Elles sont jeunes, elles sont brillantes, elles viennent d’être réélues au congrès américain. Ces femmes forment le SQUAD et défendent des idées progressistes. Éclairage sur la facette féministe de la politique américaine.

 

Le 4 novembre 2020 avait lieu l’élection législative ,  en simultané avec la présidentielle des États-Unis. Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Ayanna Pressley et Rashida Tlaib ont toutes été reconduites à la Chambre des représentants pour un mandat de deux ans. Qui sont-elles ? D’où viennent-elles et surtout où vont-elles ? Quels place et rôle vont-elles jouer dans la nouvelle donne politique américaine qu’instaure l’élection de Joe Biden.

Ensemble, elle forment « The Squad » que l’on pourrait traduire par « l’équipe ». Leur première élection remonte à 2018 et elles ne semblent pas prête de s’arrêter là. Ces nouvelles figure politique de la gauche ont eu un parcours et une ascension phénoménale. Elles se sont hissé sur le devant de la scène politique Outre-atlantique. Elles sont aussi craintes qu’adulées. Avec Kamala Harris au poste de Vice-présidente, le profil d’une politique plus féminine et féministe semble se dessiner.

Ces quatre femmes démocrates ont été la cible des Républicains durant la campagne. Des conservateurs de l’état de l’Illinois les avaient ainsi représentées sur une parodie d’affiche de film d’action comme « the Djihad Squad » (« Le Squad du Djihad ») avant d’être forcés de retirer leur visuel. C’est un mal pour un bien, car à l’heure actuelle, il est possible de lire sur le site d’informations « Le Squad » est « plus fort que jamais ».

Leur première élection avait été filmée et documentée dans le film Cap Sur Le Congrès disponible sur Netflix. Ce documentaire d’une heure vingt-sept est pleins de moments poignants comme les coulisses de leur défi ou encore leur fulgurante ascension. Quatre femmes, un but, celui d’une Amérique meilleure.

 

Alexandria Ocasio-Cortez

A 31 ans, elle est la benjamine du Congrès depuis sa victoire aux élections de mi-mandat de 2018. Grâce à son programme, elle est devenue la figure du progressisme américain. Elle représente le 14e district de New York à la Chambre des représentants des États- Unis. Victime de remarque sexiste de la part d’un élu républicain en juillet dernier, celle que tout le monde surnomme « AOC » ne s’est pas laissée faire. Depuis, elle est très présente sur les réseaux sociaux ou les plateformes de jeux en ligne (Tweetch). Elle s’y investit régulièrement pour mener campagne, notamment pour appeler au vote.

 


Ayanna Pressley

Aux cotés d’Hillary Clinton lors des élections de 2016, c’est en parti grâce à la victoire d’Alexandria Ocasio-Cortez qu’elle attire l’attention des médias. Cette politicienne de 46 ans a aussi son lot d’exploits : elle est la première femme afro-américaine à représenter le Massachussetts. Bien que moins connu à l’étranger que ses deux collègues précédemment citées, elle s’est distinguée aux Etats-Unis pour son programme progressiste. Elle veut l’assurance santé pour toutes et tous, mais aussi abolir l’ICE (agence de l’État chargée d’arrêter les immigrés illégaux).

 

Ilhan Omar

Membre du Parti démocrate et représentante du Minnesota au Congrès des États-Unis, Ilhan Omar elle est l’une des deux femmes musulmane à avoir été élue avec Rashida Tlaib. D’origine somalienne, on peut lire sur son Twitter qu’elle se définit comme une « maman, réfugiée et féministe intersectionnelle ». Elle a elle aussi essuyé des critiques, en juillet dernier, entre autres de la part de Donald Trump. « Qu’elle retourne chez elle » scandait-il à ses supporters. Il a même été jusqu’à l’accusé de ne pas condamner les attentats du 11 septembre. Des accusations qui l’avait poussée à renforcer sa sécurité face à cette incitation à la violence.

 


Rashida Tlaib

Celle qui représente le 13e district du Michigan à la Chambre des représentants des États- Unis est aussi la seconde musulmane à avoir été élue au Congrès. Ses idées et son tempérament plaisent. Elle avait même été jusqu’à faire la promesse de destituer Donald Trump en 2018 ! Bien qu’elle n’ai pas mené à bout son objectif, elle a toujours sa place auprès des socialistes démocrates d’Amérique. Elle s’investit énormément dans les questions sociales qui fracturent .

 

Ces quatre femmes issues de minorités ethniques ont toutes réussi à se frayer un chemin vers une politique toujours plus féminine et toujours plus engagée. Elles incarnent la diversité démographique des Etats-Unis déjà prête à prendre la relève. Alors certes, elles ne font pas toujours l’unanimité, surtout sur les sujets sensibles comme les relations israélo-américaines, mais quoiqu’il en soit, cette nouvelle génération démocrate semble être de bonne augure pour la première puissance mondiale.

Reste à savoir si le mouvement progressiste qu’elles incarnent trouvera un véritable allié auprès du Président Biden, dont l’élection à été confirmée ce 15 décembre. Ces femmes étant beaucoup plus à gauche que le président,  qui lui a toujours été à la droite du parti démocrate. Evidemment beaucoup plus que son adversaire ex adversaire aux primaires démocrates pour l’élection présidentielle de 2020, Bernie Sanders. Certains affirment que ce fameux « Squad » représentant l’aile progressiste radicale des démocrates avec des revendication très radicales, aurait même empêché une victoire plus nette.

Affaire à suivre…

Eléna El Meliani

Le 15 décembre 2020