Eric Zemmour à Villepinte part à la « Reconquête »… De la haine et de la violence, alors ? Au regard des actes de ses partisans, membres des « zouaves Paris » contre les militants de SOS Racisme
Journalistes malmenés, photographes volés, ex-filtrés… Partisans d’S.O.S. Racisme agressés… En France, lorsque l’on se rend dans un meeting d’Eric Zemmour, on prend des risques. Et selon le candidat, c’est même de la provocation. Exhiber un « Non au racisme » et le scander entraînent une agression. Bien plus que des discours, cela en dit long sur les individus qui soutiennent Eric Zemmour.
NON AU RACISME
— SOS Racisme - #PanthéonDesOubliés (@SOS_Racisme) December 5, 2021
Nos militants étaients présents au meeting de #Zemmour à Villepinte pour dire non au racisme de manière pacifique. La vidéo, d'une violence inouïe, parle d'elle même, nos militants se sont fait frapper et insulter pour avoir rappelé notre lutte antiraciste!✊🏿✊🏾✊🏼 pic.twitter.com/5cvZadNGh8
Violentes agressions
Quelques militants étaient à l’intérieur de cette salle et se sont contentés de montrer des T-Shirts formant la phrase « Non au racisme« . Immédiatement, les personnes qui les entouraient ont lancé des chaises, jeté les militants à terre et porté des coups. Des militants de l’association en sont sortis avec des plaies ouvertes. 5 personnes ont été blessées et 2 ont dû être prises en charge par les pompiers. Cette agression sur des personnes non violentes fait l’objet de plaintes.
Controverses en tous genres
Il se pourrait, selon S.O.S. Racisme, que le service d’ordre d’Eric Zemmour y aient participé. Les vidéos de l’agression permettront sans aucun doute de repérer les agresseurs. Le groupuscule ultra-violent « Zouaves Paris », héritier du G.U.D. ( Groupement union défense), composé de néo-nazis a déjà revendiqué les agressions. Ils devront expliquer en quoi l’expression « non au racisme » déclenche chez eux une agression physique. Et pourquoi des responsables de la sécurité auraient remercié les auteurs des agressions (toujours selon S.O.S Racisme). Mardi, le candidat « condamné toutes les violences« , tout en qualifiant les militants de S.O.S Racisme de « provocateurs » et « chiens truffiers des subventions ».
Liberté de la presse
Au nom de la démocratie et de la liberté d’opinion, l’ensemble de la population doit tolérer les prises de paroles et de position d’Eric Zemmour. Un désormais candidat condamné pour provocation à la haine raciale et religieuse. Mais la liberté d’expression et la liberté de la presse semblent avoir des limites. Quand il s’agit de faire son métier. Couvrir les évènements politiques tel que les meeting des candidats à la présidentielle, par exemple. A Villepinte, les journalistes et photographes dits « de gauche » par certains des partisans d’Eric Zemmour n’étaient pas les bienvenus. Frappés, insultés, menacés, volés… Ils ont du être ex-filtrés par le service d’ordre du candidat.
Menace de "ratonnade" contre Médiapart
Suite aux violences subies au meeting d'Éric Zemmour, @Mediapart et les deux journalistes agressés @celiamebroukine @Armelbaudet ont déposé plainte ce lundi pour violences (des coups) et menaces (appel à "une ratonnade"). Plus d'informations dans @_alairlibre à 19h en direct. https://t.co/lUWEJyUXZe
— Edwy Plenel (@edwyplenel) December 6, 2021
Les deux journalistes de Mediapart ont porté plainte pour violences et menaces. Identifiées par le logo de leur magazine sur leur micro, elles ont été insultées et menacées par la foule. « pourris », « gauchistes« , menace de « ratonnade« …
"Tout le monde déteste Quotidien..."
Tels sont les propos scandés par la salle de Villepinte pour accompagner la sortie des journalistes de Quotidien.
🔴 Toute la journée a été tendue : nos confrères de Mediapart ont reçu une gifle et un coup de poing. Ils ont porté plainte aujourd’hui.
— Quotidien (@Qofficiel) December 6, 2021
Un photographe a été menacé de mort. Un autre s’est fait voler du matériel. #Quotidien ⬇️ pic.twitter.com/LIFt1Mgs2q
Venus couvrir l’évènement, les journalistes ont eu le tort de demandé à des jeunes pourquoi ils soutenaient ce candidat… Empêchés de faire leur travail. Ex-filtrés eux-aussi par le service d’ordre.
Un candidat et des casseroles
Un candidat à la présidentielle plusieurs fois condamné par la justice d’un pays qu’il entend sauver… Ce n’est pas banal. Est-ce même légal ? Les citoyens sont en droit de se poser la question.
En 2011, il est condamné pour provocation à la haine raciale.
Parce qu’en 2010, lors de l’émission de Thierry Ardisson Salut les Terriens sur Canal+, il affirmait que « La plupart des trafiquants sont noirs et arabes ». C’est comme ça, c’est un fait ». Sur France Ô il défendait le « droit » des employeurs de ne pas vouloir recruter des Arabes ou des Noirs
En 2018, Eric Zemmour est condamné pour provocation à la haine religieuse.
Parce que dans C à vous, sur France 5, il affirme que la France subit « depuis trente ans une invasion », « une lutte pour islamiser un territoire« , qu’il faut donner aux musulmans « le choix entre l’islam et la France« . après le rejet de son pourvoi en cassation, il a saisi en 2019 la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
En 2021, un procès en cours
Le 17 novembre dernier le Parquet du tribunal correctionnel requiert contre le chroniqueur de CNews, 10 000 € d’amende avec possibilité d’emprisonnement en cas de non paiement. Parce qu’en 2020 dans l’émission Face à l’info il déclarait au sujets des mineurs migrants » Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent… C’est une invasion permanente »
La procureure souligne qu' »Eric Zemmour est coupable de provocation à la haine et d’injure raciale ». « Les limites de la liberté d’expression ont été franchies« . ajoute-t-elle. La décision est attendue pour le 17 janvier 2022.
EUHHH… La campagne présidentielle est donc lancée ! Les hostilités aussi ! Tout cela est bien inquiétant en terme de démocratie.