Un enfant au physique chétif devenu 7 fois champion du monde de boxe Muay Thai, Kick Boxing et Shidokan Karaté, un passionné de hip-hop mais aussi un vegan qui défend la vie ou encore un coach en entreprise… Le parcours d’Aurélien mais aussi son discours sont atypiques. Atypiques, certes mais pas insensés… et c’est pourquoi Rebellissime a tenu à en savoir plus à travers une interview pour mieux vous le présenter. 

Malgré les apparences, Aurélien Duarte, se rapproche tranquillement de la cinquantaine. Comment imaginer que ce grand gaillard, d’origine cap-verdienne, a été un petit enfant fragile, malade ? Comment imaginer que ce multi-champion du monde écrit des textes de hip hop mais aussi des livres ? Comment imaginer que ce vegan convaincu anime des sessions de coaching en entreprise ? Mais surtout comment imaginer que l’on puisse se poser ce genre de questions ? La preuve que notre pensée s’enferme dans des schémas sans même que nous nous en rendions compte. Education, environnement social, culturel, familial ou professionnel déterminent en partie ces schémas, Aurélien les déconstruit pour nous livrer une autre vision de la société. A découvrir sans modération !

Un parcours atypique 

Mais encore une fois atypique ne veut pas dire dénué de logique… Il y a bel et bien un fil conducteur qui mène le petit Aurelien au grand Aurélien d’aujourd’hui.

Rebellissime : Comment en es-tu arrivé là ?

Aurélien Duarte : « Aujourd’hui, je suis coach, consultant et conférencier. J’interviens dans les domaines de la confiance en soi, de l’image de soi, avec l’objectif de faire renaître en chacun son plein  potentiel pour vivre la vie de ses rêves. A côté de cela j’ai été 7 fois champion du monde dans différentes disciplines avec la particularité d’avoir changé un destin qui me vouait à ne pas faire de sport avec la maladie des os de verre, un souffle au coeur et une personnalité hyper fragile ! Voilà d’où je suis issu et où j’en suis aujourd’hui ».

Rebellissime : Comment a été possible ce revirement de parcours ? 

Aurélien Duarte : « Par l’énergie que l’on a tous en nous, la foi, le rêve, le désir, la volonté, l’imagination… On a tous été cet enfant rêveur avec des rêves si puissants… Et puis nos conditionnements, notre éducation, nos peurs, le négatif nous a fait étouffer un peu tout cela ! Sauf que moi, tout cela a toujours raisonné en moi très très fort. J’ai toujours été proche de mes ressentis. Cette connexion totale avec moi-même et une confiance en moi me guident à l’écoute de ma voix interne ( aussi bonnes et bienveillantes que soient et ai été les voix externes ! )… c’est cette connexion qui me permet de croire en mes rêves qui a rendu cela possible ! » 

Rebellissime : Mais d’où vient cette force selon toi ? 

Aurélien Duarte : « De moi ! Cette force vient aussi des héros, ceux des livres et surtout ceux de la télé que j’aimais tout particulièrement. Dans les livres, les séries, les films, il y a toujours des personnages exceptionnels. Alors même si on n’en a pas dans son entourages, ils peuvent souvent servir de référence. Dans mon cas, il y a eu aussi beaucoup de personnes proches : des copains forts au foot, ou bien en informatique, ceux qui étaient bons, ceux qui étaient beaux, ceux qui étaient drôles ont été aussi mes héros. Il faut dire que je me dévalorisais énormément et que j’étais toujours admiratif des autres, de leur réussite. Du coup, même si je ne croyais pas totalement en la mienne, cela me prouvait que c’était possible ! L’exemplarité et les comportements des autres a beaucoup compté. Désormais, cette force, je m’efforce de la renvoyer à toutes les personnes autour de moi ».


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Devoir de transmission

Aurélien Duarte est allé chercher la force en lui et nous explique comment la trouver en nous. Déjà, il nous fait prendre conscience que l’on a tous de la force en soi… Cela fait appel à des notions telles que l’estime de soi… Pas évident pour tout le monde et pourtant si nécessaire à toute évolution. Et je ne vous parle pas de l’égo qui chez certains prend des proportions démesurées voir injustifiées…

Rebellissime : Peut-ont gagner l’estime de soi, la confiance en soi ? 

Aurelien Duarte : « Oui, complètement, c’est un apprentissage. Il y a une recette, une méthode. J’ai totalement changé mes comportements, et même ma personnalité. J’étais quelqu’un de ronchon, stressé même si je le cachais bien sous une façade très positive. J’avais peur de l’avenir, peur de l’amour, je n’avais pas confiance en mes capacités à gagner de l’argent,  ni à être écouté. J’ai travaillé sur la confiance en moi. La confiance que j’avais réussi à avoir sur le ring, j’ai réussi à la mettre face à l’argent, à l’amour, face aux interactions avec les autres. Effectivement, il existe bien une recette. Elle s’apprend et se vit au quotidien ».

Rebellissime : C’est ce que tu transmets aujourd’hui à travers tes différentes activités ? 

Aurelien Duarte : « Je préfère le mot partage, mais oui, exactement, c’est ce que je partage aujourd’hui ! Parce que nous sommes tous faits pareil. A l’intérieur, nous avons tous les mêmes fonctionnements, cellulaires, biologiques, chimiques et même spirituels. Mon rôle consiste à remettre de la confiance et de l’espoir en montrant à quel point ils sont présents, survivants. C’est la preuve que les personnes ont été fortes malgré tout ce qu’elles ont pu rencontrer comme épreuve. Souvent, on a tendance à oublier à quel point on a été fort et on a pu surmonter les épreuves. On oublie à quel point on a pu être intelligent, patient…Nous avons tous ces capacités en nous. La première chose que je fais consiste à  mettre en lumière qui on est vraiment. Sortir du concept et des idées selon lesquels nous sommes de petites choses insignifiantes et fragiles. Reprendre notre plein pouvoir ! Ensuite, on travaille sur la façon d’utiliser les meilleurs outils et de mettre en oeuvre nos capacités le plus souvent possible ».

Rebellissime : En quoi consistent tes interventions dans les écoles ? 

Aurelien Duarte : « Selon les demandes des proviseurs, je me rends dans les écoles, les collèges, les lycées pour intervenir dans la gestion des phénomènes de violence, l’amélioration de la communication, des résultats. Je viens parler à des classes et des professeurs regroupés sans distinction d’âge. Je profite de ces temps de paroles de 2 ou 3 heures pour décloisonner les croyances limitantes, revoir tous ces modes de fonctionnement dépassés et obsolètes et arriver avec force et conviction, mais aussi avec pleins d’exercices, de jeux, d’interactions pour permettre à chacun de se sentir mieux immédiatement. Je ne viens pas abreuver les gens de dogmes et de concepts. Je viens avec du concret. J’interviens également auprès des professeurs uniquement pour des journées de formation à la pédagogie différenciée. Il y est question de l’importance de la dépollution verbale, de la sensibilité de chacun, du travail personnel que chacun doit fournir. Toute personne qui enseigne et cela vaut également pour les parents, les éducateurs…doivent effectuer ce travail sur eux-mêmes. Cela se fait autour de discussions sur les problématiques où leurs techniques aboutissent à chaque fois à des résultats insatisfaisants. Je viens donc apporter une nouvelle vision et de nouvelles solutions. Un nouveau regard, de nouvelles méthodes pour de nouveaux résultats.

Au-delà de conseiller les gens, en passant du temps à leurs côtés, ils se rendent compte que je vais bien, je suis en pleine forme, de bonne humeur, je ne me plains de rien, je n’ai mal nulle part, j’ai la patate tout le temps, de l’énergie tout le temps. Du coup, on appelle cela de l’imprégnation, cela questionne les gens qui m’entourent. Beaucoup de personnes ont fait de la boxe, sans que je leur conseille d’en faire. Parce qu’à l’époque où j’en faisais cela me rendais fort. Nous avons ce pouvoir d’influencer, d’inspirer. Quand  tu fais quelque chose qui marche pour toi, cela inspire forcément les autres, tu deviens leader ».

Changer le monde…

A la question, quel est ton challenge ? Aurélien Duarte répond : « changer le monde! » Rien que ça ! Et pourquoi pas finalement ?


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Aurelien Duarte : « Voilà un gros défi ! Faire un monde meilleur… Mon gros challenge consiste donc à impacter un maximum de personnes le plus rapidement possible pour que chacun s’éveille et prenne conscience de qui il est vraiment. Pour que l’on en termine avec nos comportements du siècle dernier  : compétition,  division. Il faut se retrouver se retrouver dans l’union, le vivre ensemble, l’empathie, l’amour, la bienveillance… Tous ces mots, pour moi, ne sont pas des concepts ! Voilà pour ma mission principale ! » 

Rebellissime : By any means necessary ? 

Aurélien Duarte : « J’ai bien envie d’intégrer la politique, la finance, l’éducation nationale. Concernant cette dernière c’est déjà fait. L’objectif, c’est d’infiltrer tous les milieux décisionnels. On pense souvent que ces milieux sont des viviers de salauds. Ce sont aussi des milieux où il y a des êtres humains qui ont besoin d’amour, de soutien et de solution. L’idée est de prendre le plus souvent la parole pour nourrir chacun avec de nouvelles paroles et une nouvelle vision du monde et les saturer de ce message qui m’apparaît comme primordial pour la suite. Nous ne pourrons nous reconstruire et changer le monde qu’avec de la confiance en nous. C’est vraiment le rêve que j’ai aujourd’hui ».

Rebellissime : Pourquoi commencer par le coaching en entreprise ? 

Aurelien Duarte : « Parce que l’entreprise fait partie des ces lieux où les gens passent le plus de temps, mais aussi où ils s’abîment le plus, même si on a du mal à le reconnaître. Ces lieux, ce sont l’école, l’entreprise et évidement le cercle familial. Il faudrait pouvoir former les parents 😉 ! Une fois que l’on quitte un peu ses parents, c’est pour aller à l’école, d’où l’importance aussi de former les professeurs. Et puis, l’entreprise est un lieu particulier parce que c’est l’un des deniers bastions où règnent la compétition, la rétention d’information, la volonté de mal employer et de mal rémunérer les personnes ! C’est un lieu où s’exprime de plus en plus de mal-être, qui génère des suicides, des maladies, parce que les gens évoluent dans de mauvaises conditions de travail, subissent de mauvais choix de vie. Effectuer un emploi qui ne nous plait pas pendant 8 heures par jour, ce n’est plus possible ! On ne peut plus faire semblant ! »

Rebellissime : Comment le fait d’être champion du monde facilite le dialogue ? 

Aurelien Duarte : « ça ouvre les portes ! Nous sommes dans une société où on aime les élites, les héros, les champions, les gens différents exceptionnels. Alors bien sûr, ce parcours me donne une légitimité. Les gens savent tous ce qu’est le sport de haut niveau. On a tous pris un coup un jour ! Il y a donc une sorte d’adoubement des gens, une sorte de reconnaissance. « Ok, tu as souffert, t’as galéré, donc on va t’écouter », même chez ceux qui n’aiment pas la boxe. Et je me sers de cela et j’en avais besoin dans mon parcours d’être humain. Parce qu’avant d’être un sage, j’ai eu besoin d’être un guerrier. Cela me sert beaucoup aujourd’hui. Mais cela peut aussi me desservir parce que le champion, le mythe, on peut le craindre. Certains se disent que ce n’est possible que pour moi et pas pour eux. Ce double terrain est très intéressant, il est source de questionnement« .

La force positive 

Le discours d’Aurélien Duarte n’est pas banal et pose question.  « On a tous envie de compassion, de pardonner, de donner, d’aimer mais on est tellement pris dans notre négativité et nos réflexes qu’on finit par croire qu’elle ne fait pas partie de nous. Mais dès que tu en parles, on t’écoute, c’est donc bien notre base ! On s’est éloigné de notre base alors que ce sont des valeurs super communes. Commun… Comme un…Et paradoxalement ce n’est pas le mode de vie et de fonctionnement le plus répandu, le plus utilisé, ni le plus familier. Mais ce n’est pas parce que le plus grand nombre fonctionne mal et continue de faire des choses horribles qu’il faut le suivre! »

Distribution de repas Décembre 2018

 

Rebellissime : Dans quelle mesure comprends tu que cette image de champion, forte et courageuse peut ne pas être associée systématiquement au message positif, d’amour que tu partage aujourd’hui ?

Aurelien Duarte : « Oui, tout à fait, je l’entends, parce qu’aujourd’hui notre société marche à l’envers.  Elle nous fait croire que soit on est des gentils, soit on est des méchants. Mais nous ne sommes généralement ni l’un ni l’autre ! La force nous fait peur et c’est d’ailleurs le thème de l’une des conférences que j’anime « Accueillir l’énergie de la force, de l’agressivité, et de la colère ». Ce sont des énergies de vie, de construction, des énergies puissantes. Dans cette société de lâche, de victimes, où l’on cherche toujours à accuser, celui qui parle fort, qui a confiance en lui, qui réussit, surtout en Occident et dans les sociétés judeo-chrétienne, c’est un méchant, un tyran, un gars qui s’la pète, qui s’la raconte… Or, en n’utilisant pas ce côté-là de leur personnalité, les gens souffrent ! Cela peut choquer les esprits étriqués et en même temps, il faut bien admettre que nous sommes à la fois force et amour. Bien souvent, on reste enfermé dans l’un ou l’autre. J’émets juste l’idée que nous oublions de mettre la force au service de l’amour. Quand la force est utilisée au service de la peur pour nuire et contrôler, au sein même de nos couples, de nos familles, de nos cercles d’amis, de nos relations de travail, alors oui, on s’abîme. En revanche, quand on va se faire casser la figure, on est bien content de pouvoir compter sur la force pour nous sortir de là ! La force sert aussi à protéger le plus fragile et c’est cela que l’on a trop souvent oublié. La force sert à protéger et défendre ceux qui ne peuvent pas le faire seuls. C’est encore une fois une méconnaissance et une diabolisation de l’outil ! Pour changer sa vie, il faut avoir de la force. Il faut avoir un ras-le-bol, une colère, contre son état, sa condition sociale, contre les injustices. C’est cette colère qui génère l’agressivité mais aussi l’envie de changer. Quand tout est beau, tout est rose, tout est cool, personne ne bouge. On se crée des habitudes, et on s’enferme dans une routine dans laquelle on s’ennuie. Nous ne sommes pas fait pour cela ! Nous sommes faits  pour la surprise, l’inattendu, l’adversité… »

Rebellissime : Comment mettre la force au service des valeurs positives ? 

Aurélien Duarte : « Il faut mettre la force au service de l’amour ! La force doit être utilisée pour faire le bien. Il faut de la force par exemple pour confronter les idées, les points de vue, dialoguer, débattre. Il me faut de la force quand je vais à la rencontre d’ hommes politiques, d’hommes d’affaires, de chefs d’entreprise, de banquiers…des gens avec des ego démesurés. Pour faire face à un égo, il faut avoir de la force. Pour affirmer sa place dans la société, sans pour cela abattre les autres, pour faire taire les voix dans nos têtes et toutes les croyances dominantes depuis 2000 ans, il faut de la force… Paradoxalement, l’amour est relégué aux gentils, aux bisounours. Du coup, on confond fermeté et méchanceté. On a tellement développé les ego et l’irresponsabilité que ce n’est jamais de la faute de personne. Dès que tu vas te confronter à quelqu’un, lui exposer que ton point de vue n’est pas le sien, on trouve cela violent. Alors que non ! C’est un des plus beaux cadeaux que l’on puisse faire à une personne, la sincérité, la frontalité sans filtre. C’est ce qui peut assurer des relations équilibrées et saines. Nous ne sommes pas obligés de nous entendre avec tout le monde. Le conflit fait partie de la relation. Il sert à grandir,  à se questionner, à apprendre, à abandonner d’anciennes croyances, à poser nos limites. Les relations consensuelle : avec certains on est d’accord sur tout, avec d’autres on est d’accord sur rien, on se prive de 50% de la vie !« 

Aurélien et son neveu Stomy Bugsy

Génération Hip Hop 

 

Rebellissime : Bravo pour ton livre Un autre regard sûr… Il se lit comme un long rap… Quel rapport entretiens-tu avec le hip-hop ?

Aurelien Duarte : « Ah ! Le rap… Il coule dans mes veines ! Il ne m’a jamais lâché. Et comme dirait Tupac, si tu peux m’enlever du ghetto, tu ne peux pas enlever le ghetto de moi. J’écoute toujours du hip-hop (plein d’autres musiques !). Historiquement, le hip-hop, c’est une période qui a forgé ma vie. Je l’ai connu la 1ère fois en 83-84, puis en 87-88, le basket, le rap et ses messages politiques ont marqué et dicté ma vie. KRS One, Public Enemy… tous les grands prêcheurs… Peace, unity, love et having fun, tout est là ! Le hip hop était pour moi une concrétisation de la spiritualité, un moyen de se connecter à plus grand, en partant du béton, dans le ter-ter comme on dit ! Non seulement, j’ai baigné dans le hip hop mais il m’a accompagné durant toute ma carrière et est toujours présent aujourd’hui dans ma vie. Le graffiti, la danse, les couleurs, le mouvement sportif… j’ai toujours été fan. Cela fait parti de ma vie, tout comme le défi, la vie de famille. J’étais récemment au concert de Onyx et Busta flex. Je me sers aussi beaucoup des textes pour entrer en relation avec la jeunesse et mon public. Il y a plein de perles, y compris dans les jeunes rappeurs actuels ! C’est un super trait d’union, pour parler à un public plus jeune qui ressent ces mêmes vibrations. Et voilà que j’ai envie de rapper, je me suis mis à écrire des textes, je m’autorise à kicker dans mon coin en attendant de sortir un morceau ! Le hip hop a incontestablement développé la musique française. Il y a énormément d’ateliers de slameurs, d’écriture. Le hip hop m’a réconcilié avec la lecture, l’écriture. Cette mode « passagère », s’est finalement installée depuis 40 ans jusqu’à devenir un véritable phénomène mondial, une vraie culture à part entière. Alors, certes, l’esprit le hip hop a été touché comme tous les univers par des dérives : le business, la naïveté, la bétification. Le mouvement et l’art ont été impacté par la société et ses travers. L’esprit de compétition, avoir les plus belles baskets, faire le plus de ventes de disques… et on est sortie de l’essence même de la philosophie du mouvement. Mais ce n’est pas grave ! C’est le chemin nécessaire pour se révéler et mieux revenir à ses sources, à sa base! »

Rebellissime : D’ailleurs on remarque un retour des pionniers, pourquoi selon toi ?

Aurélien Duarte : « Oui, pour un retour aux bases, aux valeurs. Le hip hop ce n’est pas que de la musique pour chiller en club, c’est un art de vivre ! Il ne faut pas oublier d’où l’on vient, re-situer les choses dans l’histoire. A notre époque, parfois, on s’éloignait du hip hop, nous exprimions une colère déguisée. On avait alors nous aussi des anciens pour nous rappeler certaines valeurs. C’est important et c’est à notre tour ! On est là pour ça ! « 

Rebellissime : J’ai vu récemment Stomy Bugsy, métamorphosé, j’ai cru que c’était son fils qui passait à la télé et j’ai appris qu’il t’as rejoins sur le chemin vegan

Aurelien Duarte : « Pour chanter sacrifice de poulet, fallait avoir des couilles, pour devenir vegan aussi. Faut avoir du tempérament. Quand tu le vois dans la tournée l’Age du Rap, ils sont tous en surpoids énormes, ils ont vieillis et ça les fait rire ! Mais attention les gars, vous allez crever dans 10 ans. Je ne comprends pas, vous n’avez pas envie de courir avec vos enfants et petits enfants ? Ils vont tous finir médicamentés, opérés, avec un souffle au coeur, des AVC… Non, mais ohhh ! je ne vous parle pas d’un luxe ou d’une mode là ! Je parle de vos vies là ! PDM ! C’est pour cela que les Vegan sont aussi passionnés, parce que nous sommes des défenseurs de la vie ».

Alors, vegan ?

Rebellissime : Quel a été ton parcours pour devenir vegan ? 

Aurélien Duarte : « Cela date d’il y a 7 ou 8 ans. Pour moi, ce n’est pas une mode, mais clairement un art de vivre auquel tout le monde viendra. C’est une obligation et même plus un choix. Il y a aujourd’hui, chez les humains, trop de maladies dues à l’alimentation. Et je ne parle même pas de la terre ni des animaux ! Tout le monde est malade, infecté, traîne des trucs et prend des médicaments. Tout le monde a des coups de cafard, de la peur, de l’angoisse, des maladies cardio-vasculaires, du surpoids… Mais d’où ça vient tout ça ? Il va bien falloir en arriver à une prise de conscience du fait que l’on mange mal ! Cela fait 150 ans que nous ingurgitons toutes ces merdes. 

Ma démarche part de la volonté de sauver la vie, de la valoriser. Et cela n’est pas compatible avec le fait de faire couler du sang et de bouffer des cadavres ! Voilà comment j’ai commencé, avant même de me renseigner  ou de me questionner sur les effets de la santé. Mais quand j’ai creusé la question de la santé et de la santé de la planète,  je me suis aperçu que la malbouffe est aussi responsable de la pollution, de la déforestation. Elle cause la souffrance animale et de nombreuses maladies et mal-être humains. Ça n’a pas de sens ! Et face à ce non sens n’accusons personne, mais ouvrons le débat. Des lois existent  ! Par exemple, je suis ravi que personne n’ai le droit de me taper dessus ! Mais de quel droit alors tuons-nous les animaux? De quel droit prenons-nous leur vie ? Cela n’a pas de sens. Il n’y a pas de mise à mort éthique. Nous voulons être des humains du 21e siècle, plus conscients, plus responsables, plus sages, plus spirituels… et on continue avec ces mêmes pratiques envers les animaux. Bah, autant continuer à faire la guerre, taper sur nos gamins… Il y a là un vrai questionnement planétaire. Je ne vous parle pas de mode ou de luxe réservé à une certaine élite. Etre en bonne santé, vivre mieux, plus longtemps, n’est pas une mode ! C’est ce à quoi nous aspirons tous ! Or, une des meilleures manière d’y accéder c’est d’ôter de mon corps et de ne pas y laisser entrer toutes les toxines, les sodas, les produits transformés, l’acidité du cadavre et tout ce qui fait que mon corps ne fonctionne pas. C’est magique, parce que dès qu’on le fait, le corps retrouve très rapidement  son état d’équilibre, un état de meilleur fonctionnement. Et on retrouve de l’énergie, de la santé, de la passion, de la joie… Tout ce qui avait disparu ! Quand je vois quelqu’un se mettre un steak dans le ventre, je souffre doublement. Je souffre pour mon ami qui s’empoisonne et je souffre pour l’animal. C’est comme si je le voyais se faire un rail de coke ou se mettre la pire des drogues dans le corps. J’ai envie de lui dire « Mais arrête ! Qu’est-ce que tu fais ? ». Il y a une vraie prise de conscience. Je pense qu’il faut retirer du débat le côté belliqueux. Je ne suis pas vegan, dans le sens où je n’ai aucune étiquette. Je parle aux gens, je leur explique que j’aime la vie et que je mange pour prendre soin de ma vie. Dès que l’on est contre quelle chose, que l’on met des étiquettes, c’est le bordel, la division  et aucun message ne passe ! » 

Rebellissime : Pourquoi selon toi ces discours sont souvent taxés de bisounours, ou ne sont pas pris au sérieux ? 

Aurelien Duarte : « Dès que quelqu’un veut changer les choses, on ne le prend pas au sérieux ! Il faut juste être patient ! Dès que l’on va apporter quelque chose de nouveau, de contradictoire, on sait que l’ensemble de la société qui n’a aucun avis et qui suit l’avis dominant, va montrer du doigt. On va montrer du doigt celui qui mange des graines, en revanche, castrer des porcs vivants, massacrer des poussins, tuer 100 millions d’animaux par jour, faire couler le sang, bouffer du cadavre, des muscles, des artères… on trouve cela normal. C’est intéressant de se poser la question, là non ? On donne à nos enfants des sodas, des produits qui pourraient déboucher des chiottes et on trouve cela normal. Il y a 150 métaux lourds dans les vaccins de nos enfants et on trouve cela normal ! Cela ne dérange personne ! Alors que celui qui mange des plantes ou qui fument de l’herbe ou qui boit du thé, on le trouve bizarre. Ce à quoi je réponds « Ok vous avez raison ! » Notre égo est tellement habitué à regarder et à juger les comportements des autres que l’on ne regarde jamais pas nôtre. Il y a là encore, un gros travail d’éducation à faire !

La vraie question est : MERCI DE T’INQUIETER POUR L’ASSIETTE DES AUTRES MAIS PLUTOT QUE DE TE DEMANDER POURQUOI CERTAINS NE MANGENT PLUS DE VIANDE DEMANDE TOI POURQUOI TOI TU EN MANGES ENCORE. 

Et là on s’aperçoit, qu’il n’y a aucune réponse fondée. Les modes, des habitudes, les traditions, de véritables enculturations… qui passent par l’alimentation. Le passage au vegan devient de plus en plus fréquent, et cela va aller en s’accentuant « 

Rebellissime : Les vegan font aussi du tort à certains lobby.

Aurelien Duarte : « C’est toujours pareil, il faut suivre l’argent ! Si tu veux comprendre un système, suis l’argent. Tous ces gens qui veulent nous vendre des médicaments, ces cadavres, ces produits transformés, ce sont les mêmes qui nous vendent nos cercueils qui détiennent les hôpitaux. A un moment, tu comprends qu’ils n’aient pas envie que nous arrêtions de consommer ! Aujourd’hui, on sait que ces grandes industries et que ces grandes entreprises peuvent produire et vendre autre chose ! La preuve, on voit plein de produits très bons pour la santé arrivé sur le marché. Cela fait aussi rentrer de l’argent dans les caisses. Le business vegan cartonne parce que les gens veulent manger intelligent, sain, et sont prêts à investir dans leur alimentation ».

www.aurelienduarte.fr

On peut retrouver Aurélien tous les dimanches sur sa page Facebook pour le live, tous les jeudis à 21h sur la chaîne l’équipe pour les commentaires de kick boxing,. Aurélien a beaucoup de projets qu’il concrétise, comme l’ouverture d’un orphelinat école de Boxe Thaï au Cameroun avec l’ancien champion Dany Bill, une nouvelle émission en février sur la chaîne Youtube OSsu. Il y sera question de bien-être et d’actualité vus à travers un regard différent et inspirés par les arts martiaux. Il est aussi entraîneur, coach personnel, conférencier. Et prépare de nouveaux projets…

Question rebellissime : Quel est ton rebelle préféré et pourquoi ?

Aurelien Duarte : « Des rebelles de référence, j’en ai eu à une époque mais moins maintenant parce que je me suis aperçu que les rebelles ne font souvent que se rebeller sans proposer d’alternative. Être contre quelque chose, il n’y a rien de plus facile… Alors aujourd’hui, je préfère des générateurs de mouvements, des inspirateurs de changement… Et là il y en a tellement ! J’aime les gens qui proposent, qui créent, qui fabriquent, plutôt que ce qui pointent du doigt en disant « ça va pas ! » On l’a fait et je l’ai fait aussi mais cela ne fait pas avancer les choses. Alors mes rebelles préférés sont avant tout des exemples : ma mère Lopes rosa Maria, Marguerite Yourcenar, Helena Giannini Belotti « du côté des petites filles », Amma, ma fille Indiana et toutes les femmes qui ont décidé d’être belles et rebelles plutôt que moches et remoches ! « 

 

Le parcours d’Aurélien Duarte nous rappelle ceux de ces grandes femmes et de ces grands hommes qui partis de rien ou d’un handicap ont eu un destin hors du commun… Rosa Parks, Soundjata Keita… Son témoignage est précieux et empreint d’une grande sagesse.

 

Aurélien Duarte et Virginie Legourd 

le 5  janvier 2019