OUMOU DIALLO SISSOKO : MAM COCKTAIL…                                                              LE MADE IN MALI AU FEMININ

Ses jus, cocktails, yaourts, dégué… sont délicieux ! Quand votre route croise celle d’Oumou, vous en ressortez forcément avec le sourire, et une autre vision du Mali où est produite toute la gamme Mam Cocktail. Oumou Diallo Sissoko est née à Kabida, près de Nara,au cœur du sahel occidental dans le nord-ouest de la région de Koulikoro. Mère de 4 enfants, dont une orpheline sauvée de la mort par cette femme au destin hors du commun. Elle accepte aujourd’hui de nous raconter Mam Cocktail. 

Derrière la douceur, le sourire sincère et bienveillant d’Oumou, découvrons le parcours et les convictions d’une quinquagénaire qui met en avant, produit et commercialise de délicieux jus de fruits naturels, nectars, yaourts, lait frais et céréales (Degué) depuis plus de vingt ans. Délicieux, oui… nous les avons goûté ! Et délicieusement engagée ! Engagée, oui… nous l’avons rencontrée et interviewée. Oumou nous révèle que l’idée de Mam Cocktail a germé en 1996 « Lors d’un match de football, notre association était invitée et se chargeait de faire du jus de bissap pour l’équipe. Tout est parti de là ! » Son association regroupait à l’époque sept femmes maliennes pour transformer des produits locaux en jus de fruits. Et là, on ne vous parle pas simplement de femmes au foyer qui se retrouvent pour papauter et échanger des recettes. Il s’agit déjà pour Oumou et ses amies de valoriser les produits de l’agriculture de leur pays, mais aussi de la place de la femme malienne dans son économie. Oumou considère celle-ci comme  un véritable « moteur de développement ». La famille compte beaucoup pour Oumou qui à travers Mam Cocktail,  se bat pour l’avenir de ses enfants mais aussi pour l’avenir de la jeunesse de son pays, le Mali. Forte de ses études et diplômes en bureautique, informatique, gestion informatisée, comptabilité et affaires électroniques, elle reste constamment consciente du rôle que peuvent joue les ressources locales dans la création de richesses. Depuis des années, la promotrice de Mam Cocktail, s’engage pour épanouissement et pour mettre sur le devant de la scène la femme africaine et particulièrement malienne. Avec le soutien de sa famille, elle s’est lancée très tôt dans l’exportation de produits alimentaires vers l’Europe, l’Amérique et l’Asie.

Du savoir-faire 

A partir des fleurs d’hibiscus, bissap, les femmes maliennes font un jus  : Dabléni. A partir du gingembre, c’est le Dji. Gustativement, ils n’ont rien à envier aux sodas et autres boissons chimiques dont raffolent les jeunes. Ils sont seulement beaucoup moins connus et surtout beaucoup moins mis en avant à coup de publicité. De 1996 à 2001, les huit femmes de l’association d’Oumou, produisaient manuellement leurs jus. Grâce à des microcrédits, elles vont  progressivement mécaniser leur production qui connaît de plus en plus de succès. Pour Oumou, c’est très important de « valoriser le rôle et le savoir faire des femmes maliennes parce qu’elles sont les plus vulnérables. On les retrouve en effet, au début et a la fin des processus de la société de consommation. Au début, elles cultivent et produisent et puis elles achètent pour le foyer et consomment. En cela, elles représentent un véritable moteur de développement pour le pays ». Elles représentent également une véritable force puisqu’en choisissant de consommer des produits locaux, les femmes maliennes, et plus largement toutes les femmes du monde pourraient bien changer sa face (au monde ! )

 

Parmi les nouveautés, Mam Cocktail sort de nouveaux yaourts aux fruits et met ses jus de fruits en canette. 

Des produits locaux 

Gingembre, tamarin, hibiscus, mangue, zaban, baobab… Il faut bien connaître ces plantes, leur mode de culture, d’entretien de leurs fleurs, puis de leur récolte. Mais il faut bien aussi qu’elles fassent partie de l’histoire de votre région pour savoir en faire autre chose que de jolis bouquets ! Les sécher par exemple pour en faire des infusions, mais aussi des décoctions capables de soigner les maux. De 2001 à 2004, l’associatif d’Oumou se développe pour devenir un groupement d’intérêt économique (GIE) de transformation de fruits locaux en jus naturels. A l’époque, la petite unité de production mise en place tourne avec une capacité de 100 litres journaliers. Pour assurer sa croissance, la GIE s’appuie sur une subvention de l’AED-Sahel, qui permet à Mam Cocktail de se développer pendant 5 ans. Grâce à l’acquisition d’une chaîne de production plus performante, d’un véhicule de livraison, mais également au passage du local de 60 m2 des débuts de l’association à un autre  plus spacieux et mieux adapté de 300 m2, Mam Cocktail emploie alors une vingtaine de personnes. Oumou est très attachée au caractère local de son entreprise. « Les produits Mam Cocktail sont produits au Mali, cultivés au Mali et transformés au Mali par des Maliens !Je suis fière d’avoir réussi à valoriser nos produits locaux à savoir le Dégué ou Thiakry, les jus de bissap, gingembre, tamarin, baobab, mangue et zaban« . Oumou est la première à commercialiser ses produits industrialisés par son unité Mam Cocktail dans les alimentations, supermarchés, hôtels, Ambassades et les compagnies aériennes. Depuis 2012, ses jus sont servis à bord en business class sur Air France.

Au regard de la réalité économique en Afrique où beaucoup de produits consommés sont occidentaux, pas forcément très naturels, importés et achetés à prix d’or, cette dimension est primordiale. Comme le souligne Oumou, « Consommer des fruits et produits du Mali, c’est aussi consommer des produits naturels. Ce qui joue un rôle capital sur le plan de la santé. Financièrement, ils sont aussi accessibles à tous. Les consommer permet de soutenir nos agriculteurs » Mam Cocktail s’inscrit dans une nouvelle ère de consommation.

 

Dans la cour des grands 

2004, Mam Cocktail devient S.A.R.L, sa production journalière tourne entre 3000 et 5000 litres… et elle ne va pas s’arrêter en si bon chemin ! A force d’efforts, mais aussi grâce à des partenariats biens choisis, Mam Cocktail emploie actuellement une cinquantaine de personnes, elle livre ses clients grâce à ses cinq véhicules dédiés. Situées à Niamana, les installations aujourd’hui bien plus performantes sont implantées sur 1500 m2 et permettent à Mam Cocktail de produire 820 000 litres de boissons par jour. Jouer dans la cour des grands, pour Oumou, implique d’accorder une grande importance aux modes de production «Nous tenons énormément a l’hygiène des installations et nous n’utilisons que des fruits locaux. Aujourd’hui, les produits alimentaires que l’on trouve dans les commerces contiennent de plus en plus d’additifs et de moins en moins de produits naturels. Non seulement cela peur avoir des conséquences désastreuses sur la santé des consommateurs au fil du temps, mais en plus c’est très néfaste pour la reconnaissance  et le développement des des fruits, des denrées, des savoir-faire locaux ». Avec Mam Cocktail, Oumou participe au développement de l’économie locale. « Nous créons en permanence des emplois, des coopératives et de nouveaux partenariats. Cela nous permet de rivaliser avec des mega groupe et de leur résister grâce à notre persévérance, à l’accessibilité de nos produits et à une démarche agressive sur le marché ». Oumou, qui joue maintenant dans la cour des grands, s’implique toujours autant dans le bien-être de ses employés. Elle leur facilite  l’accès au logement, aux moyens de transport, la cantine est gratuite et des primes d’encouragements mensuels leur sont versées en fonction des ventes. Durant le mois de carême, elle offre des vivres à la communauté musulmane de son village et du District de Bamako. Elle est membre de plusieurs coopératives de femmes avec qui elle achète ses matières premières. Directrice et promotrice de Mam Cocktail, elle est aussi présidente du Consortium des Professionnels de la Filière qui bientôt va réaliser avec l’UEMOA un centre de collecte de lait frais, un magasin d’aliment pour le bétail et un magasin vétérinaire.

 

 

Mam Cocktail à l’international : visite de l’ambassadeur des USA au Mali dans les locaux de Mam Cocktail

Plus largement, Oumou permet à de nombreuses femmes maliennes et donc à leurs enfants de vivre de leur terre, de leur culture. D’en être fier ! En vendant sur une grande partie du continent africain et en visant les marchés internationaux, Oumou ne fait pas que bon business. Mam Cocktail s’inscrit dans un nouvel ordre mondial où l’Afrique reprend sa place de continent originaire, nourricier. Après des années de pillage, d’exploitation des ressources naturelles et humaines de l’ Afrique, des années durant lesquelles l’Occident sait, apprend, donne l’exemple et fixe les règles en revendant à prix d’or des produits composés de 0,02% du produit africain de base, lui faisant perdre ses vertus et sa crédibilité, et en brisant l’avenir de tout un continent…. Les temp changent ! Une délicieuse et rebellissime réflexion à savourer en dégustant les produits Mam Cocktail !

Mam Cocktail à déguster : 

Mam Cocktail fait ressortir le meilleurs des fruits, produits laitiers et céréales du Mali. Une large gamme de produits « qui ne va pas tarder à revêtir de nouveaux emballages » promet Oumou.

Les nouveautés : yaourts au fruits : banane, mangue, fraise… Canettes de jus de fruits : pamplemousse,

Et les classiques délicieux jus de fruits naturels, nectars exotiques, produits laitiers et céréales du Mali.

Les jus sont commercialisés en bidon pour les hôtels, compagnie aériennes, restaurants en grand format, en bidons, bouteilles et sachets pour les supermarchés, les particuliers. Gingembre, Tamarin, Hibiscus, Mangue , Zaban les composent.

Quant aux produits laitiers, en version sucrée ou non, en petit et grand format, bouteilles et sachets, on retrouve les a-yaourts en pot et en bouteille, le lait frais et le lait caillé. Sans oublier l’incontournable Mam Dégué, céréales de mil et yaourt à la vanille.

Question Rebellissime : Qui est votre Rebelle préféré (e) 

« Mariam Sow, ma maman ! Elle a aujourd’hui 93 ans et elle est mon exemple. Je l’ai vu soutenir mon père pendant une année très difficile financièrement pour lui. A l’époque, il était militaire et s’était porté garant pour un crédit pour ses militaires. Ceux-ci ayant été mutés, il a vu son salaire saisi pendant toute une année. J’ai alors vu ma mère faire les marchés pour vendre ses produits et assurer financièrement. Les choses sont rentrées dans l’ordre et mon père, très reconnaissant, a investi dans le commerce de ma mère. Il a aussi remercier publiquement sa femme. Ce sont des moments très intenses dans nos vies. Voir ses parents se soutenir ainsi, cela donne de la  force« .

Des parents engagés, entrepreneurs et rebelles font de beaux enfants, non ? 

Pour plus d’infos

Mam Cocktail 

+223 50 50 51 98

 

Oumou Diallo Sissoko et Virginie Legourd

Le 20 novembre 2020

Mise à jour le 26 novembre 2020