Restaurant Djakarta Bali : un avant-goût d’Indonésie à Paris
L’Indonésie évoque des paysages paradisiaques, Bali, la diversité culturelle… Mais côté gastronomie, on connaît beaucoup moins les spécialités de ce pays du Sud-est asiatique. Une escale gourmande au restaurant Djakarta-Bali, en plein coeur de Paris, une petite interview du propriétaire des lieux… Bonne dégustation
C’est vrai ça, autant on se dit facilement, » Viens, on va manger, Vietnamien, Cambodgien, Laotien, Thaïlandais… » Mais Indonésien, non ! Il y a très peu de restaurant Indonésien : en tapant ma requête, sur mon moteur de recherche, 3 adresses apparaissent dans la capitale. C’est peu ! Et pourtant, L’Indonésie est le 4è pays le plus peuplé du monde : 258 millions d’habitants, ce n’est pas rien ! Plus de 1100 groupes ethniques, 700 langues et six religions officielles… imaginez la richesse et la diversité culinaire ! Et surtout, quelle leçon de vivre ensemble! L’archipel Indonésien compte plus de 13.000 îles dont la célèbre Bali, surnommée l’île des Dieux. Jakarta, c’est la capitale de l’Indonésie, situé sur l’île de Java. Avec plus de 9,5 millions d’habitants, c’est la plus grande métropole d’Asie du Sud-Est. Imaginez, vous revenez d’un voyage de rêve et avez envie de le prolonger… Ou vous avez juste envie de découvrir… Direction le Djakarta Bali pour un voyage gourmand entre Bali, Java et Sumatra…
Ambassade de la gastronomie Indonésienne à Paris
Dans ce restaurant, on entre dans un cadre accueillant et intimiste où il fait bon se régaler des saveurs délicieusement épicées et tellement subtiles de la gastronomie locale unique. Elle reflète la diversité et la richesse de l’archipel. Le restaurant appartient à Nin Hanafi, qui préside également l’Association de la diaspora Indonésienne en France. Il nous fait le plaisir de répondre à nos questions dans une interview filmée. Avec lui, c’est la deuxième génération qui est aux commandes du lieu. Avec sa carte, le restaurant réussit la prousesse de proposer une large et authentique palette des spécialités traditionnelles de l’archipel Indonésien dans un décor ethnique, unique… et chic. Il faut dire, que le Djakarta Bali est l’un des précurseurs du genre à Paris. Il a en effet été ouvert en 1985 par A.M. Hanafi, ex-ministre et ex-ambassadeur de la République d’Indonésie exilé à Paris, depuis le coup d’état de Suharto en 1965. Comme me l’explique Nin Hanafi, le fils du fondateur de ce restaurant, l’histoire de l’Indonésie est empreinte de la diversité des ethnies qui vivent sur les 13 466 îles de l’archipels, de leur savoir-vivre ensemble, mais aussi de la force d’un peuple indépendant et rebelle, fière de ses cultures et traditions.
De grands rebelles veillent sur vos repas au Djakarta Bali. Dans la salle, des photos du père de Nin Hanafi, l’ex-ministre et ambassadeur A.M Hanafi. On le voit aux côtés de Sukarno qui faisait partie du mouvement des non alignés (Conférence de Bandung, marquant l’entrée sur la scène internationale des pays décolonisés du « tiers monde », ne souhaitant pas intégrer les deux blocs États-Unis et l’URSS et choisissant le non-alignement). On voit également A.M. Hanafi avec le Che Guevara et Fidel Castro.
Atmosphère propice
Entre Louvre et Chatelet, alors que vous venez des grandes avenues agitées, au détour d’une petite rue toute calme, il suffit de passer la porte, pour tomber sous le charme. C’est calme, la musique vous détend autant que les parfums émanant de la cuisine. Eux, vous mettent de suite en appétit ! Partout où vos yeux se posent, ce ne sont que meubles et bibelots chinés directement en Indonésie, lumières délicatement tamisées. Le soir on dîne au son du gamelan. Le vendredi la soirée est même ponctuée de somptueuses danses traditionnelles balinaises. On y croise des people, des personnalités, des touristes trop contents d’avoir trouver l’endroit, ceux qui travaillent dans le coin et viennent déjeuner, ainsi que la diaspora Indonésienne en France. Tous ont l’air ravi ! En plein soul food et feel good cuisine.
Saveurs authentiques
Ici, on ne remixe pas la cuisine à la sauce occidentale. La carte est constituée de recettes familiales interprétées par Budi Praytino. Ce talentueux cuisinier, que l’on aimerait tous avoir à la maison, a officié comme chef personnel des Ambassadeurs d’Indonésie en France, en Grèce ou au Brésil. En cuisine également, Violetta Suganda, passée par les cuisines des plus grands hôtels, restaurants et traiteurs d’Indonésie. Franchement, ils sont tous deux les bienvenus à la maison ! Au menu, le fameux risjstaffel (un grand classique Indonésien dont le nom qui ne sonne pas très Asie du Sud-est, hérité de l’époque coloniale hollandaise, signifie « table de riz »). Il se compose de plein de petits plats. C’est la porte ouvertes à tout plein de délicieuses découvertes. Ou bien encore le nasi goreng (riz frit avec des épices, des herbes, et de la viande), le pepes ikan (poisson cuit à l’étuvée dans une feuille de bananier), ou le sate ayam (mini brochettes de poulet arrosées de sauce cacahuète et soja)… Vous trouverez également au Djakarta Bali un véritable rendang, spécialité qui a été élue Meilleur Plat au Monde en 2011 par 35.000 lecteurs de CNN Travel.
Le menu Rebellissime
Lumpia, rouleaux frits de crevette et légumes (12 €), un Nasi Goreng spécial (20 €) riz sauté à l’Indonésienne avec 2 Saté Ayam (brochettes de poulet sauce cacahuète et soja) pour notre fils, le menu Rijsttafel Djakarta (25 €) pour Makha et le menu Rijsttafel Djawa (30 €) pour moi. Mais nous avons un peu tout partagé ! Ce qui nous a permis de découvrir des plats typiquement Indonésiens, mais aussi un peu de la culture et d’âme indonésienne. A travers la musique, l’encens, le décor… Une petite soupe de légumes avec un subtil arôme de coco. Dedans j’ai apprécié, les légumes, reconnu le chou, du vermicelle. C’est un festival de saveurs. Pour nous, Lumpia ressemble à des nems, mais version high level. La pâte frite croustillante, mais pas grasse, la farce avec la crevette et ses légumes, un vrai délice, surtout avec la sauce aigre-douce et les petites crudités. Ça croque, ça fond, c’est bon ! Soto Sayur, soupe aux légumes, pleine de saveur. Ikan Balado, poisson frit à la sauce balado. Sambel Goreng Udang, crevettes sautées aux légumes. Acar Mentah, salade sauce aigre-douce. Mie Hun, vermicelles sautées au soja. Krupuk, chips indonésienne aux crevettes. Serundeng, noix de coco râpée grillée. Nasi Putih, riz blanc parfumé. La poudre de coco grillée… à parsemer sur un peu tous les plats et les sauces… Hum… Nous avons bu le thé maison pour accompagner tout cela. Un thé de Java et gingembre, c’est bon et à la fin de chaque gorgée le corsé frétillant du gingembre !
Vous vous dites, que c’est énorme! Mais tous ces plats sont servis en petites quantité, pour goûter un maximum. Et puis, comme c’est précisé sur la carte pas de glutamate ! On sent bien la différence, en sortant de table, aucune lourdeur, ni envie de faire la sieste, non on ressort plein d’énergie ! La cuisine Indonésienne reste trop méconnue, et mérite vraiment d’être savourée. Bah, alors, qu’est-ce que vous attendez ? Foncer vous régaler ! C’est merveilleux !
*A propos… Si le nom du restaurant est Djakarta Bali avec Dj pour Djakarta. Le nom de la capitale s’orthographie Jakarta depuis la réforme orthographique de 1972
INFORMATIONS PRATIQUES
Djakarta Bali 9 rue Vauvilliers, 75001 Paris Tél. : 01 45 08 83 11
Fermé lundi et mardi midi
Déjeuner de 12h00 à 1400 Dîner de 19h00 à 23h00
Prix moyen à la carte : 35-40 €
Menus risjstaffel à partir de 25 €.
Formules déjeuner à partir de 14,50 €
Brunch à 25 € les samedis et dimanches
La Rebellissime family
Le 12 Octobre 2017