LES FAST-FOOD RALENTISSENT-ILS          NOTRE CERVEAU ?

Ce n’est pas nouveau, les fast-foods n’ont pas forcément bonne réputation. Alors oui, gustativement c’est bon, c’est pratique, mais ce type de nourriture provoquerait aussi une désensibilisation des circuits du plaisir, obligeant à augmenter les doses encore et encore.

La malbouffe est bien connue pour être responsable de problèmes tels que l’obésité, l’insuffisance cardiaque, l’hypertension, le diabète et même le cancer. Sauf que suite à de récentes études, les scientifiques affirment même qu’elle peut avoir des conséquences sur le fonctionnement du cerveau. Une étude a été réalisée sur des rats à l’Institut de recherche Scripps de Floride (un des Etats d’Amérique les plus touchés par l’obésité). Des neurobiologistes ont cherché à savoir si un régime de type fast-food modifiait l’expérience du plaisir chez ces rongeurs. Dans un premier temps, ils ont implanté une électrode dans l’hypothalamus (centre dédié au plaisir) qui apprenaient aux rats à s’autostimuler, avant de les soumettre à deux semaines de malbouffe. À la fin de l’étude, les résultats ont démontré que le seuil de stimulation produisant du plaisir avait augmenté : les rats avaient besoin de stimuler davantage leur hypothalamus grâce à de la nourriture pour obtenir le même plaisir.

Un vrai cercle vicieux !

Puisque notre système de récompense s’active lorsque l’on mange des chips, un hamburger ou encore un beignet, notre cerveau se sent stimulé. Cela procure ce sentiment de bien-être et en toutes logiques, il en redemande. Le docteur Jimmy Mohamed, consultant santé d’Europe 1 s’est exprimé sur ce sujet en début d’année 2021. Il a révélé « qu’une alimentation de type fast-food prise pendant seulement quatre jours consécutifs affecte la mémoire, la concentration, mais également altère la capacité d’une personne à réguler son alimentation. » Si quatre jours suffisent pour altérer le bon fonctionnement de notre cerveau, une consommation excessive et continue devrait forcément des répercussions néfastes pour l’être humain. Similaire à l’effet produit par la cocaïne ou l’héroïne, la malbouffe diminuerait la production de dopamine, la molécule du plaisir. La spirale de l’obésité serait amorcée comme une forme de toxicomanie.

C’est pire pour les jeunes !

Les récentes études ont aussi démontré que jusqu’à 20 ans, notre cortex préfrontal joue un rôle majeur dans le contrôle de nos impulsions et manger ce type de nourriture pourrait alterner son développement. Des adultes ayant bu des sodas en quantité dans leur enfance et leur adolescence pourraient ainsi présenter des difficultés à suivre les règles. Afin d’éviter ce problème, il faut donc éviter de consommer tout ce qui est trop riche en sucre, en sel, en gras et en ingrédients artificiels… c’est-à-dire la quasi totalité des ingrédients “tout prêts” issus de l’industrie alimentaire, ceux qu’on achète dans les supermarchés ou que l’on consomme dans des lieux de restauration rapide. Et bien que nos petits chérubins et nos ados aiment par-dessus tout les hamburgers et les frites, ce type d’alimentation provoquerait chez eux non seulement  des symptômes de comportements mais aussi des symptômes physiques, comme l’incontinence, les migraines, les maux de ventre ou les éruptions cutanées.

Tout n’est pas encore perdu, car une consommation exceptionnelle n’est pas dangereuse pour la santé. Le plus dur, c’est de savoir accompagner en douceur la transition vers une alimentation plus saine. Au lieu de céder à la facilité, il est tout à fait possible de réaliser ces plats que l’on aime tant, mais tout en utilisant des ingrédients de première qualité. Rien ne vaut du fait maison !

Helê

Le 6 mars 2021