CEDIF

Problématique du SAP

L’aliénation parentale n’est pas une maladie. Elle ne fait pas l’objet de symptômes précis, hormis, comme le dit « une relation captive, fusionnelle ou exclusive » entre un parent et son enfant. Rappelons que l’aliénation parentale est un comportement qui survient lors des séparations. « Un parent aliénant dévalorise l’autre, qui devient un parent aliéné. L’enfant devient otage de ce conflit. ». L’État place de nombreux enfants au nom de ce pseudo-symptôme, qui est par définition, bien difficile à prouver. Mieux vaut, dans ce cas, parler de « conflit de loyauté ».

Sources : Lien social, Journal des sociaux, numéro 739 du 3 février 2005 écrit par Jacques Tréminitin.

Le CEDIF (Comité pour la défense des individus et de la famille) qui défend les droits des individus et des familles a d’ailleurs fait plusieurs articles à ce sujet et ils vont dans ce sens :

La réaction des autorités face à cet abus

Comment prouver que votre relation avec votre enfant est un fort amour, somme toute normal, et non le signe d’un abus de votre part ? C’est toute la problématique de Marina et des autres. Elle a bien demandé une expertise psy indépendante : personne n’en a pris connaissance. Aucun juge n’a pris le temps de le lire. Faute de moyens. Faute de professionnels en poste. Trop de dossiers à traiter. N’est-ce pas le serpent qui se mord la queue ?

Xavier Collet, le président du CEDIF répond à questions encore une fois nombreuses. En bref, il explique que la cécité du gouvernement est volontaire : une véritable politique de l’autruche.

Xavier Collet (CEDIF) répond à nos questions sur la cessité de la justice sur l’aliénation parentale et verbalise une question à approfondir…

Depuis que nos articles sur Marc Melki et les violences conjugales sont parus, nous recevons de nombreux témoignages et pièces (jugements, copies d’informations préoccupantes, rapports d’experts) qui mettent en avant un même mécanisme : des enfants victimes (d’agressions sexuelles, voire de viols) sont confiés à leur parent agresseur et ce, malgré des certificats médicaux qui attestent desdites agressions. Est-ce que vous nous confirmez que ces situations existent ? 

Avez-vous un exemple précis de fin de placement ase avec retours chez le parent agresseur en tête, sans citer de nom évidemment ?

« De telles situations particulièrement complexes se heurtent au doute toujours présent quant à la réalité des faits, même lorsque les suspicions, médicalement documentées, sont lourdes. Ce que nous constatons d’abord par les (trop) nombreuses saisines du CEDIF c’est que la majorité des cas de placements d’enfants qui nous sont confiés résultent non de maltraitances ou délaissements, mais de différends parentaux envenimés par l’intervention des services sociaux ». précise Xavier Colle.

Contexte d’une fin de placement ASE

« Heureusement la plus grande partie de ces affaires ne sont pas en relation avec des situations d’atteinte à l’intimité des enfants, mais la présomption d’enfant en danger existe dès lors que les parents s’affrontent, ce qui tend à justifier, à notre sens de façon très discutable, des mesures de placement.

Dans quelques cas, lorsque l’on en arrive à produire un témoignage d’un des parents ou de l’enfant mettant en cause des pratiques incestueuses d’un des parents ou d’un beau-parent, une plainte est déposée. Faute d’établir les faits de maltraitance et même lorsque le doute persiste, un non-lieu est rendu, c’est alors que les services sociaux vont raisonner en considération d’une « aliénation parentale », le plus souvent imputée à la mère qui manipulerait l’enfant pour alimenter une guerre parentale« , explique Xavier Colle.

Et l’aliénation parentale dans tout ça ?

« Le terme « aliénation parentale » ne sera pas prononcé mais caractérisé dans des rapports qui viseront à favoriser le parent mis en cause. Nous avons suivi quelques situations de ce type dans lesquelles les suspicions incestueuses sont importantes, mais nous ne pouvons pas nous prononcer ».

Selon nos recherches, le SAP est une notion découverte par Richard A. Gardner, psychiatre. Dans son ouvrage True and False Accusation, il précise notamment que la pédophilie « charge à bloc » l’enfant et le rend « hypersexualisé ». Selon lui, la « passivité » des femmes explique qu’elles soient si souvent victimes. Par ailleurs, il réutilise et déforme les propos de Shakespeare « L’inceste n’est pas dangereux en soi… C’est d’y réfléchir qui le rend dangereux. »

Comme source fiable, professionnelle et objective, on a vu mieux…

Marc Melki présente #apreslesviolences
Anonymes ou célèbres, ils témoignent devant l’objectif de Marc Melki

Comment expliquer qu’un juge prenne le risque de laisser un enfant chez un homme (ou une femme) soupçonné de viol ?

« Si la présomption de maltraitance, de conditions de vie inappropriées ou de délaissement existe contre les parents et permet de réaliser des placements orientés par un rapport social lourdement à charge sans élément probant, il n’en va pas de même en matière pénale puisque la présomption d’innocence s’impose.

L’actualité a abordé la question que vous posez dans l’affaire Priscilla Majani, qui a fui la France avec sa fille, puis a été jugée et condamnée après un débat pénible lors duquel le père a mis en cause la mère en tant qu’aliénante. Un collectif constitué notamment d’artistes dont Annie Duperey a affiché son soutien à cette maman et s’interroge aussi sous le hashtag « J’aurais fait comme elle ». » poursuit Xavier Colle.

Enfin, notre dernière question porte sur les budgets. L’ASE et le système judiciaire en manquent soi-disant cruellement.

Or, à échelle nationale, il y a un peu moins de 9 milliards d’euros attribués à ce service. On compte 300 000 enfants suivis en AEMO (Action éducative en Milieu Ouvert), dont 10 000 sont placés. Cela représente 3 000€ par enfant.

Rappel de l’article Rentabilité d’un enfant placé

À cela s’ajoutent les fonds privés si je ne me trompe pas. Mais tout me paraît très opaque. On ne trouve pas de chiffres sur les financements privés. Pourtant, une AEMO, c’est une visite de 2h maximum par mois, d’un éducateur au domicile + une visite au MacDo tous les 6 mois. Pas plus. 3 000€ par enfant me paraît énorme, notamment sur une fratrie de 4 ou 5 enfants.

On sait que 2 enfants placés dans une même famille d’accueil ramènent un peu moins de 2 000€ à l’assistant familial (selon les chiffres officiels). Il a 40€ de vêture et un peu d’argent pour les colonies. Le budget ici s’explique à peu près. Reste 290 000 enfants x 3 000€ dont la destination est assez trouble.

La réponse du président du CEDIF

« Vous posez la question en donnant les éléments de réponses.

L’Aide Sociale à l’Enfance est représentative d’une logique d’État dont l’objet affiché est celui de l’intérêt général. C’est ce que pense aussi le public qui croit que l’ASE assure au mieux la protection et l’avenir des enfants contre des parents forcément maltraitants.

L’information non contrôlée, y compris sur des grandes chaînes de TV, casse ce mythe.

La réalité c’est que nos institutions publiques sont mues par des intérêts particuliers. Ces derniers visent à maximiser les budgets et les avantages en demandant toujours plus. Le narratif des professionnels du social n’est que quantitatif et chaque dérive n’est pas l’occasion d’une remise en cause mais d’une demande de fonds supplémentaires »

Sans une augmentation continue des mesures éducatives et des placements, les postes et les budgets ne peuvent augmenter. Mais on ne peut accroître l’activité des services de la protection de l’enfance sans participer à la déresponsabilisation des familles et à l’extension législative des motifs de placement, sans compter qu’il existe aussi un lobby de l’adoption qui apporte sa solution. » déplore le Président du CEDIF.

 

Comment vérifier si les fonds sont correctement utilisés ? Où et vers qui peut-on s’orienter ? Y a-t-il des documents un peu moins officiels ?

« L’opacité est générale, des décideurs au niveau des services départementaux prétendent souvent tomber des nues. Notre site détaille par le menu ces scandales et, comme vous, nous déplorons le quantitatif (toujours plus de fonds mal employés). Nous y louons le qualitatif :

  • Bien-traitance,
  • Suivi des enfants et des familles nécessitant des mesures,
  • Fin des placements abusifs et des mesures dégradant des situations antérieures.

Afin de lever cette opacité il aurait suffit de voter une proposition de loi permettant aux parlementaires de visiter les lieux de placement, accompagnés éventuellement de journalistes, mieux encore : de permettre à des associations comme la nôtre de réaliser une partie des enquêtes nécessaires. Mais, sans surprise, cette proposition a été rejetée par peur du discrédit de l’institution sociale. Effarant ! » selon Xavier Colle.

Quand les médias mettent en lumière les incohérences étatiques

Nous avons reçu de nombreux témoignages d’affaires judiciaires qui sont donc cohérentes sur le plan juridique (présomption d’innocence). L’un d’entre eux a attiré notre attention.

France Bleu fait partie des nombreux médias qui ont couvert cette affaire. On vous fait un petit récap’ de l’article :

C’est l’histoire de Sandra (nom modifié), qui est professionnelle de santé. Son ex-mari est un notable de Narbonne, « ancien président du club de rugby« . « Depuis ses six ans, [son] enfant s’était confié à une vingtaine de reprises » au sujet d’agressions sexuelles et de viols commis par son père. Malgré cela, l’enquête préliminaire a été classée sans suites.

Des médecins alertent également sur « l’état de santé du petit garçon« . Les autorités confient tout de même sa garde à son père.

L’article nous apprend que des plaintes ont été déposées contre l’ASE et l’école de l’enfant. Les professionnels en lien avec Sandra jugent le placement chez le père « abusif« .

L’ex-mari nie les accusations et parle de « manigance« .

Le cri d’alerte des associations concernant le caractère arbitraire des décisions de placement judiciaire

Lorsque nous avons parlé de cela avec les représentants d’associations, ils nous expliquaient qu’il existait deux courants de pensée :

  • Les pro SAP
  • Les anti SAP.

En off, on nous raconte qu’une note était parue dans l’intranet des magistrats. Le document provenait d’un expert et précisait que ce syndrome qui n’est, rappelons-le, pas reconnu, n’était pas un motif de placement. La note a aujourd’hui disparu. Il est donc temps que l’information passe : le syndrome d’aliénation parentale à l’origine de tant de placements n’existe pas en tant que pathologie. Aucun symptôme officiel n’est de ce fait répertorié.

Fin de placement ASE : les députés et les avocats s’en mêlent !

Les avocats ont tout d’abord tiré le signal d’alarme à travers une tribune.

« Nous dénonçons les rapports émanant des services sociaux rédigés par un personnel n’ayant pas les compétences adéquates ni la formation pour émettre des préconisations aboutissant à des placements judiciaires aux conséquences graves et souvent irrémédiables sur la vie des familles mises en cause. »

Tribune signée par plus de 50 professionnels de terrain et publiée par l’association L’enfance au coeur

Perrine Goulet, député LREM et ancienne enfant de l’ASE, a par ailleurs remis un rapport accablant à l’Assemblée Nationale. Elle y dénonce notamment le fait que les enquêtes officielles mettent principalement en avant des placements dits « réussis« . Le tout est très complet, et mérite d’être lu. Avant cela, le CEDIF faisait le même constat déjà en 2011.

Elle note notamment que 30% des SDF répertoriés (utilisateurs d’hébergements temporaires) viennent de l’ASE. Les enfants placés sont deux fois plus nombreux à être déscolarisés que s’ils étaient en famille.

Perrine Goulet confirme officiellement ce que nous soupçonnions… « Le prix d’une journée en AEMO varie quant à lui entre 8 et 20€« . x30 jours par mois… On est au maximum à 600€. Où sont les 2 400€ qui restent… 2 400€ qui sont, rappelons-le, multipliés par 300 000 enfants…

Elle rappelle les « ravages sur les droits des parents et l’intérêt de l’enfant qu’ils peuvent causer sur ce dernier« .

Ne ratez pas les prochaines publications… Isabelle Santiago, Une députée engagée nous répond… Tout comme des avocats, des médecins et des présidents d’associations. Ce travail est titanesque mais, à terme, une telle collecte d’informations peut obliger notre pays à stopper cette politique de l’autruche et à réformer en profondeur un « système à bout de souffle ».

On compte sur vous pour nous accompagner… pour arrêter ce mécanisme mortifère, qui détruit les enfants et leurs familles. Partagez, contactez-nous pour témoigner ! Nous restons disponibles !