Après un an de campagne par foodwatch, Bruno Le Maire annonce la fin de la shrinkflation ou inflation masquée en France. 

En France, pratiquer la shrinkflation en catimini – réduire la taille des aliments et augmenter le prix -, c’est fini. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé le 31 août  en direct dans le JT de 13h de France 2 que les fabricants auront l’obligation légale – il a insisté – d’informer les consommateurs et consommatrices lorsque la quantité de contenu a baissé mais pas son prix.

Victoire du respect des consommateurs et du pouvoir d’achat sur la shrinkflation

En cette période d’inflation sur les prix alimentaires, c’est une victoire pour foodwatch.  Des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées sur la pétition lancée par l’association il y a tout juste un an.

Shrinkflation : rappel des faits et de l’action menée par foodwatch

Dès septembre 2022, foodwatch avait démontré, enquête à l’appui, qu’une réduction de taille de 10 à 20% d’un produit permettait, l’air de rien, de réaliser de jolis profits à l’insu des consommateurs. Les prix peuvent grimper jusqu’à +37% au litre ou au kilo. foodwatch épingle alors plusieurs marques qui n’ont pas daigné être plus transparentes sur ces pratiques abusives. Kiri, St Hubert, Saint Louis, Salvetat, Lindt, Teisseire, Uncle Ben’s, Carrefour font partie du lot !

En France, le combat continue contre la shrinkflation

Depuis un an, foodwatch a continué de révéler de nouvelles arnaques au prix afin de démontrer combien l’action du gouvernement était nécessaire pour mettre fin à ces arnaques sur l’étiquette qui impactent notre pouvoir d’achat. En juin 2023, la ministre déléguée du Commerce, Olivia Grégoire, avait officiellement ouvert la porte à la mise en place d’un cadre règlementaire strict.

« C’était clairement de l’inflation masquée, une pratique scandaleuse que nous n’avons eu de cesse de dénoncer depuis an. Mais aucune marque, aucun distributeur n’a accepté de s’engager à communiquer de façon transparente. Nous avons dû mobiliser consommateurs et consommatrices, les médias et les autorités pour que cela cesse. En ces temps difficiles, nous sommes ravis que le gouvernement ait décidé d’agir et de forcer les fabricants à être honnêtes », salue Audrey Morice, chargée de campagnes chez foodwatch.

Quand Bruno Le Maire s’engage contre l’inflation masquée en France

En cette fin du mois d’août, avec les chiffres de l’INSEE, la rentrée affiche des prix toujours en hausse. Légère selon l’institut, certes mais cette inflation omniprésente impacte toujours le budget des Français. Une hausse générale des prix de 4,8% s’installe en cette fin d’été . C’est 0,5 % de plus qu’en juillet. La fin de soldes et les prix de l’énergie seraient les responsables. Quant à l’inflation alimentaire, elle ralentit. Depuis 6 mois, la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire ont la pression, celle de l’opinion publique mais aussi deBruno Le Maire qui n’hésite pas à critiquer le manque d’implication de Pepsico, Unilever et ou encore des marques comme Nestlé dans ce combat contre l’inflation masquée. Cette dernière, toujours selon les chiffres de l’INSEE continue à ralentir 11,1% en août contre 12,7% en juillet.

Les pratiques de shrinkflation dans le colimateur du Ministre de l’économie

Portrait_de_Bruno_Le_Maire dans le magazine Rebellissime. Photo libre de droit Service de presse Ministère de l'économie

Le Ministre de l’économie ne laisse planer aucun doute sur sa décision : « Une autre chose que nous avons décidée et qui paraît très importante. Quand je vois un Kiri, par exemple, qui faisait 15 grammes et finalement il fait 14 grammes. Mais c’est le même package et c’est le même prix. On garde le même package, il y a moins de contenu et on vend au même prix voire à un prix supérieur. Nous lutterons contre ces pratiques trompeuses, contre ces pratiques abusives. Je saisirai le Conseil national la consommation et il y aura l’obligation, là aussi légale, pour les industriels de faire figurer le changement de contenu lorsque le contenu a baissé et que le prix reste le même ».

foodwatch veille à la mise en œuvre de ces engagements contre l’inflation masquée

L’association réclame toujours une règlementation avec :

– Une information en face avant du produit, indiquant la variation de quantité ;

– Une indication clairement lisible ;

– Une information claire aussi sur les sites de vente en ligne.

– Une durée minimum de 3 mois pour permettre que le changement soit clair et repérable.

Dans le JT de France 2, le ministre a conclu son intervention en affirmant : « Stop aux arnaques ». foodwatch et les près de 50.000 signataires de la pétition « Stop à la shrinkflation » n’auraient pas dit mieux. Les prix de 5000 produits de référence ne doivent plus bouger, ou alors seulement à la baisse. Le combat continue, affaire à suivre !