Nés en Chine, débarque en France !

 

Le nouveau film Disneynature nous invite à un fabuleux voyage au cœur des régions les plus sauvages de la Chine. On y suit le quotidien de trois familles d’animaux : panda géant, singe doré, et panthère des neiges. Rebellissime l’a vu en avant-première… Rendez-vous le 23 août au cinéma pour nous dire si vous aussi vous avez kiffé ! 

Dans la famille Rebellissime, pour tout vous dire, nous ne sommes pas documentaires animaliers… Voui, je sais, c’est pas bien, c’est tout de même pédagogique, ludique… blah, blah, blah ! Mais en vrai, Nés en Chine est notre première expérience du genre. Avec tous les a priori du type, on va s’ennuyer, y’a pas d’histoire… qui ont volé en éclat pour laisser place au plaisir de se laisser emporter là où peu d’humains se sont aventurés. Immersion totale, festival d’émotions, à fond dans les histoire de ses animaux… On voudrait que cela ne s’arrête jamais. Mais il faut bien rentrer, enfin revenir sur son siège de ciné pour retourner vivre parmi les humains !!!

C’est qui les stars ? 

C’est la comédienne Claire Keim qui nous raconte le destin de trois familles d’animaux qui s’entrecroisent dans les environnements les plus extrêmes de notre planète, nous révélant les moments les plus intimes de leur existence. Sans trop spoiler, on peut faire les présentations. Yaya, une maman panda géant guide son petit Mei Mei alors qu’il explore le monde et gagne en indépendance. C’est parti pour des roulades en tous genre, sans vouloir nous moquer, Mei Mei, tu nous as bien fait rire ! Quant à Tao Tao, un Rhinopithèque de Roxellane-plus communément appelé singe doré – âgé de deux ans qui cherche sa place au sein de sa famille après la naissance de sa petite sœur… Alors qu’on s’attend à rire, parce que c’est un singe, on est touché par les aventures de ce junior, partagé entre la vie de garçon et sa famille. Et Dawa, une panthère des neiges, animal mystérieux rarement observé par l’homme, confrontée à l’incroyable difficulté d’élever ses deux petits dans l’un des habitats les plus hostiles et les plus impitoyables du monde. La dure loi de la nature, rien qu’en y repensant, j’ai envie de pleurer. Forzaa ma belle !

Paysages au fil des saisons

Des images inédites à couper le souffle, on y découvre l’incroyable diversité de l’immensité de la Chine, des sommets glacés des montagnes aux forêts de bambous, en suivant les grues du Japon qui forment le trait d’union entre ces trois extraordinaires destins. Des grues qui m’ont d’ailleurs fait penser à celles de Kung Fu Panda !  Ahhh ! La famille ! Le film nous plonge dans la vie de chacune des familles d’animaux, au fil des saisons. Du coup on voit les paysages changer, les animaux s’adapter. Et très honnêtement, on n’a pas envie que ça s’arrête. Une cinquième saison peut-êttre ?

Tous les préjugés sur l’intrusion dans la vie des animaux sauvages et la nature,  volent en éclat quand on sait le travail d’observation et l’attention portée au respect de l’environnement. Nés en Chine est un documentaire moderne. C’est Stéphane Ringuet, responsable du Programme Commerce des espèces sauvages au WWF (Fonds Mondial pour la Nature) qui nous l’explique. Histoire de remettre les pendules à l’heure sur le systématique « c’est de la faute des Chinois! « , genre tout ce qui vient de Chine est toxique et contre nature !

Travail d’équipe sans frontières

Pour nous faire découvrir une Chine inconnue, des espèces à protéger, il a fallu une immersion totale des équipes mais aussi un échange de cultures. C’est sans doute ce que nous avons aussi ressenti à travers le documentaire et qui nous a séduit. Le film est réalisé par le talentueux cinéaste chinois Lu Chuan et produit pour Disneynature par Roy Conli et les éminents cinéastes animaliers Brian Leith et Phil Chapman. Un joli travail d’équipe. On ne peut que saluer le travail des équipes et tous ceux qui se sont engagés pour nous livrer ce superbe film, avec ses animaux et sas paysages époustouflants. « Ces paysages grandioses abritent d’innombrables vies, chacune d’entre elles s’inscrivant dans une histoire qui les dépasse, celle du cycle universel de la vie alimenté par l’amour, les épreuves et les espoirs de nombreuses créatures. » conclue le réalisateur Lu Chuan.

L’avis du spécialiste, Stéphane Ringuet – Responsable du Programme Commerce des espèces sauvages au WWF

 

Rebellissime : Quel regard portez-vous sur l’évolution des documentaires animaliers ?

Stéphane Ringuet : Ici une histoire est racontée, lorsqu’on filme c’est toujours pour raconter une histoire. La particularité de ce film c’est de montrer, au-delà de la beauté des espèces, la notion de combat pour la vie. Filmer le quotidien, d’espèces menacées qui sont souvent très solitaires et très discrètes, demande au préalable une acceptation par la faune sauvage. Cette acceptation est sans doute un des éléments essentiel quid diffère par rapport aux documentaires que les gens de notre génération ont pu voir. Il s’agit ici de 3 ou 4 ans d’investissement sur le terrain. Et puis l’autre aspect très important dans ce film, ce sont les paysages. Il est question ici des relations d’un animal dans sa propre famille, mais aussi avec d’autres espèces, et surtout par rapport à son habitat. C’est très important de restituer l’animal dans son environnement, ses paysages Qu’il s’agisse d’ailleurs d’un animal sauvage ou domestique, comme c’est le cas du Yak qui fait son apparition dans le film. C’est montrer comment le vivant vit et se défend, toute sa complexité : recherche de nourriture, défense de territoire, élevage de ses jeunes. C’est une leçon de vie de la faune sauvage. On comprend qu’il y a un début, une fin, un renouvellement. Cela va au-delà de montrer la biologie d’une espèce. 

Rebellissime : Comment motiver les enfants pour aller voir ce type de film, face à de gros blockbusters ?

Stéphane Ringuet : Le plus grand blockbuster, c’est la vie sauvage ! Ce type de film, c’est comme une piqûre pour l’émerveillement, la curiosité. Et la plus belle maladie qu’on puisse avoir quand on est jeune, c’est la curiosité ! Ce film est une invitation à la curiosité, sur le monde vivant, les espèces sauvages. Ouvrir une fenêtre de curiosité en racontant des histoires, c’est ce qui nous séduit. Ici le panda géant nous raconte son histoire, le singe doré avec sa structure sociale assez particulière nous raconte la sienne. Nous avons deux espèces migratrices, notamment la grue qui nous raconte aussi l’histoire des grands espaces qu’elles traversent.  Il y a aussi plein d’anecdotes marrantes, par exemple le bébé panda qui se bat pour être indépendant et pouvoir monter sur un arbre ! ça fait sourire, on a même l’impression que sa mère s’en amuse avec lui ! Je crois que les enfants devraient être intéressés par toute cette notion d’apprentissage parce que tout ce qu’ils reprochent à leurs parents, ils peuvent le retrouver à travers la vie de ces animaux sauvages ! On peut se retrouver dans un trait de caractère, un moment de sa vie. C’est ce qui fait la force de l’émotion transmise par ce film. On se projette dans la vie de ces espèces sauvages. Et Après tout, nous sommes des animaux sauvages, ne l’oublions pas ! Fenêtre sur la curiosité, émotion, et un vrai message : on ne protège bien que ce qu’on connaît bien. Les enfants d’aujourd’hui doivent prendre conscience des joyaux qui existent encore sur notre terre, et de la nécessité d’en prendre soin. Et pour en prendre soin, il faut le connaître et pour le connaître, il faut être curieux. Ce film participe à cela et c’est pour cela que j’invite vraiment les enfants mais aussi les parents à le regarder. Au-delà de ces trois espèces charismatiques, Nés en Chine nous parle d’apprentissage de la vie, de cellule familiale. Nous pouvons conserver ses grands milieux naturels, ses habitats, omniprésents dans le film. On ne voit pas l’homme alors que la Chine est l’un des pays les plus peuplés du monde. On voit les plus grands sommets, véritables châteaux d’eau qui alimentent des milliers de personnes. Le challenge  c’est comment sauvegarder ces joyaux, en présence d’une population humaine qui globalement s’accroît. Pour aménager ses relations demain, il faut que les enfants d’aujourd’hui y soient sensibilisés pour en prendre conscience.  Nés en Chine est un hymne à l’émotion, à l’engagement, à la prise de conscience de la beauté du vivant et à la nécessité de s’engager pour sa conservation. 

Rebellissime : La Chine a souvent mauvaise presse, auriez-vous un message, une vision positive à partager ?

Stéphane Ringuet : La Chine, c’est un pays immense, qui très tôt, dans les années 60,  s’est doté de réserves naturelles. Sa volonté de préserver l’environnement n’est pas nouvelle. Mais on sait également que la Chine est une grande consommatrice de faune sauvage. Le commerce illégal de certaines espèces est une réalité. Mais ce qu’il faut bien comprendre,  c’est que la Chine fait partie de la solution et non du problème. Des engagements forts sont pris par les autorités chinoises pour la protection des espèces sauvages. C’est pourquoi des projets comme Nés en Chine peuvent se réaliser. Les regards changent, notamment sur la consommation d’espèces sauvages, menacées. Le gouvernement prend des décisions actuellement pour expliquer à sa population qu’on ne peut plus faire comme avant, aussi bien chez nous qu’à l’étranger. Il ne s’agit pas juste de soigner son image. La Chine est consciente des enjeux planétaire. Dans les régions que vous pouvez voir dans Nés en Chine, le gouvernement est un acteur fort de la protection des espèces  C’est positif et les choses avancent dans le bon sens. La problématique se situe plutôt dans l’urgence. S’agissant des espèces du film, on compte moins de 6 000 panthères des neiges, quelques 1673 pandas géants, et pour les singes dorés à peu près 10 000 ! Urgence donc ! Mais il ne s’agit pas d’agir dans la précipitation. Il faut prendre les bonnes décisions au bon moment. Et pour agir en toute intelligence, plusieurs décideurs, acteurs se concertent avec les populations locales qui vivent avec et connaissent bien ces espèces.  La réussite passe par la science, c’est à dire la connaissance de ces espèces, le politique et ses décisions et la préservation de ces paysages. On a la chance de pouvoir les sauver, il est de notre devoir de la saisir ! 

 

Rebellissime : question rebellissime. Quel animal rebelle préférez-vous et pourquoi ?

Stéphane Ringuet : Un petit rongeur d’Amérique du Sud.

Rebellissime : Diversité, interculturalité, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Stéphane Ringuet : L’échange, le partage des cultures, pour travailler sur un projet comme Nés en Chine, nécessite la compréhension de l’autre, de son système culturel. On voit bien que parler de la consommation de la faune sauvage en Asie, c’est parler culture. Il s’agit d’entrer en relation avec l’autre et de comprendre les motivations, les facteurs qui sont à l’origine d’un comportement. Ainsi on peut trouver les leviers pour éventuellement faire changer, évoluer des comportements. WWF est présents dans 100 pays et travaillent avec des personnes de ces pays, parce qu’ils ont cette culture, et c’est avec eux que nous pouvons travailler. On ne peut pas travailler avec l’autre sans le comprendre. Et pour cela, il faut faire un pas vers lui.  Quand je parle d’imprégnation, ce n’est pas simplement dire bonjour et sympathiser ! Comprendre aussi bien des choses dites que non dites n’est pas simple ! Cela dépasse largement la conservation des espèces. L’aménagement des relations entre les hommes est au cœur de tous les projets. C’est l’une des clés pour résoudre presque tous les problèmes. Ce film est un pas en avant !

Ça sort le 23 août, ça se regarde en famille, du plus petit au plus grand, chacun son niveau de lecture. Du joli nounours panda toux doux trop rigollot à la prise de conscience écolo et la protection de l’environnement !

#NésEnChine #Disneynature

Plus d’informations sur : www.zoombydisneynature.com et www.wwf.fr

Virginie Legourd et la Rebellissime Family                                                                                                                     12 août 2017