BIRMANIE, LES CHEMINS DE LA LIBERTE

Sylvie Brieu, grand-reporter et écrivain.

Son travail en immersion avec les peuples autochtones du monde entier a reçu le soutien de la National Geographic Society. Elle est à l’initiative du programme éducatif « Diversité, dialogue et solidarité », lancé sous le patronage de la Commission nationale française pour l’UNESCO. 

Le dernier livre de la journaliste, auteure et grand reporter, Sylvie Brieu est sorti au printemps dernier et c’est la rencontre avec Sylvie Brieu qui a fait naître l’envie, voir la nécessité de la lire. 

Reportage des correspondants de France 24 en Birmanie et le décryptage de la situation du pays et de ses minorités par Sylvie Brieu

Sylvie explique qu’il lui a fallu 3 ans en Birmanie pour rencontrer vraiment les populations, installer des relations de confiance. Il en ressort un livre de près de 400 pages qui nous présente la Birmanie sous un autre angle. Ce qui nous rapproche de Sylvie, c’est sa volonté de donner la parole aux peuples autochtones. A travers elle l’histoire et l’actualité prennent une autre dimension. Rebellissime planet’ !

 

Mais pourquoi la Brimanie ? 

Après 50 ans de dictature militaire, la Birmanie s’ouvre au monde en 2013. Voilà qui intrigue Sylvie qui prend la direction de la Birmanie. Peut-être se demande-t-elle comment est-ce possible ? Comment cela se passe en vrai ? Quoi qu’il en soit, elle doit aller voir et constater d’elle-même. A la tête du pays, le parti d’Aung San Suu Kyi. L’îcone de la résistance et de l’opposition non-violente, au régime militaire de junet a été assignée à résidence durant 7 ans, Entre 1990 et 2010 elle a passé plus de 15 ans privées de liberté. Aung San Suu Kyi est la fille du général Aung San, un héros de l’indépendance birmane.  Si pour des raisons constitutionnelles, elle ne peut pas prendre dirctement la tête du pays et en devenir présidente, elle est ministre des affaires étrangères, conseillère spéciale de l’Etat et porte-parole de la présidence. Une présidence de fait ! Une femme au sommets des institutions, des minorités… il n’en faut pas moins pour éveiller la curiosité de Sylvie.

La démocratie en vraie 

Alors que la Brimanie marche vers la démocratie, en Occident on s’interroge.  Il semble que  l’armée pèse encore lourdement sur la vie politique et économique du pays. Sylvie constate que derrière la façade mise en place en grande partie pour que les touristes, sur place, la population souffre et se déchire : guerillas ethniques, bonzes extrémistes, tragédies humanitaires… Sylvie part à la rencontre de ceux et plus souvent celles qu’elle appelle des « semeurs de paix ». Elle s’aperçoit qu’en Birmanie, les femmes, de milieux, de croyances, de culture, d’ethnie différentes passent au-dessus des divisions, pour la paix. Vu d’ici cela peut sonner Bisounours, mais il est question de préserver les cultures, de lutter contre l’intégrisme, pour la justice sociale, l’égalité des genres… Sinon, pas de paix durable pour cette société traumatisée qui joue aujourd’hui sa mutation.

 

Journal de bord

Quand certaines tiennent un journal de bord minceur et se battent contre leurs petits démons (spéciale dédikass à moi-même !), d’autres, enfin une autre parce que dans le genre Rebellissime engagée, Sylvie Brieu est unique… Une autre donc, relate dans son livre son immersion au coeur de la Birmanie. Dégagée des pressions commerciales ou politiques, puisqu’elle s’auto-finance, Sylvie apparaît comme un témoin à qui les peuples autochtones peuvent faire confiance. En vivant auprès d’eux, Sylvie peut nous livrer leur vision de l’actualité, de leur pays, de leur histoire à travers leurs regards incisifs. Elles nous fait également découvrir leurs courageuses actions. Courageuses parce que ces femmes font le choix d’aller les une vers les autres, pour sauver leur vie, leur pays. Ce livre appel à prendre du recul sur notre vision trop « occidentale » du monde.

Voir plus loin

Le livre de Sylvie nous invite à découvrir la Birmanie, méconnue, de l’intérieur. Il pose également la problématique des convoitises internationales qui faussent parfois la présentation médiatique de ce qui se passe en Birmanie. Ici, on a tendance à jeter la pierre à  Aung San Suu Kyi, à lui reprocher sa passivité face aux persécutions des populations musulmanes. Mais que fait-elle pour faire cesser les guerres inter-religieuses entre Rohingyas musulmans et les bouddhistes Arakanais ? Pourtant, on sait bien que l’Occident s’émeut peu à moins d’intérêts géopolitiques. Et la Birmanie est un pays riche. Riche en Jade… Les zones de conflits, sont comme par hasard celles où les populations sont déplacées pour que l’on y exploite, en plus du Jade, le pétrôle et le gaz naturel. La vraie guerre ne se joue-t-elle pas entre les intérêts des investisseurs étrangers et la survie des ethnies minoritaires sur leur riches terres ? « Diviser, diviser pour mieux régner…« * Le récit de Sylvie Brieu promet d’être captivant puisqu’il nous fait partager le quotidien de ces résistants qui, tout en embrassant des problématiques universelles, nous confronte à nos responsabilités. Entre doute et espoir, nous rêvons tous avec eux de paix et de liberté.

 

*Ce qui m’a fait penser à de vieux sons  et un vieux film…

– La vidéo ci-dessus du morceau Blood Diamondz de Sniper  feat Sexion d’assaut

– Le morceau de La Fouine feat Jimmy Sissoko, L’unité  « L’unité, diviser pour mieux régner. Parce qu’ils nous ont divisés, oubliés, séparés, aux quatre coins du monde entier  »

– Et les paroles du film Blood Diamond : « Mais au fond c’est plus une histoire de qui va se garder quoi, l’ivoire, l’or, les diamants » . En Birmanie, c’est le jade !

 

Titre : Birmanie, les chemins de la liberté

Auteure : Sylvie Brieu

Editions : Albin Michel

384 pages

Prix : 22 € environ en édition brochée et 15 € environ en téléchargement.

Sylvie Brieu est aussi l’auteure l’auteur de Quand s’élèvent nos voix. Des Andes à l’Amazonie, une odyssée en terre indienne (Albin Michel 2011)

Nous,  on a bien envie de le lire, son dernier livre… pas vous ? En tout cas le feeling passe avec Sylvie et Rebellissime est fière de l’avoir rencontrée. L’interview sera bientôt en ligne, le découvrir son dernier ouvrage et de l’inonder de questions.

 

Virginie Legourd                                                                                                                                  le 16 mars 2017