17 octobre : Journée mondiale du Refus de la Misère. Mobilisation générale, autour du pouvoir d’agir des personnes les plus exclues.

Dans 7 mois, on va pouvoir élire un(e) président(e) de la République. Alors que ça sent la fin de leur monde de partout, les discours et les têtes des politiques ne changent pas. ça parle d’égo. ça noie le poisson. ça repart sur des sujets claqués. ça cherche à diviser. ça stigmatise… Et sinon, la politique pour la société, on en parle ? La misère qui touche 9,3 millions de personnes en France (vivant sous le seuil de pauvreté en 2018 avec 34 € /jour, 1063€ /Mois), on en parle? Oui, avec le Collectif Refuser la Misère qui rassemble plus de 70 organisations, associations et syndicats. Le 17 octobre, journée mondiale contre la mesure, sera l’occasion de donner la parole aux personnes directement concernées par la pauvreté. Les conditions indignes qu’elles vivent, leurs résistances quotidiennes et leurs aspirations, un vrai sujet de société. 

La pauvreté ? C'est quoi ?

Être expulsé de l’endroit où l’on habite depuis 20 ans….  Ne se voir offrir aucune possibilité de relogement… Sortir de l’école sans possibilité d’accès à une formation professionnelle ou à un travail reconnu et protégé… Être dépendant de la bonne volonté des autres et des institutions… Être soumis aux décisions que d’autres prennent sur votre vie… Avoir le sentiment de ne compter pour rien et d’être oublié par la société dans laquelle on vit… Ne pas être sollicité pour apporter son expérience et sa réflexion… Au-delà des privations matérielles, vivre la pauvreté, c’est vivre sans avoir de contrôle sur sa propre vie. C’est être forcé à une dépendance – aux minima sociaux, aux services administratifs, aux choix que d’autres font pour vous. Au point de toujours dire « oui » de peur de tout perdre. C’est être empêché de se projeter. C’est être dépossédé de son pouvoir d’agir.

Pauvreté, préjugés : double peine!

Privations et difficultés rencontrées pour accéder aux droits fondamentaux : logement décent, alimentation saine, éducation de qualité, emploi digne, droit à participer à la vie publique et à être entendus… Véritables pourvoyeuses de stress, de peur face aux incertitudes, de honte face au regard des autres. Parce qu’en plus de ne pas être reconnues dans leurs droits, les personnes en situation de pauvreté sont sans cesse jugées et humiliées par une partie de la société. Cette stigmatisation mène à l’incapacité de reconnaître ce qu’elles peuvent apporter à la société. Pourtant, leur expérience de la pauvreté leur a fait acquérir de nombreuses capacités Ne serait-ce qu’apprendre à se débrouiller, à résister, à s’adapter. On sait l’importance de la résilience et de la capacité à rebondir. 

Le pouvoir d'agir des personnes les plus exclues

Des initiatives et des projets sont menés chaque jour avec des personnes en situation de pauvreté. Voilà qui montre que cette mise au ban de la société n’est pas une fatalité !
En retrouvant la voie de la formation et de l’emploi, des personnes sortent la tête de l’eau. Elles retrouvent une sécurité matérielle, mais aussi une fierté. Grâce à la culture et l’art, certaines personnes reprennent confiance en elles et se sentent de nouveau capables. En prenant la parole et en représentant d’autres personnes en situation de pauvreté dans des institutions locales ou nationales, elles se sentent citoyennes à part entière. En s’engageant avec d’autres, elles redeviennent parties prenantes de la vie de la société.

Choix politique et sociétal

Les personnes qui subissent la grande pauvreté peuvent être persuadées qu’elles n’ont rien à apporter à la société. Sous-représentées dans le champ politique et médiatique !  Les personnes les plus défavorisées ne se sentent ni représentées, ni écoutées, ni même invitées à avoir voix au chapitre. On ne
saurait pourtant prétendre transformer la société et reconstruire le pacte républicain en laissant de côté un pan entier de la population. Renforcer le pouvoir d’agir des personnes en situation de précarité, commence par leur donner la possibilité et la responsabilité de rendre compte des situations injustes qu’elles vivent. Ces dernières caractérisent des manquements à la démocratie. C’est reconnaître un droit à la parole et au partage de leur expérience et de leur savoir avec d’autres. C’est leur permettre d’être partie prenante des institutions qui gouvernent leur vie.  Devenir membres de la communauté politique pour décider de leur avenir. D’autant que, par-delà l’enjeu démocratique, la participation des premiers concernés est une condition sine qua non à l’élaboration de politiques publiques pertinentes.

Cette Journée mondiale du Refus de la Misère se tient à la veille d’élections décisives. Celles et ceux qui vivent dans la précarité prendront la parole pour partager leurs attentes ainsi que leurs savoirs et leurs compétences.
S’engager pour le pouvoir d’agir, c’est mettre les droits humains au cœur du combat contre la misère !

Rebel collectif refuser la misère

Ils agissent

Les Universités populaires Quart Monde

Présentes dans une dizaine de régions en France, sont conçues comme des espaces de dialogue, de réflexion et de formation réciproque entre des citoyens vivant en grande pau- vreté et des personnes s’engageant à leurs côtés. Elles renforcent le collectif et la solidarité chez les personnes en situation de pauvreté, qui peuvent y bâtir ensemble une histoire basée sur la fierté, et apportent une contribution irremplaçable aux débats de société.

Au niveau local

Les personnes en situation de pauvreté ont soif de participation. Certaines d’entre elles participent ainsi à la vie citoyenne, au niveau local dans les conseils citoyens par exemple, ou au niveau national. Depuis 2019, Nathalie Monguillon et Lucienne Soulier font partie du cinquième collège du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) qui assiste le gouvernement sur toutes les questions de portée générale concernant la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Au sein des associations

Les premiers concernés prennent également de plus en plus part à l’élaboration des décisions. Comme par exemple les 8 membres du comité de la rue de l’association Entourage. Ce comité connaît la réalité de la rue. Il guide l’équipe d’Entourage afin de s’assurer que la mise en oeuvre des actions est faite avec et pas seulement pour les personnes de la rue.

Une lutte historique

La Journée mondiale du Refus de la Misère est célébrée chaque 17 octobre. Née de l’initiative de Joseph Wresinski et de plusieurs milliers de personnes de tous milieux. Ils se sont rassemblées sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris en 1987. Cette journée est officiellement reconnue par les Nations Unies depuis 1992.

2021 : cap sur la dignité et Droits devant

Cette année, comme en 2020, les crises de tous ordres ont accentué la perte de maîtrise de leur destin pour les per- sonnes et les familles de la grande pauvreté. Placée cette année sous le signe du pouvoir d’agir, le bateau a été choisi comme symbole de la journée. La Grand’Voile est une métaphore de tout ce qui permet à une personne qui vit la pauvreté de se sentir digne, d’être regonflée, de déployer ses capacités. Le gouvernail, c’est l’image de ces décisions que chacun et chacune peut prendre et mener son devenir.

Au programme !

Rebel France Refuser la misere

Les Droits humains, respectés et défendus ensemble, regonflent notre démocratie et déploient les valeurs de notre République. Alors retrouvons-nous tous sur le pont pour hisser les voiles : cap sur la dignité et droitS devant!