Nous parlions de Joël de Scouarnec dans l’article sur le docteur Gayet. Nous ne comprenions pas la sévérité du Conseil de l’Ordre des Médecins à l’encontre de ce dernier, alors qu’il a été plutôt tolérant quand le « chirurgien de Jonzac » a été condamné pour détention d’images pédopornographiques. Deux poids, deux mesures ? Rebellissime fait un petit point sur cette affaire.
Le Scouarnec : le Conseil de l’Ordre des Médecins fermerait-il les yeux ? On reprend l’histoire depuis le début
L’histoire est vraiment sordide. Pour autant, il faut l’expliquer. Le 14 juin 2006, un psychiatre fait parvenir une note à la direction de l’hôpital de Quimperlé. Il émet « des doutes sur la capacité de Joël Le Scouarnec à garder toute sa sérénité au contact de jeunes enfants ».
Titularisé malgré une condamnation pour détention d’images pédopornographiques
L’homme était déjà dans le collimateur du FBI en raison de son goût immodéré pour les contenus à caractère pédopornographique. C’est dans ce contexte que la justice française en entend parler pour la première fois. Pour ces faits, il écope simplement d’une condamnation avec sursis. Nous sommes en 2005 : la condamnation alerte ses supérieurs qui jugent que cette déviance n’est pas « compatible avec la moralité nécessaire » pour opérer de jeunes enfants…
Premier dysfonctionnement : le casier judiciaire de Joël Le Scouarnec n’est pas actualisé. Il parvient donc à obtenir une titularisation, officielle au premier août 2006.
L’absence de réaction du Conseil de l’Ordre des Médecins laisse penser à près de 50 victimes supplémentaires
La Direction de l’Hospitalisation et des Soins, la DHOS, pense un instant à le radier. Ce n’est pas fait. Pourquoi ? D’après France Info, une note blanche précise « la difficulté d’annuler la nomination de ce praticien ». L’écrit n’exclut toutefois pas l’éventualité de déposer plainte devant le Conseil de l’Ordre des Médecins. Deuxième problème : personne n’a jamais eu vent de cette plainte.
Joël Le Scouarnec poursuit donc son ascension professionnelle. En 2015, l’homme a l’âge de partir en retraite. Ce n’est pas ce qui va se passer. Il a le droit de poursuivre son activité. La justice soupçonne que pendant les 12 années, il commettra une quarantaine d’abus sexuels supplémentaires. BFM TV précise que le parquet de Lorient inclut 85 victimes pour lesquelles “les faits avaient été prescrits”.
Rebellissime tente d’obtenir une interview du Conseil de l’Ordre des Médecins. On vous fait part de la suite dès que possible…