Il a déjà tes yeux… la série !

©Jean-Claude Lother FTV
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En 2017, le film de Lucien Jean-Baptiste, avec un fait tout simple : l’adoption d’un bébé Blanc par un couple Noir, pose tout plein de questions de société. En 2020, l’histoire continue avec la suite des aventures de la famille Aloka en série, sur France 2, tous les mercredis soir. 

Evidemment avec l’humour et la finesse du réalisateur, pas de jugement, ni de moralisation, mais une vision à l’instant T de notre société française. Les personnages sont attachants, vrais, confrontés à leurs préjugés inconscients et c’est drôle. Et c’est parce qu’on en rit, qu’on peut en parler plus facilement et s’apercevoir que la France est prête non seulement à voir une famille Noire adopter un bébé Blanc, mais aussi prête à suivre les aventures de héros de série TV Noirs, en prime time sur une chaîne du service public. Parce que c’est ça aussi le service public, coller à la réalité des téléspectateurs ! C’est avec plaisir que l’on accueille la version série d’Il a déjà tes yeux. Benjamin a grandi. Il a un petit frère Noir, d’un an son cadet. Et la série ouvre d’autres débats de société : la parentalité, l’adoption, la quête d’identité, le travail des femmes, le schéma familial…

 

 

Il a déjà tes yeux… la suite

Plusieurs années ont passé depuis que Sali (Aïssa Maiga) et Paul Aloka (Lucien Jean-Baptiste), un couple noir, ont adopté Benjamin, un enfant blanc.  Benjamin a grandi, c’est aujourd’hui un adolescent qui a dû accueillir, un an après son adoption, un petit frère prénommé Noé. Enfant biologique du couple, Noé est noir, évidemment. Les deux frères sont, en tout, l’exact opposé : Benjamin est aussi déconneur que Noé est sérieux, aussi sportif que l’autre est intello… Autant dire qu’avec une mère d’origine africaine, un père d’origine antillaise, un fils blanc et un fils noir, les Aloka ne passent pas inaperçus dans leur vie quotidienne. Une famille un peu plus atypique que les autres, somme toute ! Mais voilà qu’un intrigant et élégant vieil homme, qui se prénomme Lazare, sonne un beau jour à la porte… et se présente comme le père de Paul. Tout l’équilibre (précaire) familial pourrait-il en être bousculé ? Et si cela donnait l’idée à Benjamin de retrouver ses parents biologiques ?

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Il a déjà tes yeux… d’utilité publique

C’est à travers le regard de chacun des membres de cette famille, et spécifiquement de la fratrie et des parents, que les questions sur la difficulté de l’adoption, les origines et l’acceptation de l’atypisme par la société sont posées. Sébastien Mounier et Lucien Jean-Baptiste prolongent les interrogations du film en les situant plus d’une décennie plus tard avec nos mêmes personnages, confrontés à de nouvelles difficultés autrement plus épineuses qu’auparavant.

Comment répondre aux attentes de son enfant adopté ? Comment tisser le même lien qu’avec son enfant biologique ? Comment gérer le quotidien quand la société considère ce schéma d’adoption comme bouleversant les codes établis ? Et de ces questions graves, le seul lien familial et affectif s’affirme grâce à la comédie. Voilà la promesse de notre série.

Par ailleurs, la question de la diversité est, en filigrane, au cœur des épisodes. Elle n’est pas l’objet même des échanges entre les personnages, sauf à l’occasion d’apartés d’émotion ou de rire, mais elle imprègne chaque moment, de manière sous-jacente. À tel point que, sans même plus y penser, très vite, on ne voit plus qu’il s’agit d’une famille de Noirs à l’écran. C’est une famille française, tout simplement. Avec ses moments de grâce, d’amour, de conflits, de pleurs et de joie. Et c’est là que réside la force de cette série. On ne se pose même plus la question de l’origine possible des personnages parce qu’on est happé par leurs problématiques, de quelque nature qu’elles soient. La couleur de peau, l’origine, l’héritage : tout cela est balayé par la force des intrigues qui emportent nos protagonistes. Parce que la diversité est quotidienne, et n’est plus le sujet, elle est d’autant plus intégrée dans notre société et à l’écran. Tellement visible qu’elle en est invisible au premier abord. Un message de tolérance, d’acceptation, de miroir pour tout un chacun. Une normalité qui prend corps dans des personnages aux problématiques communes à tous les Français.

Avec ces six premiers épisodes,France 2 affirme son ambition  la marque d’une nouvelle comédie familiale. Là, pour la première fois en France, une famille de Noirs non stéréotypée prend place en prime time sur France 2 pour parler de la famille française d’aujourd’hui.

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Il a déjà tes yeux… série sociétale

« France 2 se renouvelle, tente, innove. Nous renouons aujourd’hui avec la comédie familiale, genre très longtemps délaissé. Après Faites des gosses, diffusé en janvier, France 2 est très heureuse de poursuivre sa politique de développement de séries familiales en proposant prochainement Il a déjà tes yeux. Quand les producteurs nous ont proposé de décliner le film de Lucien Jean-Baptiste et de raconter l’histoire de cette famille, quelques années plus tard, nous y avons vu une formidable façon de poursuivre les thématiques développées dans le film mais également d’en aborder de nouvelles. La série questionne notamment le sujet de la parentalité et son corollaire, celui des origines, de l’identité… Qu’est-ce qu’être parent ? Qu’est-ce qu’être enfant ? De qui ?… D’où je viens ?… La force de l’écriture de Sébastien Mounier et de Lucien Jean-Baptiste est de raconter des histoires fortes, sensibles et drôles, en nous faisant littéralement entrer au cœur de l’intimité des membres de cette famille. L’écriture est déterminante, comme toujours, mais encore plus pour une série sociétale, car elle doit associer des enjeux forts à des personnages extrêmement justes et empathiques. La réalisation, et notamment la direction des comédiens de Lucien Jean-Baptiste, est empreinte d’une grande sincérité. C’est ce qui donne à cette série cette sensation d’authenticité et cette proximité avec les problématiques des personnages, quelle que soit la couleur de leur peau. La diversité est au cœur de notre série mais n’en est aucunement le sujet. Si cette famille nous ressemble tant, c’est qu’elle pose, avec grande humilité et bienveillance, des questions universelles auxquelles tout le monde peut être un jour confronté ».

Anne Holmes et France Camus, Direction de la Fiction France Télévisions

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Il a déjà tes yeux… le casting

Aïssa Maïga, Lucien Jean-Baptiste, Arié Elmaleh, Michel Bohiri, Joahkim Sigue, Louis Durant, Marie-Philomène Nga, Bass Dhem, Delphine Théodore, Manda Touré, avec la participation de Michel Jonasz. Faisons connaissance !

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Paul Aloka (Lucien Jean-Baptiste)

Paul a trois grandes fiertés dans la vie : sa femme et ses deux fils. Bien que tout à fait conscient de la situation pour le moins inédite qu’a constituée la naissance de Noé après l’adoption de Benjamin, il a décidé d’élever ses fils exactement de la même manière. Noir ou Blanc, aîné ou cadet, adopté ou « naturel », ce sont tous les deux des Aloka. Originaire de la Martinique, fleuriste, propriétaire d’un pavillon dans un quartier où les diversités ne sont pour ainsi dire pas représentées, Paul se sent beaucoup plus français que de nombreux Blancs. Et c’est ce qu’il essaye d’inculquer à ses deux fils : faire accepter les différences par le respect de l’autre et par l’humour. Paul est resté en lien étroit avec Monsieur Vidal, le responsable de l’ASE qui leur a confié Benjamin, il y a quatorze ans. Il cherche à tout prix à donner l’image d’un père auquel ils puissent s’identifier. Peut-être est-ce si important pour lui car il n’a lui-même jamais connu son père. Enfin, jusqu’à aujourd’hui…

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Benjamin Aloka (Louis Durant)

Benjamin est le genre de gamin qui attire immédiatement la sympathie : son sourire permanent, sa capacité à se sentir à l’aise partout, son sens de l’humour et de la répartie. Mais comment vit-il sa situation de « petit Blanc » dans une famille de Noirs ? Grâce à l’attention de ses parents et de ses proches, ça ne lui a jamais vraiment posé de problème. Au contraire, il a toujours vécu ça comme une richesse. Il se sent même très « Africain » à l’intérieur et ne manque pas de rappeler, dès qu’il le peut, ses origines dont il est très fier. Cependant, depuis la rentrée des classes, les choses ont, semble-t-il, un peu changé. Est-ce parce que cette année son petit frère, d’un an son cadet, a sauté une classe ? Ou bien est-ce quelque chose de plus profond ? Quelque chose sur lequel il a du mal à mettre des mots mais qui le questionne au plus profond de lui…


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Salimata Aloka (Aïssa Maïga)

Sali aime sa famille. Mais elle a toujours été beaucoup plus angoissée que son mari par rapport à sa progéniture.  Son souci principal est donc de faire en sorte que ses enfants ne souffrent jamais de la situation. Que Benjamin, d’une part, ne pâtisse pas de son statut d’adopté et de sa couleur différente. Que Noé, d’autre part, ne se sente pas exclu par les attentions particulières que l’on porte à son aîné. Et, enfin, que les deux soient protégés contre les réactions extérieures que provoque régulièrement la singularité de cette fratrie. Pour mener à bien la lourde tâche qu’elle s’est confiée, elle a arrêté de travailler pour s’occuper de ses enfants à plein temps. Mais elle commence à se poser sérieusement la question : et s’il était temps pour elle de reprendre sa carrière là où elle l’avait laissée ? Les enfants ont grandi. Alors, poussé par un Paul enthousiaste, elle se (re)lance sur le marché du travail. Mais comme de nombreuses femmes qui veulent mener de front leur vie familiale et leur carrière professionnelle, elle ne peut s’empêcher de culpabiliser. Ce sentiment de culpabilité n’est pas seulement subjectif : elle se rend bien compte que les choses vont moins bien pour Benjamin. Surtout depuis l’apparition de Lazare, le père de Paul…


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Noé Aloka (Joahkim Sigue)

Noé est l’exact opposé de son grand frère, et ce, sur tous les plans. Par un curieux paradoxe, Noé assume beaucoup moins bien que son frère ses origines africaines. Là où Benjamin n’hésite pas à parler du Sénégal comme si c’était chez lui, Noé a plutôt tendance à vouloir cacher tout ça alors qu’il le porte sur son visage. En fait, il ne s’est jamais senti proche de son côté africain et ne se reconnaît dans aucun des clichés positifs ou négatifs. Pour résumer, Noé se sent aussi blanc que Benjamin se sent noir. Cette réaction n’est pas forcément anormale si l’on considère que, contrairement à Benjamin, Noé subit depuis tout petit et de plein fouet les réflexions liées à sa couleur de peau. Même s’ils sont très différents et même s’ils se chamaillent souvent, Benjamin adore son frère — et la réciproque est vraie. Mais aujourd’hui les choses vont peut-être changer…


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Mamita et Ousmane (Marie-Philomène Nga et Bass Dhem)

Les parents de Sali n’ont pas tellement changé ces dix dernières années. Mamita est aussi volubile qu’Ousmane est taiseux, aussi « sans filtre » qu’Ousmane précautionneux dans ce qu’il dit, aussi envahissante et donneuse de leçons que son mari est absent. Leur seul trait de caractère commun : ils adorent chacun leurs petits-fils. Étrangement, Mamita se sent un peu plus proche de Benjamin que de Noé. En effet, même si son petit-fils aîné ne lui ressemble pas physiquement, il a adopté de nombreuses attitudes du pays et il adore venir rendre visite à ses copines. C’est un peu plus compliqué avec Noé qui ne se sent pas très à l’aise dans les repas familiaux.Quant à Ousmane, tant qu’il a son émission de télé, son repas aux heures fixes et ses amis du café, le reste ne le perturbe pas plus que ça. Mais, au fil du temps, l’envie de retourner au pays définitivement s’installe dans son esprit — au grand dam de Mamita.

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Lazare Aloka (Michel Bohiri)

Le père de Paul porte le double visage de la fantaisie de celui qui aime rire de la vie et de celui qui porte en même temps un lourd secret. Si les retrouvailles avec son fils, Paul, sont plus que fraîches, elles témoignent d’une rencontre qui n’a jamais eu lieu. Mais, à la faveur de son entrée fracassante et inattendue dans la grande famille des Aloka, cette rencontre va bouleverser tout le monde. Et Paul, le premier.

 

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Prune (Delphine Théodore) et Manu (Arié Elmaleh)

Pour Sali,  Prune est celle avec laquelle elle peut parler de tout : des enfants, de Paul, de sa vie personnelle. Et elle peut s’appuyer sur ses bons conseils — notamment pour sa nouvelle recherche de travail…

Manu est le parrain lunaire et délirant de Benjamin, qui n’hésite pas à débarquer à l’occasion, surtout quand on s’y attend le moins, pour aider ou mettre le désordre — c’est selon — dans la vie des Aloka. Il aide Paul dans son magasin de fleurs et porte un regard sur la vie (pour ne pas dire une philosophie) très personnel. Manu, on ne peut que l’aimer. Mais, surtout, on peut toujours compter sur lui.

Prune et Manu, c’est « je t’aime, moi non plus ». Quand ils disent qu’ils se séparent un jour, ils se remettent ensemble le lendemain. Autant dire que leur couple est mouvementé ! Et si Prune est la meilleure amie de Sali, Manu est le pote de toujours de Paul. De quoi rendre moult situations explosives…

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Il a déjà tes yeux… Le jeu concours

Sur les traces de nos héros à Cabourg… À l’occasion de la diffusion de la série, France TV le club organise un jeu-concours offrant aux téléspectateurs la possibilité de remporter un séjour romantique au « Grand hôtel » de Cabourg. On tente notre chance 

Du 12 février au 15 mars 2020 inclus


Les deux premiers épisodes sont disponibles en replay sur France 2, on a déjà hâte de voir les prochains… le rythme est soutenu, on retrouve avec joie et tendresse Paul et Sali, on aime leurs enfants on partage les bons et mauvais (dans le sens un peu lourd parfois) côtés de leurs famille et amis. Bref, on se retrouve très vite dans les personnages. Le ton est juste, sans cliché, touchant, plein de tendresse et d’humour, vivement mercredi prochain 😉

 

 

Virginie Legourd

Le 12 février 2020