GROSSESSE :                                        QUELLE PLACE POUR LE CONJOINT ?

Comme le dit l’adage, « une grossesse se vit à deux ». Si la mère est impliquée intrinsèquement et la ressent pleinement, le conjoint a également un rôle à jouer que ce soit pour son épanouissement personnel ou pour celui du bébé. Quelle place peut-il se faire ?

Son soutien est également indispensable pour vivre une grossesse sereine et épanouie. Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’il faut abuser de cette entière dévotion ou le considérer comme un souffre-douleur et épancher sur lui toutes les sautes d’humeur dues aux hormones. La mission du conjoint est loin de se limiter à braver les interdits pour aller chercher une barquette de fraises en pleine nuit ou de faire le chauffeur pour les rendez-vous chez le gynécologue !

L’haptonomie, quèsaco ?

Eh bien il s’agit d’une discipline qui vise à renforcer le lien affectif avec bébé in utero et après la naissance. Contrairement à une séance de préparation à l’accouchement – à laquelle un conjoint peut certes faire le choix d’assister, mais où sa présence est loin d’être obligatoire –, l’haptonomie s’adresse aux deux parents et permet d’interagir avec bébé par le biais de caresses, de paroles et de toute autre action pouvant mener… à une réaction. En plus de le stimuler, c’est un excellent moyen de découvrir son caractère, de cerner ses préférences et de lui communiquer une sérénité affective qui lui sera utile à bien des égards à la naissance. Si les études scientifiques consternant les bienfaits de l’haptonomie restent à ce jour encore peu nombreuses, l’engouement envers cette nouvelle discipline fait des adeptes et renforce même les liens du couple. Pratiquée en séance individuelle avec une sage-femme ou un médecin, l’haptonomie est même dans une certaine mesure remboursée par la Sécurité sociale.

S’investir dans la future vie de bébé

Si l’arrivée de bébé s’avère une expérience palpitante, elle n’échappe ni à un lot de formalités administratives à accomplir : la recherche d’une maternité, la déclaration de grossesse à la Sécurité sociale, le prise de rendez-vous médicaux ni à l’achat des fournitures : coussin d’allaitement, siège bébé, poussette, etc. Il faut aussi penser à la préparation de l’annonce de la naissance pour laquelle il est fort utile de se faire assister. De plus, la personnalisation de la chambre de bébé est une étape tout aussi importante et bien plus conviviale lorsqu’elle est réalisée à deux. Le choix des peintures, du mobilier et des décorations est un bon moyen pour se préparer à l’arrivée de bébé et d’occuper sainement ses dimanches après-midi.

Un assistant indéfectible

Plus généralement, le conjoint est une épaule sur laquelle se reposer. Il doit être présent, à l’écoute, mais aussi faire en sorte que sa compagne ne se sente pas trop frustrée par exemple par certaines restrictions alimentaires prises pour le bien de bébé. Il est plus simple de vivre une grossesse lorsque sa moitié a sensiblement la même hygiène de vie que soi. Aussi, sans trop faire de zèle, il est possible de lui demander d’assumer davantage de tâches pour se laisser un peu de temps pour prendre soin de soi et se reposer. Des efforts physiques trop brusques ou soutenus sont généralement déconseillés lors d’une grossesse. Le conjoint peut également s’investir dans les rendez-vous médicaux et être présent lors des écographies, notamment lors de la première ou lors de la deuxième lorsque le sexe de bébé est dévoilé. Prendre conscience que l’on va être père peut être un processus plus long à se mettre en place. Certains ont le déclic lors du test de grossesse positif, d’autres durant une échographie, ou même à la naissance, d’autres encore quelques mois après.  S’il existe des groupes de paroles réservés aux jeunes mamans, il y en a tout autant pour les jeunes papas !

Conjoint et accouchement

Il faut garder à l’esprit que chaque personne est différente et possède sa propre sensibilité, une naissance est loin d’être un événement anodin ! Bien qu’aujourd’hui la plupart des conjoints font le choix d’assister à l’accouchement, certains se réservent le droit de rester en retrait, qu’il s’agisse d’une appréhension face aux actes médicaux, d’une réticence par pudeur ou pour d’autres raisons qui en aucun cas ne doivent être obligatoirement motivés. Nul besoin de forcer quelqu’un d’être présent à cet instant-là ni de juger un refus même s’il demeure toujours possible d’aborder la question en amont. La communication au sein d’un couple est primordiale pour devenir des parents épanouis. Concernant les conjoints qui souhaitent être présents, les comportements sont tout autant uniques qu’il y a de futurs parents sur cette terre.

 

Certains se placent comme observateurs, d’autres comme de réels acteurs, qu’importe tant que le soutien est là !

 

Sya Dejade

Le 8 mars 2021