· 

Dissolution ou non de Génération Identitaire

Génération identitaire, parti politique d’extrême droite va t-il devoir fermer boutique ? Que veut et que peut faire le gouvernement, qui se dit « scandalisé »  par leurs actions anti migrants ? 

La banderole « Justice pour les victimes du racisme anti blanc, » déployée sur les toits parisiens lors de la manifestation contre les violence policière , le 13 juin 2020, c’était eux…

Les soupes identitaires à destination des personnes sans domiciles, devant contenir du porc pour exclure les juifs et les musulmans, en 2003/2004, c’était eux, enfin leurs ancêtres de Bloc identitaire …

En 2012, l’occupation du chantier de la mosquée de Poitiers, c’était eux…

L’escalade sur le toit de la CAF de Saint-Denis pour y déployer une banderole « De l’argent pour les Français pas pour les étrangers », en mars 2019, c’était eux…

L’opération anti migrants dans les Alpes en 2018 puis dans les Pyrénées en 2020? c’était eux…

Et en plus ils ont des potes : Bloc identitaire dissous depuis , Solidarité des Français, Terre et peuples, conseil représentatif des associations blanches… Ils ont même un label musical : alternative-s.
Le mouvement a été crée en 2012 et on frôle, pour ne pas dire on fracasse totalement les limites du légal… Génération Identitaire cumule les poursuites pour propos racistes, incitation à la haine raciale, discrimination. Et là, il est fortement dans le collimateur du gouvernement qui parle de le dissoudre.

Remarquons, comme beaucoup l’ont souligné à l’époque, que l’ambiance dans le fourgon de police à l’air plutôt sympa : pas de menottes, on fait un petit selfie tranquillou et on se tag… on tweet même. 

 

 

Voilà,  cela ne fait pas particulièrement plaisir de mettre leur photo dans notre magazine, mais ainsi vous voyez à quoi ressemblent les membres et militants du groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire… Et même mettre une majuscule au nom de leur groupe, ça pique les touches du clavier !

SOS Racisme espère une dissolution effective

« Nous avons réclamé au Gouvernement Philippe puis au Gouvernement Castex la dissolution de Génération identitaire à plusieurs reprises. La dernière fois, c’était il y a quelques jours lors de l’opération du groupuscule d’extrême-droite à la frontière franco-espagnole. Nous nous félicitons donc que l’étude de la dissolution soit enfin annoncée par le Gouvernement. Nous espérons que cela ne restera pas au stade de l' »étude » mais que la dissolution sera effectivement prononcée. En outre, il faut préciser que, si Génération Identitaire peut sembler une bande de clowns, il y a derrière ce groupe des pratiques et une idéologie violente. Pour preuve la ratonnade de membres gravitant autour de ce groupuscule à Lille, qui a valu une condamnation récente. Ou les actions de ces nervis dans les rues de Lyon. C’est pourquoi, d’ailleurs, l’expression « coup d’éclat » utilisée par Gérald Darmanin est évidemment inappropriée. Même grotesque et guignolesque, un fasciste reste un fasciste« .

« Scandalisé »…

Gérald Darmanin déclarait ce mardi matin à la presse,   « J’ai été particulièrement scandalisé par le ‘travail’ de sape de la République des militants de Génération identitaire qui n’en sont pas à leur premier coup d’éclat. J’ai demandé aux services du ministère de l’Intérieur de réunir les éléments qui permettraient au ministre de l’Intérieur de proposer la dissolution de Génération identitaire« . Le ministre de l’intérieur présentait les résultats de son ministère lors d’une conférence, place Beauvau.

« Scandalisé » par le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire et ses opérations anti-migrants dans les Alpes et les Pyrénées, il évoque la possibilité dissoudre ce mouvement. Le Service central du renseignement territorial (SCRT) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), sont chargés des recherches.

 

Dissout, dissout pas…

En 2018 déjà, les députés La France Insoumise demandaient la dissolution de partis extrémistes tels que, le GUD, Génération identitaire, l’Action française, le Bastion social, ou bien la Ligue du  Midi. Le député Eric Coquerel (LFI) tirait le signal d’alarme après des « agressions dans des facs occupées (à Montpellier, Strasbourg, Lille ou encore Tolbiac), le blocage de la frontière franco-italienne dans les Hautes-Alpes par des militants de Génération identitaire, prétendant bloquer le passage aux migrants, ainsi que des menaces envers certains parlementaire« . Il ajoute alors devant l’Assemblée : «Adrien Quatennens, Clémentine Autain, Muriel Ressiguier, Jean-Luc Mélenchon et moi-même avons reçu des menaces». Eric Coquerel, avait même  été «entarté» par un militant de l’Action française.

Mais légalement qu’en est-il ? Si la Constitution «n’exige pas des mouvements politiques qu’ils se conforment aux principes qu’elle pose dès ses premiers mots : une République indivisible, laïque, démocratique et sociale», le Conseil des ministres peut, par décret, décider de la dissolution de certains mouvements au nom de l’article L212-1 du code de la sécurité intérieure : «qui provoquent à des manifestations armées dans la rue» ou appellent «à la discrimination, à la haine ou à la violence».  Le texte est issu de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et les milices privées.  Il prévoit aussi la pénalisation des incitations à la discrimination, à la haine et à la violence. En 1936, il fallait déjà faire face à la montée des groupes d’extrême droite. Depuis, une centaine de  groupes, groupuscules et mouvements ont été dissous, ils étaient majoritairement d’extrême droite, comme l’OAS dissoute en 1961, Ordre Nouveau en 1973…

 

Alors oui, même quand on est pour la liberté, l’égalité et la fraternité, on peut se poser la question, au risque de paraître un peu agacé par la situation  :

« Mais qu’est-ce, mais qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ? Mais qu’est-ce qu’on attend pour ne plus suivre les règles du jeu? » *

Evidemment, c’est une image ! On fait confiance aux institutions et à la justice. Et on se dit que si la liberté d’expression permet à   certains qui racialisent** tout de s’exprimer, alors ceux qui aimeraient ne plus les entendre pour vivre tranquillement tous ensemble…  peuvent aussi s’exprimer et même avoir aussi un ou deux mots plus hauts que les autres ! Sans menacer ni agresser  personne, d’ailleurs on n’a même pas de feu sur nous !

Jade El Meliani

*Qu’est-ce qu’on attend, Suprême NTM

** alors le concept de race n’existe plus puisque tous les hommes font partie de la race humaine ! 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0