L’association Ma P’tite Folie oeuvre à la déstigmatisation des troubles psychiques en proposant des arteliers artistiques aux  personnes atteintes de ces troubles ou non. Le 12 octobre, journée mondiale de la  santé mentale, Ma P’tite Folie ouvre un multi-espace des performances artistiques. L’occasion de découvrir ces troubles et de se divertir. Rebellissime est fière de faire partie de leurs partenaires. Le fondateur et président de l’association, Cyrille Garit nous en dit plus en interview.

En France, 1,6 million de personnes sont atteintes de troubles bipolaires. A travers le monde, ce sont 300 millions de personnes qui souffrent de dépressions. Les maladies ou troubles psychiatriques sont souvent tabou. Ils effraient, sont méconnus, sous-estimés, des termes comme schizophrène sont employés à tort et à travers. Les personnes atteintes doivent vivre avec, se soigner, évoluer parmi les autres, faire avec leur regard. Parce que oui on peut vivre avec et se soigner… Faire connaître ces troubles, faire se côtoyer les personnes atteintes ou non, permet de faire tomber les barrières et les craintes. A travers les arts, c’est ce que fait Ma Petite Folie grâce à ses ateliers et à sa journée portes ouvertes du mois d’octobre.

Concerts, pièces de théâtre, chorégraphies, conférences, projections de films, stands informatifs, tous en lien  avec la thématique de la santé mentale. Pour la 4è édition de ce rendez-vous Ma P’tite Folie, en partenariat avec la mairie de Paris, et votre magazine Rebellissime,  investit le superbe centre artistique MPAA/Broussais dans le 14è arrondissement. De 11h à 20h, l’entrée est libre et l’on vous met au défi de nous dire qui, parmi les acteurs, chanteurs, danseurs est atteint ou non de troubles psychiques.  Petit tour d’horizon du programme…

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Ma P’tite folie, c’est quoi ?

Une chanson de Line Renaud déclarant sa flamme  à son amoureux un brin original… C’est attachant un petit grain de folie, non ? Mais de là à avouer que l’on en a un, que de temps en temps on perd le Nord, que notre mère ou notre grand-père n’a plus toute sa tête, que notre frère, celui qu’on voit moins… c’est parce qu’il n’est pas tout seul dans sa tête… On le tait, on en sourit mais on n’en dit pas plus. Alors, depuis  2009, Cyrille Garit travaille sur la thématique des troubles psychiques, en tant qu’auteur et directeur artistique pour l’association Ma P’tite Folie. Il n’a de cesse d’essayer de médiatiser cette problématique afin de dénouer les idées générales reçues. C’est un véritable combat qu’il mène  pour que chacun accepte son prochain dans tout ce qu’il a d’humain. En le faisant par le biais de l’art, cela permet de véhiculer et de transmettre des messages autour de la folie sans pour autant violenter les gens dans leur ignorance et leurs appréhensions. Faire que les gens s’ouvrent ;définitivement à la différence n’est pas une mince affaire. Et pourtant, n’avons nous pas tous une petite part de folie ? Et ne dit-on pas « Plus on est de fous, plus on rit ? »

 

Cyrille Garit, fondateur de l’association. explique : « Ma P’tite Folie a été constituée suite au constat d’un réel besoin à créer du lien entre les personnes en situation de handicap psychique et les autres citoyens. Montrer l’universalité de la thématique pour éviter la stigmatisation et l’exclusion. Réunir tout le monde autour d’un même intérêt: l’art comme vecteur de jeu, de découvertes et de débats. Les activités de l’association se scindent en deux volets: la journée annuelle et pluri-artistique et les ateliers comédie musicale. Le festival, qui se déroule à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale chaque année, investit depuis 2015 un lieu artistique différent. Les ateliers comédie musicale, quant à eux, proposent des ateliers hebdomadaires d’écriture dramaturgique, chant, théâtre et scénographie depuis novembre 2018 en partenariat avec la ville de Paris. Ces ateliers concourrent à créer un seul et même spectacle musical présenté lors de la journée annuelle Ma P’tite Folie« .

Journée Ma P’tite, 12 octobre 2019

Le lieu 

La MPAA (Maison des Pratiques Artistiques Amateurs de la ville de Paris) a été créée il y a dix ans à l’initiative de monsieur Bertrand Delanoë. Elle encourage et valorise les pratiques artistiques sous son profil le plus exigeant, celui de la diversité. 5 sites à travers tout Paris (dont Broussais) regroupent 19 salles de travail et de répétition : des studios de théâtre et de danse, des espaces dédiés à l’écriture, des salles insonorisées pour toutes les musiques (en dehors des musiques amplifiées). Elle dispose aussi d’un Lab, d’une salle de M.A.O (Musique Assistée par Ordinateur) ainsi que deux salles de spectacle.

 

 

Les expos

Drapeaux : En 2013, l’association québécoise Folie/Culture a lancé aux artistes réputés ou non, aux fous sans réputation et aux autres quidams, un appel de proposition d’un drapeau qui deviendrait l’emblème de la folie. Plus de 100 artistes y ont répondu pour créer une installation sonore et vidéo.

Adrien : Autiste, c’est grâce au dessin qu’Adrien est sorti du Silence. Son désir est de montrer le chemin qu’il a parcouru, depuis la peur inspirée par le monde extérieur jusqu’à l’apaisement que lui a apporté le dessin. Ce qu’il fait brillamment dans le recueil Les dessins du silence dont nous exposerons les planches graphiques.

Daria Ivanova : Artiste queer féministe lyonnaise, Daria Ivanova est à la fois graphiste, cinéaste et photographe. Elle oeuvre dans les domaines de l’art brut, de l’art expressioniste et de l’art expérimental. Elle aborde principalement les thèmes du trouble mental et du monde upside down qui transgresse la frontière entre « normalité » et « folie ».

 

Les spectacles

Le théâtre/salle 1 accueillera trois formes courtes de trente minutes. Que ces dernières soient musicales ou théâtrales, les représentations seront suivies d’un échange avec le public.

Frenesia : FRENESIA – théâtre par le collectif Bleu Electrique. 2 Actrices sur scène. Elles portent une même robe. Une parole. Un corps. Ces femmes exposent leur fragilité, leur désarroi, mais aussi leur force face à la vie. Elle prennent le temps de s’exprimer, de nous révéler leur intimité, leur monde et leur maladie.

 

Chambre 17 : danse Hip Hop par la compagnie A Part Etre. Si l’image de la schizophrénie ne nous renvoie qu’à l’image de notre propre dualité et anorma- -lité, alors nous pouvons embrasser cette part de l’autre qui nous appartient.

Venusia : VENUSIA ou la Cité des Femmes – comédie musicale par les élèves des ateliers Ma P’tite Folie. Et si un jour la femme réussissait à renverser radicalement les codes, le monde s’en porterait-il mieux ? Spectacle fictionel, surréaliste et enlevé.

 

Les projections

Dans la salle 2, plusieurs courts-métrages, documentaires, films d’animation vont être présentés, suivis pour la plupart de discussions avec les réalisateurs et acteurs des films. Tous ont pour thématique commune les troubles psychique

Prix Arts Convergences 2018 : Projection d’une sélection de très courts métrages, primés au Forum des Images en décembre 2018, en présence des lauréats et de membres du jury. 10 vidéos de 2 à 5 min

Des visages et des figures : Documentaire de Yohan Vioux et Hubert Jégat. Une aventure artistique menée par CréatureS compagnie pendant plusieurs mois avec un groupe d’adultes en situation de handicap. La marionnette y tient le rôle particulier de gardien des secrets. 26min

À la croisée de nos lisières : Fiction d’Isabelle Le Gouic.A la manière d’un conte, ce film évoque le chemin tourmenté parcouru par une jeune fille. C’est une histoire de forêt inquiétante qui l’engloutit au point qu’il n’y a plus de limite entre son corps et les arbres. Elle devient alors captive d’une prison à damier… 30 min

20 ans, 20 minutes et 20 secondes : Documentaire de Daniel Simonnet.Le festival Médiapsy vidéo qui a lieu à la Cité des sciences fête ses vingt ans d’existence en novembre prochain. À l’occasion, Daniel Simonnet a réalisé un court-métrage nourri par 19 ans d’archives vidéo. 20min

 

Les conférences 

En salle 2, les projections s’alterneront avec des conférences suivies de débats proposées par les partenaires de l’événement autour de la pleine citoyenneté des personnes en difficulté psychique.

Conférence interactive animée par PSYCOM et Sophie Arfeuillère: Voyage dans le cosmos mental

Conférence animée par GHU Saint Anne et Carine Roudil d’Ajoux : La culture en santé mentale: récit d’un partenariat avec le musée du Louvre

 

Les stands créatifs 

Dans le hall d’accueil, le public pourra se renseigner, échanger et s’informer grâce aux stands informatifs représentés par tout le tissu professionnel et associatif national lié aux troubles psychiques. Un temps fort de convivialité et de destigmatisation.

UNAFAM 93, Gem de Bondy, Schizo’Jeun’s, AFTOC, Promesses, REV France, Schizo ? Oui !, Bicycle

 

Stand créatif autour de la bande dessinée «Les Petits Popotes» de Floréal Sotto.

L’arbre aux idées reçues et l’Espace Café/Rencontre

 

Le 12 octobre de 11h à 20h, entrée libre

MPAA/BROUSSAIS 100, rue Didot 75014 Paris

Métro ligne 13 – Porte de Vanves Tramway T3 A – Arrêt Didot

Contact

www.maptitefolie.com

 

Cyrille Garit et Virginie Legourd

Le 4 octobre 2019