Syndrome d’aliénation parentale : définition et explications de F. Fabre, professionnel à l’ONU

Nous avons défini grossièrement ce qu’était le syndrome d’aliénation parentale (SAP) dans notre article précédent : Fin de placement ASE et aliénation parentale : qu’en est-il de ce syndrome qui n’existe pas ? Poursuivons avec les témoignages de professionnels inquiets. Droit, médical, social. Tous alertent. 

Tout d’abord, penchons-nous un peu plus en détail sur le SAP… Concept, qui rappelons-le, a été inventé par un psychiatre aux tendances pédophiles à peine dissimulées.

Tout comprendre sur le syndrome d’aliénation parentale

Si l’on se réfère à la théorie, le syndrome d’aliénation parentale intervient lors des divorces et des séparations. L’un des parents monte alors la tête de l’enfant, lui raconte des mensonges à l’encontre de son autre parent, ce qui entraîne des ruptures de lien, des conflits, des rejets. Les parents dits aliénants seraient faciles à détecter en raison du caractère fusionnel de leur relation avec l’enfant.

Selon Gardner, le psychiatre qui a mis en évidence cette théorie, 5 à 10% des enfants seraient atteints d’une forme grave de SAP. Plus de 8 sur 10 auraient une forme légère. Aucune source, aucune étude ne vient étayer ou prouver ces chiffres impressionnants. 

Tout ceci est bien sympathique. Sauf qu’en réalité, les enfants ont très souvent de bonnes raisons de ne plus vouloir voir leur parent. Ces rejets cachent parfois des faits d’inceste ou de maltraitance cachés. Oui, il y a des parents qui instrumentalisent les enfants pendant les divorces. Mais en fait, les cas de fausses accusations d’inceste sont très rares si l’on compare au nombre de séparations. 

Chez les juges et les services sociaux, l’idée perdure selon lequel une hostilité envers un parent serait le signe d’une « maltraitance psychique » et émotionnelle, et relèverait donc de la psychotraumatologie. Ce qui induit le placement de l’enfant, soit dans un établissement ou une famille d’accueil ou bien, pire, chez le parent agresseur. La théorie de Gardner fait de nombreux émules. Par ignorance bien souvent, ou alors par malveillance. Il faut que cela change.

Syndrome d’aliénation parentale : qui est Richard Gardner ?

L’Américain Richard Gardner et son syndrome de l’aliénation parentale est en effet, très controversé. La communauté scientifique ne reconnaît pas son syndrome. Son université de référence, Colombia, n’officialise pas ses travaux.

L’homme tient également des propos en faveur de la pédophilie. « la pédophilie a été considérée comme étant la norme par la vaste majorité des individus dans l’histoire du monde. » Ou encore : « il s’agit là d’une pratique largement répandue et acceptée parmi littéralement des milliards de personne. » écrit-il dans son livre True and false accusations of child sex. Il n’hésite pas non plus à affirmer «  L’enfant victime d’agressions sexuelles est généralement tenu pour une victime alors que l’enfant peut parfaitement initier des rencontres sexuelles en ‘séduisant’ l’adulte. » en 1986 dans Child Custody Litigation: A Guide for Parents and Mental Health Professionals ». On s’arrête là avant de vomir !

À noter : il existe un lobby du SAP, l’ACALPA (Association Contre l’Aliénation Parentale pour le Maintien du Lien Familial). La marraine n’est autre que Simone Veil. N’hésitez pas à aller consulter le site officiel : il reflète très bien le mode de pensée des personnes qui le revendiquent. C’est très instructif.

Quand l’actualité rattrape nos témoins

Nous recueillerons dans un article à part le témoignage d’une psychiatre, Dr Fericelli. Elle vient d’être sanctionnée par le Conseil de l’Ordre des Médecins pour avoir dénoncé des abus sexuels sur un de ses petits patients. Note assez touchante et révélatrice : le petit frère de 10 ans s’est suicidé tant le climat familial était compliqué. N’y avait-t-il pas là mise en danger ? Le docteur Fericelli écope d’un avertissement pour « immixtion dans les affaires de famille ».

« Ordre des Médecins, vous savez, je suis sereine le matin, je peux me regarder dans la glace. J’ai fait ce que je devais pour protéger mon patient. »

Docteur Fericelli, psychiatre

Nous nous intéresserons au cas de Gladys Riffard. Son histoire est compliquée : elle nous a été confirmée par un requérant de pouvoir pour l’ONU, Monsieur F. Fabre. Des documents très intéressants nous expliquent pour finir certaines défaillances étatiques observées actuellement.

Les mères désenfantées ont juste voulu sortir leur enfant des griffes de l'inceste.
Syndrome d’aliénation parentale : les mères désenfantées se confient et tentent de limiter les dégâts d’une séparation difficile.

Syndrome d’Alinéation Parentale : l’histoire de Gladys Riffard portée par l’ONU

Nous avons également reçu le témoignage de Gladys Riffard. M. Fabre, auteur et fondé de pouvoir des requérants devant l’OHCHR près de l’ONU nous a confirmé chaque point de son histoire, qui apparaît d’ailleurs dans des rapports et documents officiels. Il souligne qu’une deuxième femme a été victime du même procédé, dans le même tribunal que Mme Riffard.

Des erreurs judiciaires scandaleuses qui font dire à M. Fabre que 30% des magistrats « ne sont pas capables d’exercer »

Dans ce rapport OHCHR (Office of the High Commissioner for Human Rights ) édité en 2023, M. Fabre, auteur et fondé de pouvoir des requérants devant le OHCHR près de l’ONU sonne l’alerte avec, en copie, le président Macron. Il met en avant l’affaire Bailly : un juge qui proposait sa fille de 12 ans à ses connaissances pour qu’elles aient des ébats sexuels avec elle. Une « exclusion du corps judiciaire » a été prononcée pour lui avoir « gravement porté atteinte ».

À noter : les propositions à caractère sexuel n’ont toutefois pas été concrétisées.

Comment espérer l’objectivité de magistrats qui adoptent de tels comportements ?

Comment demander à ceux qui sont intègres d’effectuer un travail de qualité si on ne leur accorde que des moyens financiers limités et des expertises fallacieuses ?

On note par exemple dans le rapport OHCHR 2022 que l’expert a émis l’idée que peut-être, « donner trop de lait ou de chocolat à un enfant créé des lésions anales assez larges pour y entrer un phallus ».

Le cri du cœur de Gladys Riffard, présidente de Je Défends mon Enfant

Nous échangeons avec Gladys qui nous résume sa situation : sa petite fille dénonce des faits d’inceste. Elle dépose plainte. Le père obtient premièrement des visites médiatisées, mais elle sent le vent judiciaire tourner. Elle s’enfuit en Espagne pour mettre sa fille à l’abri. Interpol l’arrête en présence de sa petite et l’emmène en garde à vue, puis en prison pour non-représentation d’enfant.

Le début d’une longue liste d’infractions

Malgré son refus d’être extradée, elle est renvoyée en France avec interdiction de quitter le territoire. Elle ne peut donc pas retourner en Espagne depuis plus de deux ans, privée de sa fille et menacée de retourner en détention. Elle met en ligne une pétition, qui remporte plus de 99 000 signatures, et monte une association : Je défends mon enfant.

Rappelons que la non-représentation d’enfant est punie d’un an de prison et 15 000€ d’amende. Dans les faits, ce n’est pratiquement jamais appliqué.

S’ensuit un mouvement de soutien envers Priscilla Majani, qui a un parcours similaire à celui de Gladys Riffard : #jauraisfaitcommeelle. De nombreuses stars comme Eva Darlan y participent. Le tout est porté par le photographe Marc Melki.

F. Fabre revient sur le cas de Gladys.

« Pour punir la mère du fait que les autorités espagnoles ne rendent pas la fille, les magistrats de Bonneville jettent la mère en prison. Ils lui font ensuite subir un contrôle judiciaire arbitraire qui ne lui permet pas de rentrer en Espagne.

Il va falloir penser à fermer ce tribunal judiciaire de Bonneville qui multiplie les fautes lourdes. Mieux vaut absence de justice locale que justice arbitraire. Les magistrats qui y sont nommés font certainement parti des 30 % des magistrats indignes d’exercer. Sinon comment des décisions de justice aussi absurdes seraient-elles possibles ? »

M. F. Fabre, auteur et fondé de pouvoir des requérants devant le OHCHR près de l’ONU

Lettre ouverte de Gladys Riffard

« Je soussignée Gladys Riffard [identité complète], vous demande d’urgence de l’aide à la suite d’un crime d’État ».

Elle invoque l’article 122-7 du Code Pénal, qui concerne l’état de nécessité : «N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace. »

Pour autant, elle est inquiétée de toutes sortes de manières et craint vraiment de retourner en prison. Dans un second temps, la justice française confie la garde de sa fille à son père, son « géniteur » selon ses propres termes. La petite est actuellement dans un lieu sécurisé. L’Espagne refuse de rendre l’enfant, car elle estime que son bien-être supérieur n’est pas respecté en France.

« Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes formes de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents… ou de toute autre personne à qui il est confié

Article 19, alinéa 1 de la CIDE, Convention Internationale des Droits de l’Enfant

Que disent les rapports de l’ONU ? Les chiffres peu connus de la protection de l’enfance

Le rapport de la Cour des Comptes de l’Enfant 2020 commence par ce bilan :

« Plus de dix ans après la publication de son rapport public thématique de 2009, la Cour constate que près des trois quarts des recommandations n’ont toujours pas été mises en œuvre […] ».

Page 14 : « L’État, qui devrait être en mesure de garantir l’égalité de traitement des enfants protégés sur le territoire, n’assure pas ce rôle aujourd’hui. »

Problème avec ces documents de 250 pages : personne ne les lit… Faute de moyens

Voici les chiffres clés qui corroborent les dires de Xavier Collet, président du CEDIF, interviewé dans l’article précédent sur le SAP, et d’une manière générale, colle avec les propos de toutes les personnes avec lesquelles nous avons échangé :

  • 30 000 placements ou mesures AEMO (Action Educative en Milieu ouvert) supplémentaires sont mis en place depuis 2009 (graphique p26). Le document note par ailleurs qu’il y a autant d’enfants placés hors domicile que d’enfants en mesure éducatives. L’ONPE (Observatoire Nationale de la Protection de l’Enfance) donne des chiffres complètement différents… Que croire ?
  • Dans l’enquête Flash, la DREES ( direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) reconnaît que « deux établissements de l’ASE sur trois et la moitié des services d’action éducative ont connu une baisse de leurs effectifs, majoritairement pour des problèmes de garde d’enfants du personnel » (p43). Ce qui appuie les propos chocs, évoquant un « bordel à ciel ouvert » (citation du Docteur Judith Trinquart dans l’article précédent).
  • En outre, les plus gros postes de dépenses liés à l’ASE sont dans le Nord, à Paris, en Seine-Saint-Denis, en Gironde et dans les Bouches-du-Rhône. Leurs dépenses sont jusqu’à 5 fois supérieures au chiffre médian observé en France. Ces 5 départements concentrent donc 20% des dépenses nationales. Rappel : il y a tout de même 96 départements en métropole…
  • On aborde (seulement) en page 80 les dépenses : « Le code de l’action sociale et des familles prévoit l’existence d’indicateurs et de tableaux de bord permettant des comparaisons de coût entre établissements ou services. Or, les services départementaux de tarification en protection de l’enfance se sont peu approprié ce type d’outils, contrairement à d’autres secteurs de l’action sociale, comme le handicap. ». En bref, tout est flou et c’est illégal.

Mensonge, usage de faux et syndrome d’aliénation parentale : à quand l’objectivité ?

« Le mensonge devenu moyen pour rendre justice au profit des copains »

F. Fabre, Page 4 du rapport OHCHR 2023

F. Fabre va plus loin dans ses propos publiés en page 4 du rapport OHCHR 2023 :

« Nous constatons une augmentation des faux dans les motivations des magistrats » (page 5 du rapport OHCHR 2023). L’auteur regrette d’ailleurs la difficulté de mettre en place une procédure pour prouver le faux en écritures publiques.

Il fait état de 90 000 enfants placés abusivement chaque année (page 6), pour un coût total de 3,4 milliards d’euros. Ne serait-il pas pertinent d’accorder ce budget aux enfants qui en ont réellement besoin ?

Tout cela est de ce fait avéré par plusieurs hommes de droit reconnus à échelle internationale. Pour autant, et dans un souci de transparence, nous tenons à le préciser : ce document n’est pas un jugement. Il n’atteste pas. Il appelle à la vigilance de son destinataire pour qu’il mène une enquête, qui, elle, aboutira à un jugement.

Nous conclurons cette thématique du syndrome d’aliénation parentale par une interview de Docteur Fericelli, psychiatre et spécialiste de la question. Et demain, c’est au tour de Jessica Stephan de nous donner son avis, sans langue de bois. Nous traitons les informations au fur et à mesure de leur arrivée. Partagez, commentez, échangez. Notre équipe reste disponible et se charge du reste !