Le kebab a proximité de chez vous vous paraît anodin ? Eh bien sachez que 10 ans après le décès de son créateur, Kadir Nurman, ce petit sandwich aux allures et aux saveurs bien sympathiques devient un enjeu politique. Étiez-vous par exemple conscient que 360 millions de döners, grecs, durüms et autres yufkas étaient vendus chaque année ? Le CA de ce business est estimé à 5,42 milliards d’euros. Nous nous sommes intéressés non seulement au prix de ce petit plaisir ultra calorique à travers l’Europe, mais aussi au symbole sociologique qu’il représente.

Il y a 20 ans, les consommateurs de kebabs étaient bien souvent ouvriers, étudiants, avec de faibles revenus ou sortaient de boîtes de nuit!  Aujourd’hui, ce plat s’embourgeoise. On voit apparaître de la grenade et autres patates douces… La sauce blanche disparaît au profit de senteurs jusqu’alors inconnues dans le monde des maîtres-kébabiers. Même le chef Thierry Marx lançait Marxito et son kebab revu et corrigé. C’est la révolution. Et comme tous les changements, celui-ci fait grincer quelques dents…

EN 2018, Thierry Marx se lance dans la street food et le kebab de chef

Que se passe-t-il dans nos snacks ?

Que signifie vraiment, manger un kebab en 2023 ?

Quelles est l’évolution des prix en France et ailleurs ?

Chacun y va de son commentaire, alors Rebellissime ne s’est pas privé pour rajouter son grain de sel… et sa louche de sauce blanche !

Kebab a proximité de chez vous : un plat populaire devenu révélateur de la crise économique

Dans les années 2010, on estimait le prix moyen d’un kebab à 4,86€ d’après Planetoscope. Aujourd’hui, vous en conviendrez, nous nous approchons plus facilement des 6,50€, voire des 7,50€ ou 8€ dans le cas des plats de luxe comme Kebs Baba à Strasbourg ou le célèbre B.Bel à Paris. Le prix du sandwich a donc presque doublé…

Qu’en est-il dans les autres pays ?

Kabâb signifie viande grillée en arabe. La terminologie a donné naissance au kebap, qui est son appellation turque.

Intéressons-nous d’abord à l’Allemagne, patrie de naissance de grec. Contrairement à ce qu’affirment nos collègues de l’Express… Le kebab ne semble pas être à 1€ pièce. En tous cas, nous n’en n’avons pas trouvé. Il était plus aux alentours de 4€, mais depuis l’inflation, il est monté à 7€. Tout dépend des länder (départements). Comme vous le verrez par la suite, nous nous sommes sacrifiés (et plus particulièrement notre silhouette !) … En nous rendant en Allemagne pour goûter l’un des meilleurs kebabs du pays ! En voici le menu… de quoi vous mettre l’eau à la bouche.

Comment trouver le meilleur kebab a proximité ? Suivez le guide !
2023 : découvrez le menu de Onkel Zyad’s XXL Kebab, le meilleur kebab a proximité de chez vous ! On est loin du kebab à 1€ annoncé par nos confrères !

Continuons notre tour d’Europe.

En Turquie, les prix se rapprochent des 1€ en effet, puisque le prix moyen est compris entre 1,10 USD$ et 1,60 USD$. À Amsterdam, les prix s’envolent puisqu’un kebab bas de gamme coûte aux alentours de 10€. En Espagne, il est entre 3€ et 5€ pour le menu. Enfin, dans les pays nordiques comme la Norvège, où le coût de la vie est plus élevé, on retrouve le döner à 9 ou 10€.

L’état des lieux est dressé. Intéressons-nous à la portée plus symbolique de ce sandwich. Que représente-t-il ?

Le kebab autour de moi est-il bon pour la santé ?

Les esprits malins pourraient dire qu’entre le pain, la viande, les crudités et la sauce blanche, on retrouve les féculents, les protéines, les vitamines et le calcium. Il n’en n’est rien. Un kebab à lui seul apporte 98% des apports en sel recommandés par jour. Ce n’est pas tout. On compte environ 900 kilocalories par kebab. Cela peut monter jusqu’à 1 200… Il est donc recommandé d’en manger avec modération. L’OMS déconseille d’ailleurs d’en manger plus d’un par trimestre… Oui, nous en sommes tous loin ! Au fait… 1 200, c’est sans les frites ! Avec, la portion atteint les 1 800 calories.

Sans vouloir nous faire d’ennemis, nous devons quand même mentionner un petit problème sanitaire relevé par une agence sanitaire anglaise, LACORS. Cette dernière estime que le kebab apporte 136% des apports quotidiens en graisse. La traçabilité pose aussi un problème. Près de 35% d’entre eux sont composés d’une viande différente de celle indiquée sur l’emballage. Déjà en 2006, la France tirait le signal d’alarme : 18% sont alors qualifiés de menaces pour la santé publique (Food Standard Agency).

Oui, certains sites affirment que le kebab sauce samouraï était un excellent remède contre la COVID-19… Un peu d’esprit critique… On demande à voir. Aucun document ni étude ne va dans ce sens… Les mauvaises langues argumentent que le fait de déguster un énorme kebab dégoulinant écœure les gens qui, automatiquement s’écartent… Ne cherchez pas plus loin, les gestes barrières sont respectés, il s’agit d’un moyen de prévention effectivement très efficace.

La dimension politique du kebab a proximité de chez vous

Dans les années 1980, des manifestations ont eu lieu en Allemagne pour lutter contre le racisme. Les slogans voulaient dire « Pas de döner sans nous ! », ou encore « pas de döner sans étrangers ! »

Ces manifestations pacifiques ont mené notamment à la chute du mur de Berlin.

Les enjeux du kebab a proximité de chez moi

En fait, le kebab nous vient de la culture orientale ou moyen-orientale. La technique de cuisson est tout droit issue de Turquie. Son implantation fulgurante en fait aujourd’hui un symbole. Celui du multiculturalisme, de l’insertion et du vivre-ensemble. Le nombre de Français toujours croissant qui s’y rend en est la preuve concrète.

Longtemps, il a reflété une image populaire, mais aussi un endroit où l’on peut se regrouper pour discuter entre amis, sans se prendre la tête.

Même les politiques s’y mettent : on retrouve un döner dans les mains de l’homme politique socialiste Benoît Hamon… Au grand dam de son adversaire, Robert Menard, qui répond « Pour Benoît Hamon, être rebelle, c’est manger un kebab à Béziers. Qu’il s’offre un saucisson pinard à Raqqa et après, on en reparle ! »

Le kebab est donc devenu le symbole de ceux qui acceptent l’intégration et ceux qui la refusent. Il est désormais bien vu de s’afficher avec ce met. Pour d’autres, c’est inenvisageable.

L’intégration difficile du döner en France

Dans les années 80, les journaux parlaient très peu du kebab en France. Les seules fois où il était cité, le restaurant se trouvait en Grèce ou en Turquie. Puis, progressivement, les mentalités évoluent. On arrête de l’appeler « chiche-kebab » à partir des années 90. Puis c’est l’explosion. Les maîtres-kébabiers sont, à cette époque, considérés comme précaires. En atteste le roman « Leurs enfants après eux », de Nicolas Mathieu.

Progressivement, le succès de ces restaurants est tel que l’extrême droite commence à s’inquiéter : notre culture française, notre gastronomie ne s’effacerait-elle pas au profit des nourritures orientales…. Oui et alors ? C’est tellement bon !

Gérard Freulet appartenait au Front National en 1994 et vivait à Mulhouse. On retrouve ces propos, édités dans le journal Le Monde : « Avec sept mille Turcs de plus en trois ans et l’ouverture de vingt-six restaurants ‘döner-kebab’ supplémentaires en six mois, le Mulhousien est touché dans son identité. » Cela reflète bien le mode de pensée de cette fange de la population, qui parle de « kébabisation ».

Ils estiment donc cette implantation massive du kebab comme une paupérisation de la ville.

Kebab le plus proche : ce qu’il en est en réalité

On remarque, en toute objectivité, que la ville où le plus grand nombre d’établissements kebab est recensé héberge avant tout des étudiants… et non des immigrés. Car la clientèle majeure a moins de 25 ans ! C’est notamment le cas pour Compiègne, qui, proportionnellement au nombre d’habitants et au taux de vacance commerciale, enregistre une forte concentration de grecs.

Pour lutter contre cela, un dispositif bien spécifique (un arrêt préfectoral semble-t-il), a été mis en place : « la lutte contre l’implantation de nouveaux kebabs et commerces communautaires ». C’est par exemple le cas à Toulouse.

« Ce plat modeste qu’est le kebab porte aussi en lui un message fort d’intégration réussie : il agit comme un rassembleur entre les nouveaux arrivants et les mangeurs autochtones ».

Ibrahim Dogus, président du centre d’études turques à Londres

Onkel Zyad’s XXL Kebab Stüble, une expérience magique : on s’est arrêtés à 1,5 kilos !

Et pour finir, on vous parle du meilleur kebab a proximité, et plus précisément en Allemagne… Accrochez-vous, les professionnels préparent un yufka qui contient jusqu’à 30 kilos de viande… Incroyable. Il faut être plusieurs pour le soulever sans le casser ! L’équipe est accueillante, chaleureuse, agréable. Les lieux sont propres, impeccables. Les amateurs se délectent de la marinade exceptionnelle de la kefta. Le trajet vaut vraiment le détour, donc si vous allez à Europa Park, vous savez où aller vous restaurer ! Rendez-vous chez Onkel Zyad’s XXL Kebab Stüble ! N’hésitez pas à les suivre sur leur groupe Facebook : les clients ne tarissent pas d’éloges à leur égard.

Découvrez aussi notre article sur Titan Kebab

Titan Vincennes : artisan kebabier

Soutenez Rebellissime 

Cover esprit Rebellissime