Tour du monde des expressions  sexistes

A quelques jours de la Journée internationale de la femme, Babbel nous rappelle combien les propos sexistes sont profondément ancrés dans la culture et la vie quotidienne de chacun.

 

 

Du comportement aux expressions quotidiennes, le patriarcat est toujours présent, imposant des règles aux femmes. Cependant, les discussions sur le sujet ont fait réfléchir l’ensemble de la société sur l’importance d’un changement. Pour soutenir la libération des femmes et les droits qu’elles ont acquis sur le marché du travail, 12 équipes de linguistes de nationalités différentes au sein de Babbel dévoilent les expressions sexistes répétées à travers le monde. Une volonté de la part de Babbel de sensibiliser et d’inciter la population à ne plus utiliser ces expressions. Le but ? Les faire disparaître.

 

 

En France, les expressions sexistes ont la vie dures

Sois belle et tais-toi ! On ne cesse de le répéter aux femmes depuis la nuit des temps… Evidemment, cette phrase implique que la femme est réduite à un objet. Il est ainsi insinué  que l’apparence physique compte davantage que leurs opinions.

Tu ne vas pas te laisser battre par une fille ! Adressée le plus souvent par des hommes –cette expression est claire de sens. Un homme n’est pas censé se laisser faire ou battre par une fille, supposée être moins forte que lui.

Femme au volant, mort au tournant Un des plus grands clichés de notre époque. Les femmes ont la réputation d’être de mauvaises conductrices, de ne pas savoir faire de créneaux, de se regarder trop souvent dans le rétroviseur, et donc d’être à l’origine de nombreux accidents de voiture. Toutefois, de nombreuses études ont révélé que la grande majorité des accidents impliquent principalement des hommes (83% des condamnés pour homicides involontaires sur la route sont des hommes selon les chiffres de la Sécurité routière).

C’est une affaire d’homme. Cette expression est généralement utilisée pour exclure les femmes des affaires intellectuelles ou commerciales. Lorsqu’une femme essaie de participer à une conversation, elle se retrouve parfois confronté à cette phrase : « C’est une affaire d’homme » sous-estime, une fois de plus, la capacité intellectuelle d’une femme, en plus d’annuler son opinion sur un certain sujet.

Tu te débrouilles bien, pour une fille. Cette phrase, qui peut témoigner d’une forme de galanterie pour certains hommes, n’en reste pas moins sexiste. C’est ce qu’on appelle le sexisme ordinaire. Cette expression laisse entendre qu’il est surprenant qu’une femme réussisse dans le domaine de la mécanique, de l’électricité, du sport, de l’ingénierie … supposés être dédiés aux hommes.

 

Le reste du monde n’en est pas moins épargné

Tu sais cuisiner, tu es bonne à marier (Sabes cocinar, ahora ya te podes casar). Bien que nous soyons déjà en 2020, cette phrase remonte à la première moitié du siècle dernier, lorsque les femmes étaient pour la plupart des femmes au foyer. Toutefois, elle se répète encore non seulement en Argentine, mais aussi au Brésil et dans de nombreux autres pays. Elle impose l’idée que les femmes doivent prendre soin des hommes. Sinon, ce ne sont pas de « bonnes femmes ».

Être un homme (Men Up) Au Royaume-Uni, cet impératif est utilisé pour inciter une personne à s’endurcir et affronter les choses. Cette phrase implique que seule la virilité permet de relever les défis.

Il suffit d’écarter les jambes (Tanto a voi basta aprire le gambe) Cette expression, encore largement utilisée en Italie, annule la capacité professionnelle et intellectuelle des femmes à atteindre leurs objectifs.

Quand tu seras mariée, tout aura disparu (Bis du heiratest ist das weg) En Allemagne, lorsqu’une petite fille est blessée, on utilise cette expression – comme si le mariage allait éliminer toutes les douleurs de sa vie.

Elle a du coucher avec son patron (Eso fue que se lo dio al jefe) Utilisé par les colombiens, et bien que le marché du travail soit de plus en plus égalitaire, cette phrase, est encore très prononcée. Elle dénonce le long chemin qui reste à parcourir, et suppose qu’une femme ne peut réussir que si elle couche avec son patron.

« La vérité est que la persistance des inégalités salariales et la maltraitance généralisée des femmes au travail et en dehors du travail mettent en évidence des inégalités profondément enracinées – tant dans la société que dans la langue« , commente David Marín, linguiste colombien chez Babbel.

 

 

Rebellissime

Le 4 mars 2020