
Si si, la petite dame, ni vue ni connue du haut de son petit 1 mètres 12,
là, cachée sous son chapeau de pluie.
Tapie entre deux allées du supermarché ou de la pharmacie,
elle sévit le samedi quand tout le monde fait ses courses
ou la semaine en fin de journée,
quand nous sortons bien NRVééeeeeeuh
des transports bondés et puants ( à 1,80 €uros le trajet)
et que nous courons à la pharmacie
récupérer l’ordonnance d’homéo du petit dernier à la pharmacie.
Cette petite dame en question,
aurait évidemment pu récupérer
son petit paquet La Redoute à La Poste en milieu de matinée
après Amour gloire et beauté.
Sa demi-baguette, elle pouvait la déguster chaude et croustillante
en la rapportant avec son colis.
Elle aurait aussi pu passer taper la discut’ avec la caissière
et lui faire judicieusement remarquer que le prix des kiwis flambe
alors que c’est un fruit primordial au régime alimentaire
des personnes « d’un certain âge » et des enfants.
Vu qu’elle n’avait que son tube de lait écrémé et sa verveine dans son cabas,
elle aurait pu pousser en sortant du magasin,
jusqu’à la pharmacie de la Place.
Là, en déposant son ordonnance
elle pouvait échanger avec la pharmacienne
sur les derniers chaussons anti-dérapants.
Bah… Non !
La petite dame, elle préfère grossir les rangs de la queue
à La Poste, à l’ouverture,
pour que vous ne puissiez pas avoir le temps
de récupérer votre recommandé
après avoir déposé les enfants à l’école
et juste avant de chopper le bus de 8h50.
Ce bus, vous l’avez bien vu passer
sous votre nez en haut de la rue,
ce petit poil trop haut,
trop tard pour que vous réussissiez à l’intercepter.
Bah… Non !
Loupé le bus pas encore trop plein du matin,
où vous pouvez bouquiner en paix et assise.
Vous attendrez celui avec tous les ados du lycée,
leur présence dynamique et sonore
qui laisse peu de place assises et silencieuses.
Mais bon,
cela vous rappelle quand vous étiez jeun’s…
Ainsi plongée dans vos pensées,
vous vous remémorez et maudissez la plainte interminable de cette petite dame,
déplorant que ce fainéant de facteur ne prenne jamais la peine de lui monter son courrier
alors qu’elle lui garde du café et les derniers potins de l’immeuble au chaud…
Vous arriverez trop juste au bureau
pour vous servir le petit café qui va bien avec les mails du matin.
Ce n’est pas si grave,
vous misez sur la pause du déjeuner.
Mais là encore, pas de chance,
la copine de la petite dame choisit 13h
pour passer sa commande de petits fours
pour sa réunion hebdomadaire du club des relous.
Derrière elle, un de ses semblables, version trentenaire
pose tout plein de questions
sur la composition de la crème pâtissière du gâteau,
parce qu’elle hésite avec la tartelette multifruits.
Aaaargh !!!
La relouterie ce n’est pas une question d’âge,
c’est un art de vivre…
A ce stade, vous mourez de faim,
mais plus besoin de café,
plus le temps, plus l’envie,
vous êtes réveillée et
NRVéééeeuuuh…
pour le reste de la journée.
Pour vous détendre, à la pause de 16h vous appelez votre chéri.
Aujourd’hui, il est ravi, en RTT,
il se fait une joie d’épargner l’étude du soir aux enfants.
Il raccroche parce qu’il doit d’abord passer à la pharmacie
récupérer le traitement homéo du petit dernier.
Et là sous son nez, la petite dame, le retour ! (I’ll be back).
Faisant mine de reluquer les ampoules énergisantes à la gelée royale,
elle ne s’est pas rangée dans la file d’attente comme les autres.
Pour quoi faire ?
Dès qu’un pharmacien se libère,
elle use de son « certain âge » pour passer devant tout le monde.
Et tout le monde la voit,
NRVéééeeeuuuh…
Cette fois encore, personne ne dit rien,
mais n’en pense pas moins !
La petite dame sait manifestement y faire et n’a pas attendu d’être âgée
pour passer devant tout le monde,
tout le temps,
empoisonner le quotidien de chacun d’entre nous.
Mais que faire contre les sans gênes ?
La violence ?
Pas devant les enfants !
Les insultes ?
Pas devant les enfants ?
La morale ?
Ces gens-là n’en on pas,
pas non plus de civisme,
ni d’autre but dans la vie que leur propre satisfaction.
Le monde tourne autour d’eux.
Enfin, attend son tour derrière eux..
Virginie Legourd. 08/02/2016