JOURNEE CONTRE LA VIOLENCE A L’EGARD DES FEMMES

Le 25 novembre est la journée internationale contre la violence à l’égard des femmes. On est d’accord, une journée ne suffit pas ! Une prise de conscience mondiale est nécessaire ! Ces journées de mobilisation rassemble les témoignages, les associations, les évènements, le monde politique et médiatique et même le monde en bas de chez nous…  Surtout si le monde est confiné! 

Selon L‘ONU, 1 femme sur 3 dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles à un moment donné dans sa vie, le plus souvent de la part d’un partenaire intime. Seulement 52% des femmes mariées ou en union prennent librement leurs propres décisions concernant les relations sexuelles, l’utilisation de contraceptifs et les soins de santé. 71 % de toutes les victimes de la traite des êtres humains dans le monde sont des femmes et des filles, trois quarts d’entre elles sont exploitées sexuellement. Partout dans le monde, le confinement à domicile et l’isolement social résultant de la pandémie de COVID-19, combinés à une insécurité économique généralisée et à la perte des moyens de subsistance, ont engendré de nouveaux risques pour les femmes et les filles en ce qui concerne l’exposition à la violence. On en parle…

 

« Au printemps dernier, les premiers confinements dus à la covid-19 ont amené de nombreux États membres du Conseil de l’Europe à signaler des augmentations record des violences familiales. Bien que les confinements actuellement imposés dans la plupart des pays soient comparativement moins restrictifs, les lignes téléphoniques d’urgence nationales pour les violences domestiques enregistrent à nouveau une hausse spectaculaire des appels de détresse. Alors que les gens restent de plus en plus à l’intérieur et de plus en plus longtemps en ligne en raison des nouveaux confinements, nous apprenons que le harcèlement sexuel, le harcèlement, le sexting, les vidéotox (vidéos truquées également connues sous le nom de « deep fakes ») et d’autres formes de « violences en ligne » sont en hausse, selon une récente étude d’ONU femmes.

L’un de nos plus importants traités internationaux, la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), appelle à prendre des mesures spécifiques pour lutter contre ces violences, comme la mise en place de lignes téléphoniques d’urgence 24 heures sur 24 et de services de conseils, ou encore l’accès à des foyers pour les victimes, les ordonnances d’injonction et de protection ou les interventions de police rapide. 

Alors que nous célébrons la Journée internationale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes en pleine pandémie persistante, les confinements se sont révélés être un défi exceptionnel à relever pour toutes les problématiques mentionnées. Nous devons veiller à ce que les nouvelles restrictions à la liberté de circulation ne causent pas davantage de préjudices aux femmes et aux enfants. Mais des mesures peuvent être prises pour veiller à ce que le foyer conjugal ne se transforme pas à nouveau en un lieu où règne la peur.

Des mesures effectives pour prévenir la violence à l’égard des femmes doivent faire partie intégrante des nouveaux confinements. L’accès sûr et durable aux services de soutien comme les foyers d’accueil doit être garanti comme étant « essentiel ». Les services de soutien proposent des services en ligne, qui vont des conseils psychologiques aux formulaires de demande en ligne pour des ordonnances de protection.

Les solutions créatives qui ont fonctionné dans certains pays un peu plus tôt cette année, comme les dispositifs « du train aux foyers » permettant aux victimes de voyager gratuitement jusqu’à un service de soutien, ou les informations fournies aux victimes de violences domestiques par les pharmacies locales ouvertes pendant le confinement, devraient être encouragées et adaptées en fonction des enseignements tirés du confinement du printemps dernier.

Si cela n’a pas déjà été fait, les policiers et les professionnels de la santé devraient recevoir des instructions leur permettant à la fois d’identifier et d’aider les victimes de violences domestiques, par exemple en adoptant une démarche active pour contacter les femmes qui ont déjà demandé de l’aide auparavant. L’accès à une assistance juridique et à des voies de recours judiciaires pour les femmes et les filles en danger doit être maintenu.

Avant même que la pandémie ne fasse son apparition, les femmes et les filles handicapées, d’origine immigrée, sans domicile fixe ou issues de minorités ethniques, religieuses ou linguistiques avaient souvent des difficultés à accéder aux informations sur le soutien et la protection disponibles. Nous devons nous assurer que leurs besoins sont bien pris en compte pendant la pandémie. 

La vague de violences fondées sur le genre pendant les confinements du printemps dernier a propulsé cette question à l’ordre du jour politique dans un grand nombre de nos États membres. Nous appelons les États qui ne l’ont pas encore fait à profiter de la sensibilisation accrue à ce problème pour agir en ratifiant et en mettant en œuvre notre Convention d’Istanbul. Grâce à la surveillance du Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (GREVIO), nous pourrons mieux veiller à ce que les États parties à la Convention respectent ses principes directeurs.  

Les restrictions de déplacement, les contraintes financières et l’incertitude ne sauraient servir à encourager les auteurs d’infractions – qu’ils soient à la maison ou en ligne. Pour toutes ces formes de violence, nous devons garantir une tolérance zéro ».

Tout commence par des mots : le langage, premier vecteur de la violence faites aux femmes 

Depuis 1999, le 25 novembre est la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes. L’origine de cette journée remonte au 25 novembre 1960 où 3 femmes dominicaines, les sœurs Mirabals, furent assassinées sur ordre de chef de l’État dominicain. Ce n’est qu’en 2000, lors de la 54e session d’Assemblée générale des Nations Unies que les représentants et 74 États membres firent du 25 novembre une journée de sensibilisation contre les violences faites aux femmes.

Difficile constat que de s’apercevoir, en 2020, que cette journée est encore nécessaire pour lutter contre les violences faites aux femmes. D’autant plus que cette violence ne se traduit pas seulement physiquement mais verbalement. Des mots qui frappent fort dans notre quotidien, dans la rue, au travail mais aussi là où l’on n’y prête le moins attention, dans la musique que nous écoutons.

« Si l’on considère que la langue est le principal filtre à travers lequel nous percevons le monde, il est évident qu’elle influence la façon dont nous nous comportons avec les autres et portons des jugements sur eux. La parole à un grand pouvoir, et malheureusement il existe de nombreuses expressions quotidiennes qui confirment les préjugés inconscients selon lesquels les hommes sont intellectuellement, physiquement et moralement supérieurs aux femmes« , a déclaré Sophie Vignoles, experte et responsable didactique de Babbel.

Dans ce contexte Babbel, l’application d’apprentissage des langues, s’est penchée sur les nombreuses attaques sexistes qui nous entourent. Babbel et la Fédération Nationale Solidarité Femmes, qui milite en faveur des droits des femmes et lutte contre les violences à leur encontre, ont également uni leurs forces pour promouvoir une campagne de sensibilisation linguistique. Le mercredi 25 novembre sur Instagram Stories, Babbel invite les femmes à s’exprimer sur la violence de genre en partageant ce qu’elles aimeraient ne plus entendre dans le langage courant.

« La violence peut commencer avec des mots et cette violence verbale a des conséquences psychologiques immenses, même si le mal n’est pas physique. Les mots peuvent également sauver. Les femmes qui appellent le 3919 et contactent une des 73 associations du réseau Solidarité Femmes font un premier pas vers la sortie des violences. Par les mots, dénonçons les violences faites aux femmes. S’exprimer est nécessaire pour lutter contre la violence de genre.”— Françoise Brié, directrice de la Fédération nationale Solidarité Femmes

 * Le 3919 est une ligne d’écoute créée en 1992 par Solidarité Femmes, qui le gère depuis. Des professionnelles de l’écoute répondent aux victimes de violences conjugales, sexuelles, mariages forcés, mutilations sexuelles féminines, violences au travail, …

 

La place des hommes

Dans ce clip, Cédric Doumbé interpellent les hommes. Une prise de conscience bien nécessaire pour faire reculer les violences faites aux femmes. Quand la boxe met ses valeurs au service de la cause des femmes, c’est rassurant. Et on se souvient, en tant que femme des fois où l’on aimerait bien se transformer en champion de boxe, pour en coller une belle à celui qui vient de vous insulter, rabaisser, frapper… OK, on ne soigne pas la violence par la violence, mais on peut rêver, non ?

Surtout quand on voit que, comme le rappelle l’association La Maison des femmes : Une femme sur trois a déjà été victime de violences dans le monde, qu’ en France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint, que 40% des cas de violences conjugales débutent lors de la première grossesse, que 7% des femmes seront victimes d’un viol au cours de leur vie, que 86% des viols ou tentatives sont perpétrés par des proches…

3,6 milliards d’euros par an : c’est le coût des violences faites aux femmes, en termes d’aides sociales, de soins et de capacité de production. Si ces messieurs arrêtaient les coups et les coûts, on aurait de quoi faire des économies pour augmenter nos salaires ! Inaugurée en juin 2016, à l’entrée du Centre Hospitalier Delafontaine, la Maison des femmes accueille toutes les femmes vulnérables ou victimes de violence. Ouverte directement sur la rue, elle offre un accueil confidentiel et sécurisé.

Au travail…

Les femmes sont en général moins payées que les hommes et en plus… On croise le sexisme dit ordinaire chaque jour dans l’espace public mais aussi au travail. Il est difficile à combattre car souvent compliqué à cerner. Ainsi de nombreuses femmes supportent cette situation pendant plusieurs années. Sur le lieu de travail les remarques insidieuses sont légion. Cela va du comportement malveillant qui vient directement porter atteinte à la dignité d’une personne « En même temps, tu l’as cherché avec une jupe aussi courte » aux interpellations familières « Eh toi ! tu es bonne » en passant par une panoplie de stéréotypes parfois très maladroitement lancés sur le ton de la rigolade « Tu veux une promotion ? Passe d’abord sous le bureau ! ». Et quand parfois, quelques collègues apportent leur soutien et font mine de comprendre, les remarques sont parfois pires « Tu étais habillée comment pour qu’il te dise ça ? » , « Tu es sûr que tu lui as dit non ? »  et remettent en question le bon jugement des femmes. Les stages sont également des périodes hélas propices au sexisme lorsque l’on est une femme. En témoigne l’initiative #balancetonstage sur Instagram qui recense de nombreux propos sexistes entendus en entreprise  « Déjà que tu dois passer toute ta journée avec ta stagiaire, autant qu’elle soit agréable à regarder » « Il faut porter des jupes pour me demander des informations, ce n’est pas gratuit » ou encore  “tu veux pas mettre ton petit débardeur demain, j’ai une belle vue depuis mon bureau”. La liste n’est malheureusement pas exhaustive… Cependant, en France le code du travail prévoit que tout employeur, quel que soit la taille de son entreprise ou le secteur d’activité concerné, a une obligation de prévention et d’action en matière de lutte contre le harcèlement sexuel. Il ne faut donc pas hésiter à parler.

La musique n’adoucit pas toujours les mœurs 

Parce que l’air est souvent entrainant et facile à retenir, on se surprend parfois à fredonner des horreurs. Les exemples ne manquent pas :

Tube « Blurred Lines » – Robin Thicke avec T.I et Pharrell :

Les paroles évoquent une scène du point de vue d’un homme, où une femme ferait sa « timide » en rêvant d’une scène de sexe. « Ok bon il y était presque, il a essayé de te domestiquer. Mais t’es un animal, chérie c’est dans ta nature. Laisse-moi simplement te libérer. Et c’est pour ça que je vais avoir une gentille fille. Je sais que tu le veux » répètent ainsi les paroles

« Under my Thumb » – Rolling Stones

Le titre raconte la lutte de pouvoir dans un couple. D’abord soumis, l’homme réussit ensuite à mettre sa bien-aimée sous sa coupe, alors qu’elle le dominait au début. Mick Jagger compare ici la femme à un animal de compagnie bien obéissant. « Avec moi, le changement est venu. Elle est sous ma coupe ». Bien que ce titre ait fait polémique, il a pourtant remporté un grand succès à sa sortie.

Le sexisme s’invite aussi dans les chansons populaires françaises … Michel Sardou n’y échappe pas par exemple. Dans son remix de la chanson « Femmes des années 80 » en 2010, les femmes n’ont plus les mêmes revendications. Elles sont PDG d’entreprises, se maquillent rapidement et ne prennent plus le temps de lire un magazine.  Les paroles indiquent qu’avec leurs jobs de rêve, les femmes n’accordent plus autant d’importance à l’amour. La chanson ajoute qu’elles s’en rendront compte trop tard quand la peur de vieillir les rattrapera «Faudrait du temps elles n’en ont pas, elles y reviendront évidemment, avec le premier cheveu blanc».

16 jours d’activisme : Orangez le monde ! 

Des centaines de personnes participent à une course à pieds à Siem Reap, au Cambodge, en 2015 pour l'élimination de la violence à l’encontre des femmes. PHOTO :ONU Femmes / Niels den Hollander
Des centaines de personnes participent à une course à pieds à Siem Reap, au Cambodge, en 2015 pour l’élimination de la violence à l’encontre des femmes. PHOTO :ONU Femmes / Niels den Hollander

La campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre est un événement international qui démarre le 25 novembre, date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se termine le 10 décembre, qui marque la Journée des droits de l’homme. Cette année, ces 16 Jours se déroulent sous le thème : « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! ». Vous pouvez faire bouger les choses pendant cette pandémie de COVID-19 et l’état de crise prolongé qu’elle a généré partout dans le monde. Vous pouvez soutenir les femmes et les filles victimes de violence, pour qu’elles puissent vivre en toute sécurité. Passez à l’action !

 

La Rebellissime Team

Le 25 novembre 2020