USA : Les récents procès ouvrent               la boîte de Pandore                                    des Républicains et Démocrates

Suite aux accusations visant l’ex-président des Etats-unis Donald Trump, le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsey Graham a menacé qu’ils pourraient à leur tour mettre en accusation la vice-présidente Kamala Harris.

Malgré son acquittement lors de son second procès en destitution, Donald Trump pourrait avoir à rendre des comptes sur l’événement qui a causé la mort de cinq personnes le 6 janvier au Capitole. Les procureurs démocrates ont tout essayé pour convaincre que le 45e président des États-Unis avait incité à la violence avec des mois de « mensonges », niant sa défaite à la présidentielle du 3 novembre contre Joe Biden, puis son discours devant des milliers de partisans à Washington, le jour de l’assaut du Capitole. Bien qu’il l’ait acquitté au Sénat, l’ex-président américain n’est pas encore tiré d’affaire.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a annoncé dimanche la création imminente d’une commission d’enquête indépendante, «  sur le modèle » de celle créée aux États-Unis après les attaques du 11 septembre 2001. Elle sera chargée d’enquêter sur « l’attentat de terrorisme intérieur mené le 6 janvier 2021 contre le Capitole  », a-t-elle écrit. Le président sortant est la cible d’une autre voie judiciaire qui passe par l’Etat-clé qu’est la Géorgie, remporté par Joe Biden. C’est la procureure du comté de Fulton (Atlanta), Fani Willis, qui a annoncé le 10 février l’ouverture d’une enquête préliminaire sur « les tentatives d’influencer les opérations électorales » de cet Etat du Sud. Elle a notamment demandé à plusieurs hauts responsables de conserver certains documents qui « attestent de tentatives d’influencer » des agents électoraux. Parmi eux : le secrétaire d’Etat de la Géorgie, le républicain Brad Raffensperger. C’est dans un appel téléphonique rendu public le 3 janvier, que Donald Trump lui demandait de « trouver » près de 12 000 bulletins de vote à son nom, de quoi rattraper son retard sur Joe Biden dans cet Etat.

 

Quoiqu’il en soit des accusations de l’ex-président, les républicains comptent bien prendre leur revanche sur ces attaques démocrates. Le sénateur républicain de Caroline du Sud Lindsey Graham n’a pas hésité à menacer : si les conservateurs reprennent le contrôle de la Chambre des représentants, ils pourraient mettre en accusation la vice- présidente Kamala Harris. Si Donald Trump a été mis en accusation, il n’y a pas de raison que la vice-présidente ne le soit pas non plus. « Elle a littéralement payé la caution d’émeutiers et l’un d’eux est retourné manifester et a fracassé le crâne de quelqu’un. Donc nous avons ouvert la boîte de Pandore et je suis triste pour le pays», a déclaré Lindsey Graham. La comparaison entre l’ancien président et la vice-présidente est étonnante. Le premier a été mis en accusation par la Chambre des représentants pour avoir incité, par ses multiples accusations sans fondement de fraude électorale, ses partisans à envahir le Capitole pendant la certification des résultats de l’élection présidentielle par le Congrès. Le sénateur républicain de Caroline du Sud reproche à la seconde d’avoir soutenu le Minnesota Freedom Fund (MFF), une organisation créée en 2016 qui a récolté de l’argent pour payer la caution de manifestants arrêtés lors des protestations suite à la mort de George Floyd, en mai dernier.

Ces récents procès ont bien montré la profonde fracture au sein du parti républicain. Les conséquences envers les républicains «anti-Trump» ont déjà été appliquées : à l’image de Liz Cheney, sanctionnée par l’antenne locale du parti républicain du Wyoming après avoir voté pour la mise en accusation de Donald Trump. Le sénateur Bill Cassidy l’a été également par le parti en Louisiane pour avoir voté en faveur de la condamnation de Donald Trump. Sept autres ont voté pour sa culpabilité samedi : Pat Toomey (Pennsylvanie) et Richard Burr (Caroline du Nord) ne craignent pas de défaite électorale puisqu’ils prendront leur retraite à l’issue de leurs mandats en 2022 ; Bill Cassidy (Louisiane), Ben Sasse (Nebraska) et Susan Collins (Maine) sont tous trois fraîchement réélus pour six ans et Mitt Romney (Utah), opposant de longue date à Donald Trump.

 

Helê

Le 16 février 2021