Billet d’humeur

Minutes Pressées

Avant d’embarquer, elle tend le bras… c’est une habituée

Pour se tenir informée, de tout ce qui a dû se passer

Et tout se qui devrait se passer dans ce monde de forcenés

Où, tant bien que mal, elle se voit évoluer

Comme tous les matins, pas, peu ou très décidée

Elle se saisit des infos ainsi distribuées, imprimées sur papier

Cela lui semble bien peu épais, mais y’a un truc qui l’a interpellée

En ces temps bizarrement civilisés, de toute manière elle est intéressée

Un bout de strapontin, pour un bout de temps à passer

La voilà qui tente de s’enfermer dans l’actualité

Son journal, tout déplié, elle pourrait s’en envelopper. Là, bien installée

Continuer de rêver, oublier la réalité, au chaud dans son duvet de papier

Mais non, quitte à l’épaule se luxer et tout son entourage éborgner

Rien à faire, l’information doit passer. Même si son voisin est très énervé

Stupéfait devant tant de maladresse et de volonté à déplier ce bout de papier.

A peine le temps de réaliser. Tant de pages à tourner. Et vlan, coup de papier !

Hé ! Monsieur ! Si grand et si épais, comment peux-tu juger ?

Le monde qui nous entoure t’es tout entier dédié, dans ses moindres fonctionnalités

Même la taille de tes journaux est étudiée. Pour une femme normalement constituée

Ce n’est pas évident à feuilleter. Tout ça pour avoir une vision formatée de l’actualité

Dedans, pas de grande nouveauté, en cette pauv’matinée. Il suffit d’un trajet

Pour réaliser, qu’aujourd’hui encore, rien n’est près de changer

Alors qu’est-ce qui s’est passé ? Va-t-on enfin nous l’avouer ?

La Miss est bientôt arrivée, et rien, à part un truc sur la parité qui la fait bien rigoler

On essaie encore de la flatter, pour mieux lui faire accepter

Tout ce à quoi elle ne peut, ni ne veut adhérer.

Demain, c’est assuré,

C’est son mag’ féminin de poche préféré qu’elle va feuilleter

De toute manière, pour la vérité, il faudra repasser

Si les journaux en parlaient… cela se saurait !

                                                Virginie Legourd.                             08/02/2016