Après la France, le dioxyde de titane E171 enfin interdit en Europe dans l’alimentation, se réjouissent foodwatch et Agir pour l’environnement

Le 8 octobre, la Commission européenne et les Etats membres se sont mis d’accord pour interdire le dioxyde de titane, additif E171, dans tous les produits alimentaires de l’Union européenne. C’était lors d’une réunion du Comité permanent des denrées alimentaires (CPVADAAA). Déjà banni des assiettes françaises depuis 2020, ce colorant, composé en partie de nanoparticules, fait l’objet d’alertes scientifiques depuis plusieurs années. Notamment pour son potentiel risque cancérigène. foodwatch et Agir pour l’Environnement se battent depuis des années avec d’autres ONG européennes pour étendre la suspension de l’additif controversé à toute l’Europe. Le vote du Comité donne le feu vert au Conseil et au Parlement européens pour entériner cette décision dans les prochains mois. Une victoire qui souligne l’utilité des combats des organisations de la société civile pour protéger la santé des citoyens européens.

Enfin !

Deux ans après la suspension du dioxyde de titane en France et cinq ans après un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) qui alertait sur ses risques. Les Etats membres et la Commission européenne ont en effet enfin décidé de protéger tous les citoyens européens de cet additif controversé en donnant le feu vert pour l’interdire dans l’alimentation. « Enfin ! Le bras de fer a été long, trop long, pour obtenir cette interdiction de l’additif E171 dans notre alimentation en France en 2020 et maintenant dans toute l’Europe, mais c’est une victoire importante pour notre santé », se réjouit Karine Jacquemart, directrice de foodwatch France.

De décisions en décisions

Dès que la décision a été prise en France, en 2019, foodwatch et 8 autres ONG européennes dont le BEUC et WECF poussaient la Commission et les autres Etats membres à étendre la décision française à toute l’Europe, en application du principe de précaution. L’avis rendu par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en mai 2021 a finalement confirmé que l’additif controversé E171 n’était « pas sûr dans l’alimentation ». Son interdiction au niveau européen n’était dès lors plus qu’une question de volonté politique.

Rebel E171 assos

Le combat continue

« Il faudra demain se battre pour qu’elle soit étendue à tous les produits, y compris les médicaments, mais cette interdiction européenne dans l’alimentation est déjà une avancée importante », ajoute Mathias Chaplain d’Agir pour l’Environnement.

« Cette bonne nouvelle doit inciter la France à poursuivre et accélérer cette dynamique qu’elle a enclenché avec le dioxyde de titane. 338 additifs sont aujourd’hui autorisés dans l’alimentation en Europe ; c’est trop ! Avec des risques d’effets cocktails impossibles à évaluer. Il faut supprimer en priorité ceux qui sont controversés car ils présentent des risques pour la santé. On ne devrait pas avoir à se battre pendant des années pour les faire interdire l’un après l’autre. Faire primer la santé publique est un droit, et devrait être une évidence. Malheureusement, il y a encore du travail », commente Karine Jacquemart. 

On ne lâche rien

D’autres additifs posent problème et doivent être interdits sans tarder. foodwatch, avec Yuka et la Ligue contre le cancer, est engagée notamment dans la lutte pour faire interdire les nitrites ajoutés dans l’alimentation. Plus de 360.000 citoyen.nes ont signé la pétition des trois organisations. Leur interdiction fera l’objet d’un débat lors des discussions de la proposition de loi début 2022.