La Fondation pour la mémoire de l’esclavage lance le Mois des mémoires 2021. Du 27 avril date de l’abolition de 1848 au 10 juin date de commémoration de l’abolition en Guyane. Un mois de commémoration, devoir de mémoire. 

Les commémorations nationales et locales font partie des enjeux majeurs de la Fondation. Elles permettent  de transmettre la connaissance de l’histoire de l’esclavage et de reconnaitre publiquement l’apport des afro-descendants à la France. Un rendez-vous pour tous : les associations, collectivités locales, écoles, institutions patrimoniales, artistes, médias et grand public. Dans toute la France, communes, départements et régions organisent des cérémonies pour la mémoire de l’esclavage. Pour la première, un Kit de commémoration est même proposé afin d’inviter davantage de collectivités à inscrire des commémorations dans le Mois des Mémoires. Que célébrons-nous et pourquoi ? 

Les grands rendez-vous du mois des mémoires

Le 10 mai 2001 était votée à l’unanimité par le Sénat la loi dite Taubira portant reconnaissance de l’esclavage et de la traite comme crime contre l’humanité. Cette date est depuis 2006 celle de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. En 2021, la cérémonie officielle de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions revient sur ce texte essentiel. Elle a lieu au Jardin du Luxembourg, là où la loi a été votée il y a 20 ans. Une cérémonie associant la jeunesse à travers les lauréats du concours de la Flamme de l’Egalité.

Le 23 mai 1998, plusieurs dizaines de milliers de descendants d’esclaves défilaient silencieusement à Paris afin de rendre hommage à leurs ancêtres, victimes d’un crime contre l’humanité. Cette date est depuis 2017 celle de la journée nationale d’hommage aux victimes de l’esclavage. Cette année, une cérémonie officielle sera organisée par le gouvernement afin de rendre hommage aux victimes de l’esclavage. La Fondation remettra son 2ème prix de thèse à cette occasion.

Le 16 avril 2021, le Premier Ministre a signé la circulaire aux préfets qui précise les modalités d’organisation des cérémonies du Mois des Mémoires cette année. Ces commémorations se tiendront dans le respect des contraintes sanitaires. Soit le 10 mai, soit le 23 mai, soit à un autre jour qui leur conviendrait, entre le 27 avril et le 10 juin.

La fondation inaugure son exposition itinérante. 4 siècles parcourus en 12 panneaux assortis de dispositifs numériques innovants présentant l’histoire de l’esclavage, des abolitions et de leurs conséquences dans notre pays.
• Comment cette histoire a-t-elle façonné la France d’aujourd’hui ?
• Comment a-t-elle nourri les valeurs de la République ?
• Comment continue-t-elle d’inspirer les combats pour l’émancipation et la dignité humaine dans le monde d’aujourd’hui ?
Un outil de transmission, de réflexion, de partage, disponible sur demande à la fondation.

La Fondation forme les professeurs dans le cadre des plans académiques de formation. Un programme sur trois ans afin de fournir les outils aux enseignants pour traiter en classe de l’histoire de l’esclavage, de ses héritages et de ses enjeux contemporains, dans toutes les disciplines.

L'édito de Jean-Marc Ayrault

Jean-Marc Ayrault président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage
Jean-Marc Ayrault, Président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage

« Parce que c’est notre histoire ». En ce 27 avril, 173ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France et journée de l’abolition à Mayotte, je suis heureux de lancer aujourd’hui le Mois des Mémoires 2021. Il rassemble toutes les dates nationales et locales de la mémoire de l’esclavage, les journées nationales des 10 et 23 mai, et les journées de l’abolition en Martinique (22 mai), Guadeloupe (27 mai), Saint-Martin (28 mai), Guyane (10 juin), sans oublier les 9 octobre à Saint-Barthélémy et 20 décembre à La Réunion.

Cette année, nous marquerons le 20ème anniversaire de la loi dite Taubira par laquelle la France a été le premier pays à reconnaître l’esclavage et la traite comme crime contre l’humanité. Un texte qui est le socle de la politique mémorielle de notre pays
depuis 20 ans et dont l’utilité et l’importance n’ont jamais été plus actuelles.
Faire du Mois des Mémoires un rendez-vous qui rassemble, qui transmette, qui inspire. En faire aussi un rendez-vous de proximité, en direction de tous les publics. Développer les cérémonies et les partenariats pour lui assurer une visibilité et une présence sur tout le territoire. Partager l’histoire, par la culture, pour la citoyenneté. Telles sont nos ambitions pour cette année qui sera encore marquée par la pandémie mais pour laquelle nous pouvons compter sur les acquis obtenus grâce à l’action de la Fondation depuis un an.
Nous pouvons tout d’abord compter sur l’engagement de l’Etat, que le Premier ministre a rappelé en signant le 16 avril la circulaire aux ministres, aux préfets et aux recteurs sur le Mois des Mémoires, et qui sera manifesté dans les commémorations officielles du mois de mai, la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions le 10 mai et la journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage le 23 mai.
Nous pouvons compter sur l’engagement de toutes les collectivités qui organiseront des manifestations et des cérémonies durant ce mois, et de tous les acteurs associatifs, culturels, artistiques qui transmettent la mémoire de l’esclavage et des abolitions dans toute la France.
Nous pouvons compter sur les grands partenaires de la Fondation, au premier rang desquels je veux remercier France Télévisions, partenaire officiel du Mois des Mémoires. Mais je n’oublie pas l’engagement à nos côtés de notre fondateur le groupe TRACE, ainsi que de France Médias Monde, de France Culture, du Pass’Culture, de la SACEM, d’Alternatives Economiques avec lesquels nous avons passé des accords pour ce Mois des Mémoires.
Enfin, dans cette période où les tensions s’avivent et où nous avons tant besoin de retrouver le sens de ce qui nous permet de vivre ensemble, vous pouvez compter sur la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, qui se mobilisera comme l’année dernière pour faire de ce Mois des Mémoires un grand moment républicain de transmission, de rassemblement et de fraternité.

Et Napoléon dans tout cela ?

2021 est l’année du bicentenaire de la mort de Napoléon qui sera marquée le 5 mai. La polémique repose sur le fait que Napoléon a rétabli l’esclavage. Alors, lui rendre hommage… 

Devoir de mémoire, ne pas se voiler la face

Co-organisateurs de la grande exposition Napoléon à la Villette, du 14 avril au 19 septembre 2021, la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et l’Etablissement public du parc et de la Grande Halle de la Villette ont fait appel à la Fondation pour la mémoire de l’esclavage pour y traiter la question du rétablissement de l’esclavage par Bonaparte.
Cet événement inédit dans l’histoire – le rétablissement de l’esclavage par un pays qui l’avait aboli – sera évoqué dans un espace dédié par un dispositif scénographique associant la vidéo et des documents rares et précieux, qui n’ont jamais été exposés jusqu’à présent. Dans cet espace les visiteurs de l’exposition pourront ainsi découvrir présentés pour la première fois au public avec l’aide des Archives Nationales, les exemplaires originaux des deux actes signés par Napoléon Bonaparte par lesquels il a effacé les effets du décret d’abolition de l’esclavage du 4 février
1794.

Napoléon colonial

La Fondation a publié le numéro 2 des Notes de la Fondation : « Napoléon colonial : 1802, le rétablissement de l’esclavage ». Comment comprendre que le premier Etat européen à avoir aboli l’esclavage dans ses colonies en vient à le rétablir, fait unique dans l’histoire du monde ? Cette décision a eu des conséquences importantes. Elle s’est d’abord traduite par le maintien ou la remise en esclavage de 300000 personnes pour 46 ans dans les colonies françaises, jusqu’à l’abolition définitive en 1848. Elle a également conduit à l’indépendance de Haïti, et contribué, de ce fait, à l’échec final de la grande ambition coloniale de Bonaparte aux Amériques. Avec un article historique cosigné par quatre historiens spécialistes de la période : Marcel Dorigny, Bernard Gainot, Malik Ghachem et Frédéric Régent, des focus thématiques, une riche iconographie, une bibliographie et la reproduction des textes d’époque.

Déboulonne, déboulonnera pas… 

L'agenda du mois des mémoires

JOURNÉES NATIONALES

  • 10 mai : journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions

  • 23 mai : journée nationale à la mémoire des victimes de l’esclavage

JOURNÉES LOCALES COMMÉMORATION

  • 27 avril à Mayotte

  • 22 mai en Martinique

  • 27 mai en Guadeloupe

  • 28 mai à Saint-Martin

  • 10 juin en Guyane

  • 9 octobre à Saint-Barthélémy

  • 20 décembre à la Réunion

JOURNÉES INTERNATIONALES DE L’ONU

  • 23 août : Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de

    son abolition de l’Unesco

  • 2 décembre : Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage de l’ONU

 
 

Retrouvez tous les événements participants aux mois des mémoires 2021, dans tous les territoires de France dans la carte des initiatives publiée sur le site de la Fondation. Associations, collectivités locales, musées, médias, tous peuvent y inscrire leur événements, physique ou numérique, pour une vision 360 par date, région ou type de l’agenda du Mois des Mémoires.