GREEN WALL: ONE PLANET SUMMIT Un sommet pour le climat et l’environnement

Ce lundi 11 janvier se tenait le sommet pour la biodiversité à Paris. Dirigeants et acteurs économiques se sont engagés hier à faire plus pour la biodiversité sans pour autant détailler leurs promesses, ni mettre beaucoup plus d’argent sur la table. Des prises de positions sans trop de conviction qui ont soulevé la colère de certains militants écologistes.

«Bla bla » c’est, d’après Greta Thunberg, ce qu’il faut retenir de cette réunion. Un résumé bien pessimiste qui mériterait quelques approfondissements. La conférence a été consacrée à quatre thèmes : protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l’agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine. Alors certes, au niveau international, les objectifs fixés pour la décennie écoulée en termes de protection de la biodiversité n’ont pas été atteints, mais le président français a vanté l’importance de ce type de sommet. « Les choses ne changent pas du jour au lendemain. Elles supposent des actions concrètes sur le terrain » a t-il affirmé, et peu de temps après la publication de la jeune militante, il a semblé s’adresser à elle en parlant des « gens qui adorent la déploration et vont continuer à dire “on va tous mourir“.»

Le sommet qui s’est tenu ce lundi 11 janvier peut être considéré comme un acte essentiel à l’avancement. Cette réunion a permis de faire un point sur “la coalition pour la haute ambition”, portée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni. On compte désormais plus de 50 États engagés pour protéger au moins 30% des terres et des océans. Et pour ce faire, l’idée principale est celle des aires marines protégées (AMP). En ce qui concerne la Méditerranée, une nouvelle coalition a vu le jour. Elle comprend six pays qui défendent une mer très polluée et victime de la surpêche.

Autre initiative, Prezode, elle rassemble des instituts de recherche en France (Inrae, Cirad, IRD…), en Asie, en Afrique, en Amérique latine ou encore des universités afin de prévenir et combattre de futures épidémies. C’est bien évidemment la Covid-19 qui a révélé les liens entre la destruction de la nature et l’émergence de nouvelles maladies. “Le changement climatique doit être vu à présent comme une partie d’un programme global pour protéger la nature”, a relevé le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays accueillera la COP26 pour le climat en novembre. Emmanuel Macron évoque aussi une enveloppe de 11,8 milliards d’euros pour contribuer à la transformation écologique d’une partie de l’Afrique grâce à une « grande muraille verte. » Elle doit, sur cinq ans, prévenir l’avancée du désert dans la zone soudano-sahélienne, qui traverse 11 pays en Afrique. Pour lui, c’est grâce à cela que l’« on prépare véritablement l’Afrique de 2030. »

Toutes ces prises de positions ne semblent pas suffirent ni satisfaire. Par exemple, l’ONG Avaaz considère ce sommet comme un réveil tardif des dirigeants mondiaux. D’après elle, « ils réalisent que la perte de biodiversité est une menace pour notre sécurité alimentaire, nous rend vulnérable aux pandémies et minera tout progrès pour stabiliser le climat”. Quant à Greenpeace France, les récentes décisions prises par la France sont loin d’être positives. Ils évoquent, entre autres, la réintroduction des néonicotinoïdes. Enfin, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) demande d’“interdire la chasse d’espèces menacées.” Les prises de positions et initiatives ne paraissent jamais être suffisantes. Un constat triste qui est pourtant récurent.

2021 sera probablement une année importante pour l’écologie car elle va voir se succéder le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, en septembre), la 15e réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15), la COP26 pour le climat (en novembre) et la COP contre la désertification.

 

Affaire à suivre…

Mais qui est Greta Thunberg ?

Cette jeune militante est née le 3 janvier 2003 à Stockholm (Suède). À tout juste 18 ans, elle est l’une des figures les plus actives, si ce n’est même emblématique de la lutte contre le réchauffement climatique.

Elle acquiert sa renommée internationale grâce à ses actions militantes, ses interventions et discours, dont notamment un discours au siège de l’Organisation des Nations unies. Elle s’est confronté aux décideurs politiques en soulignant la crise existentielle résultant du changement climatique auquel l’humanité doit faire face.

Lors de l’été 2018 et alors qu’elle n’a que 15 ans, Greta Thunberg proteste devant le Parlement suédois contre l’inaction face au changement climatique. Dans la même année elle lance la grève scolaire pour le climat (Skolstrejk för klimatet) qui se propage dans le monde entier suite à sa prise de parole à la conférence de Katowice de 2018 sur les changements climatiques (COP24). En 2019, elle rejoint l’Amérique du Nord en bateau afin d’assister au sommet des Nations Unies sur l’action climatique de 2019.

Elle reçoit plusieurs prix et distinctions pour son militantisme. Le magazine Time lui décerne le titre de personnalité de l’année 2019 où elle y apparaît en couverture. Son influence sur la scène mondiale est décrite comme l’« effet Greta Thunberg » par The Guardian et d’autres médias. Elle s’inscrit dans la liste Forbes des 100 femmes les plus influentes au monde en 2019 et a deux nominations consécutives pour le prix Right Livelihood, connu sous le nom de « prix Nobel alternatif » (2019 et 2020).

Elle est à la fois considérée comme un symbole pour de nombreux écologistes mais est aussi la cible de nombreuses critiques et réactions.

 

Eléna el Meliani

Le 11 janvier 2021