Contrairement à ce à quoi il se destinait, Maître Michel Amas (avocat au barreau de Marseille) a mobilisé toutes ses forces pour défendre la cause des enfants placés. À l’origine, ce professionnel aguerri plaidait au pénal et défendait les affaires de droit commercial. Il a un jour, été contacté par une mère de famille désemparée. Son enfant venait d’être placé par l’ASE, sans motifs. Maître Michel Amas (avocat) se bat. L’enfant est rendu à sa mère grâce à son travail. Elle diffuse l’information sur les réseaux sociaux. L’homme devient médiatique. Il défend des dossiers dans la France entière.  

On le connaissait virulent devant les assises et les tribunaux correctionnels. Il démonte désormais chaque dossier en droit de la famille qui lui est confié. Les juges le craignent. 

Et devinez quoi… Nous avons échangé avec lui. Une manière de parler des enfants placés, de leur retour à domicile et des méthodes employées pour y parvenir. Il répond à nos questions et tord le cou à cette image d’avocat controversé qui lui colle à la peau. 

On donne la parole à Maître Michel Amas, avocat au barreau de Marseille

On nous a déconseillé, en off, de l’interviewer. Ce qu’il a à dire est pourtant très intéressant. 

Les questions sont identiques à celles posées à votre consœur, Maître Cerrada. Pour transmettre une information fiable, il est recommandé de ne pas se concentrer sur le point de vue d’une seule personne. 

Au vu des nombreux dysfonctionnements observés pendant cette enquête, nous nous demandons si un tel système est viable. Les professionnels n’en peuvent plus, ils deviennent maltraitants par faute de moyens et en raison du défaut de formation. Parfois, les enfants vivent en foyer des événements bien pires qu’à leur domicile. Pourquoi ne peut-on pas invoquer leurs droits élémentaires (CIDE), alors même qu’ils ne sont pas respectés en institution ?

« On peut bien évidement les invoquer, mais les juges ne relèvent quasiment jamais et ne répondent pas. Je l’ai conclu des dizaines de fois, je n’ai jamais eu une seule réponse. D’autre part, vous faites erreur, ce n’est pas qu’un défaut de moyens qui handicape cette matière, c’est aussi un total défaut de formation du personnel. La formation d’éduc spé se fait en une vingtaine de mois. Et c’est à eux que sera confié le soin de synchroniser les corps de métiers, beaucoup plus compétents et formés. Un peu comme si dans un orchestre symphonique le chef d’orchestre était le stagiaire en triangle. Ce n’est jamais un sachant qui propose et décide, jamais le psychiatre, le pédo psy ou le psychologue, mais le moins sachant. À cela se rajoute le fait qu’il y a une certaine malveillance partout.

Lorsque l’on dit assistance sociale, on entend aide, bienveillance. C’est très rarement le cas. On a souvent l’incompétence de gens mal formés. Un exemple simple : ils disent souvent qu’une petite fille a un comportement sexualisé, parce qu’elle se caresse à 6 ans. Sur cette affirmation on place ou prolonge le placement. Alors que l’intégralité de la littérature, développe que ce comportement n’a rien de sexuel chez un enfant. Au contraire, c’est un geste de l’enfance. Tout comme si elle se suçait le pouce ou caressait un doudou. C’est l’incompétence qui impulse. »

Nous avons mis en évidence des chiffres, publics. Ils parlent de 9 milliards d’euros alloués à l’ASE chaque année. Pour 300 000 enfants suivis ou placés. Nous sommes conscients que certains établissements, certaines MECS sont plus coûteuses que d’autres. Pour autant, cela n’explique pas les conditions désastreuses dans lesquelles sont accueillis les enfants placés. Une AEMO, sauf erreur de notre part, induit que l’enfant est à la charge totale des parents. Donc hormis une visite mensuelle de l’éducateur, il ne coûte rien. Il en va de même pour les gamins parqués dans des MECS dévastées. Où l’argent passe-t-il ? 

« Vos chiffres sont faux. Les 9 milliards ne concernent que l’hébergement des enfants placés. Ce chiffre est celui de l’assemblée nationale. Il y a un intérêt à nourrir cette administration à la dérive ? le personnel des ASE est extrêmement nombreux, il faut justifier cette administration. Alors, on place. »

Nous avons entendu parler du concept juridique de “perte de chances”. Comment procéder pour obtenir une réparation pour son enfant placé abusivement ? Que recommandez-vous aux parents ? Avez-vous déjà attaqué dans ce sens ?

« Il faut avoir fini le dossier et récupérer les enfants pour engager des poursuites. Dans le cas contraire, ils vont plastiquer simplement le dossier. J’ai plus de 200 exemples concret de parents ayant dénoncé, déposé plainte et qui se sont vu opposer des cartons rouges dans leur dossier.

Quant à la perte de chance, c’est pour l’instant une plaisanterie. Il vont se cacher derrière le principe de précaution et dire « on devait se méfier, on ne peut pas nous le reprocher ». Seuls pourront donner lieu à indemnisation les viols, coups et violences. Et après des poursuites d’une longueur dissuasive. »

Pour finir, deux questions plus personnelles…

Quel est le prix à payer pour être Maître Michel Amas, avocat au barreau de Marseille ?

« Plus de temps pour la vie perso, disponibilité permanente, y compris le week-end. Les plaintes à l’ordre des parquets, des juges, des services. Les mises en examen pour diffamation lorsque l’on saisit la hiérarchie et les juges pour mensonges des services. Un flot ininterrompu d’appel, de messages, de SMS. Et la violence de la souffrance des parents, qui rend aussi pour nous la vie sombre. Mais ce sont aussi des moments pré »cieux avec un gamin dans les bras en sortir d’audience, les pleurs de joie, les belles rencontres et les amitiés qui se nouent. »

Quel est votre rebelle préféré, qu’il soit homme ou femme ?

« Jésus »

Les détracteurs de Maître Michel Amas (avocat au barreau de Marseille) soulignent le prix élevé de ses honoraires : Rebellissime apporte des réponses…

Cet avocat redoutable a prêté serment et défend chaque dossier avec beaucoup d’énergie.

Comme s'il participait à un combat de boxe, Maître Michel Amas envoie uppercuts et droites...
Comme un boxeur, il cogne, pulvérise… Ses poings, ce sont la loi et les procédures : Maître Michel Amas (avocat au barreau de Marseille) partage son expérience avec Rebellissime.

Mieux comprendre les honoraires élevés de certains professionnels

Par exemple, ce ne sont pas moins d’une vingtaine de mails envoyés chaque mois au magistrat. Le contenu ? Des attestations de suivi psychologique et psychiatrique, des preuves de la bonne foi et de la bonne santé mentale des parents. Des preuves de médiation. Car Maître Amas ne gagne pas ses affaires sans rien faire. Il demande aux parents d’honorer un suivi régulier et sérieux chez des professionnels reconnus pour leur expertise. 

Il a recours à des pointures, des personnes diplômées à bac +11 dont les conclusions ne peuvent être réfutées. C’est ce qui lui permet de promouvoir son insolent taux de réussite.

Tout cela prend du temps. Les dossiers s’accumulent. Les demandes affluent. Il faut aussi gérer la communication avec les différentes parties, l’écoute des parents, l’étude du dossier, la pression des supérieurs, les frais de justice qui découlent de ses méthodes peu conventionnelles, les déplacements à travers la France et bien sûr, ses honoraires. On n’a rien sans rien. Maître Michel Amas (avocat au barreau de Marseille) porte les coups à votre place et en assume les conséquences. Il nous confie d’ailleurs que rien que cette semaine, il a permis à 22 enfants de rentrer à leur domicile. 

Plus d’une affaire sur deux concerne un conflit parental lors d’une séparation. Seul 1% des cas qu’il traite concerne de vraies maltraitances. 

La réponse de Maître Michel Amas (avocat au barreau de Marseille)

“La méthode que j’ai mise en place, m’amène à écrire au magistrat, 5 à 15 fois par mois, à être en direct avec les parents par téléphone tous les 10 jours pendant l’intégralité de la procédure, à solliciter tous les mois une évolution de la mesure par écrit. Je ne pars du bureau que quand j’ai rappelé toutes les personnes qui ont tenté de me joindre. J’ai mis en place un forfait qui couvre tout le long de la procédure. Je ne facture jamais à l’audience ou à l’acte, c’est un forfait. Comme mon cabinet est présent sur l’intégralité de la carte judiciaire, je facture en sus les déplacements et la plaidoirie. Ce forfait correspond à un honoraire de divorce ou « l’on n’est pas d’accord », telles que les taxes, les ordres partout en France. Il n’a rien d’excessif.

J’ai déjà récupéré avec mon équipe plus de 700 enfants. Je suis dans ce combat corps et âme. J’ai modifié la loi trois fois et suis le rédacteur d’un projet de réforme de fond de la procédure, qui va tout changer. J’enseigne la matière que j’ai créée « la défense des parents d’enfants placés », partout en France.

J’accepte de violer la règle en dénonçant publiquement certaines situations, dans certains dossiers. Ce qui est interdit par la loi et me vaut des poursuites nombreuses.

Cela a un coût qui est le même qu’un divorce, dans lequel les parents ne sont pas d’accord sur le montant de la pension et la résidence des enfants.

Je n’ai à rougir de rien, bien au contraire. 

Je me laisse le choix de ceux pour qui je plaide sans aucune facturation. C’est le cas à Orléans, à Paris, à FOIX et souvent à Marseille, Toulon et Aix. Mais je n’accepte pas que l’on m’impose quoi que ce soit.”

Maître Michel Amas (avocat) : ténor du barreau et génie du droit ou voyou en attente de condamnation ?

Oui, Maître Michel Amas (avocat) a été mis en cause deux fois par le Conseil de l’Ordre des Avocats. Mais il a aussi été relaxé. Oui, il fait parfois preuve de vulgarité. Maître Amas utilise des mots crus. Il dit la vérité sans fioritures. N’est-ce pas là une manière de provoquer une prise de conscience dans ce monde feutré, de mettre les intervenants face à la réalité dans laquelle ils vivent ? Une technique efficace pour, enfin, susciter l’empathie de ces professionnels qui représentent nos institutions normées et codées ?

On ne peut que saluer son courage et sa détermination. 

Cette force de frappe laisse entrevoir une énergie désespérée à faire cesser ces dysfonctionnements dont nous sommes témoins depuis des mois. Ce qu’il nous confie en off n’a rien de secret : sa femme et son fils ont eux aussi rejoint la bataille !

On attend avec impatience si sa requête sera entendue : une nouvelle loi qui imposerait l’attribution d’un avocat à chaque mineur faisant l’objet d’une mesure éducative ou de placement… Le projet de loi a été accepté : il fera l’objet d’un test dans une dizaine de tribunaux.