Discriminations raciales sur les lieux de vacances : après la diffusion de la vidéo-choc du testing réalisé par SOS Racisme, les Français attendent une réaction en actes des pouvoirs publics. 

Des pratiques racistes sur les plages privées de la Côte d’Azur. La vidéo du testing d’S.O.S Racismes filmée et mise en ligne par nos confrères Loopsider.

Le samedi 30 juillet, SOS Racisme a réalisé une série de testings sur le pourtour méditerranéen, et notamment autour de 3 villes et/ou de leurs environs : Nice, Marseille et Perpignan. Les résultats de ces testings montrent que les discriminations raciales restent trop largement pratiquées sur l’ensemble des types de lieux (plages, bars et boîtes) testés. Tandis qu’un tiers des plages privées testées à Juan-les-Pins et Antibes pratiquent la discrimination raciale, ce sont deux-tiers des boîtes et bars testés sur Marseille et Aix-en-Provence qui pratiquent une sélection illégale fondée sur l’origine des personnes qui se présentent à leurs portes.
On a envie de dire : mais que fait la police ? 

Réactions et non réactions

L’émoi causé par les vidéos des testings sur les plages privées a été considérable et a amené deux ministres, Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement) et Isabelle Rome (ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances), à s’exprimer. Cette dernière promettant des mesures nouvelles en matière de lutte contre les discriminations. Ces prises de position ministérielles sont bienvenues et ne peuvent qu’être saluées. 

Multiples défaillances…

Cependant, il reste indéniable que la présence de telles discriminations raciales sur les lieux testés dénote une longue défaillance de la puissance publique.

Que fait la justice ?

Défaillance de la justice qui, à cette heure, ne s’est toujours pas saisie du dossier. S.O.S Racisme déposera certainement d’autres plaintes. Mais le fait que le parquet ne prenne pas l’initiative des poursuites en déclenchant une procédure judiciaire de son propre chef n’est décidément pas un bon signal. Faut-il y voir la confirmation du faible intérêt porté par la justice en matière de répression des discriminations raciales ?

Défaillance des préfectures

Au-delà de la justice, il faut également s’interroger sur le rôle des préfectures. En effet, les plages relèvent du domaine de l’Etat. Leur exploitation par des acteurs privés découle de l’attribution de concessions par les préfectures agissant au nom de l‘Etat. Que comptent faire les préfectures des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes face à de tels comportements, évidemment illégaux ? Convoquer les acteurs concernés ? Remettre en cause les concessions ? Fermer temporairement et à titre administratif les plages impliquées ? Annoncer qu’elles feront elles-mêmes des contrôles afin de vérifier l’absence de sélection dans la clientèle ? Rappeler la loi au secteur des plagistes et plus généralement aux acteurs du tourisme sur les zones concernées ? Ou, hypothèse à la probabilité non négligeable, ne rien faire ?

"Quand l’Etat veut profondément mettre en conformité des pratiques avec la loi, il s’en donne les moyens et y parvient souvent. A-t-il cette volonté en matière de lutte contre les discriminations raciales et donc en matière d’effectivité du principe d’égalité entre les individus quelles que soient leurs origines réelles ou supposées ? A lui de le montrer et de se donner les moyens nécessaires. A travers une justice effective, une action préfectorale digne de ce nom et, là où cela se révèle nécessaire, une révision de notre ordre législatif afin que la discrimination, jamais, ne puisse payer."
Rebellissime Dominique Sopo
Dominique Sopo
Président S.O.S Racisme

NDLR : Consternant ! Tout comme les commentaires que l’on peut lire sur  Youtube justifiant ces discriminations ! 

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Sources : Communiqué de presse du 10 août 2022 d’S.O.S Racsime.